Population mécontente, robinets à sec et responsables aux abonnés absents

Annaba

Incroyable en voyant chaque jour les camions-citernes privés qui parcours toutes les cités et quartiers de la wilaya pour vendre de l’eau potable aux citoyens qui vivent un calvaire sans eau chez soi. Malgré les gros budgets injectés dans le secteur mais détournés de leur objectif.

La dernière visite de l’ex-ministre des Ressources en eau Ali Hamam, effectuée à Annaba à la mi-juillet 2019 était comme les nombreuses autres inspections faites par les ex- ministres dont le résultat reste le même, l’eau ne coule pas toujours et sa distribution est imbuvable. La wilaya en question a réservé 4 milliards de DA pour le renforcement de l’alimentation en eau (AEP), mais le problème persiste encore sur tout le territoire de cette wilaya de l’Est. C’est du jamais vu, une seule pompe à eau pour plus de cinq grandes cités d’une forte population qui réside à l’extrémité basse de la montagne de l’Edough, notamment la localité de Pont-Blanc et ses environs. Les citoyens ont dénoncé encore une fois à La Nouvelle République que c’est le cinquième Aïd El Adha passé sans eau, d’où le total mécontentement des résidents. Décidément, les dirigeants des services des eaux, particulièrement ceux de la distribution de l’eau potable dans la wilaya d’Annaba continuent toujours de faire la sourde oreille et sans vouloir apprendre des leçons issues de leur catastrophique gestion. L’eau des robinets se fait très rare de nos jours, soit plus de huit jours sans une goutte d’eau à la maison dans plusieurs quartiers de la ville ! C’est une impitoyable souffrance quotidienne.
Or, en septembre 2017 précisément au deuxième jour de l’Aid El Kheibir, les citoyens de la commune de Sidi Amar, Chaiba et El hadjar ont décidé de briser leur rude patience devant la situation de l’absence d’eau du robinet depuis plus d’une semaine et en période de fête de l’Aïd. Ils sont descendus dans la rue et ont barricadé tous les accès à cette localité avec des pneus brulés, pierres et barres de fer. Aucun véhicule n’a pu passer, ni entrer ni sortir de la région en question. Les citoyens réclament haut et fort leur droit d’avoir un peu d’eau pour vivre, a constaté La Nouvelle République sur place. Tout porte à croire que les châteaux d’eau qui alimentent la wilaya d’Annaba sont presque vide, sinon à sec. C’est ce qui explique la mauvaise situation de la distribution de l’eau potable dans toute la région. «On ne payera plus leurs factures», a répliqué un groupe de pères de famille résidant au quartier du 11 décembre 60, en colère sur l’épineuse problématique des coupures d’eau potable et de la mauvaise qualité de l’eau distribuée.
Or, au moment où la sonnette d’alarme est tirée à grande échelle au sujet du manque de l’eau dans notre pays et même au niveau mondial, de grandes quantités de ce précieux liquide sont perdues quotidiennement dans la nature sans autant être consommées par les citoyens qui ne cessent pourtant d’investir la rue pour exiger des pouvoirs publics d’étancher leur soif. Le problème de la perte dans la nature de cette denrée dû principalement à l’état des réseaux défectueux de distribution est toujours de mise à Annaba. La population de la wilaya d’Annaba vit actuellement avec une perturbation dans la distribution du précieux liquide, parfois depuis 7 jours sans eau. Une paralysante perturbation causée par la gestion de l’ex- SEATA, touchant d’ores et déjà la majorité des cités résidentielles de la ville. A l’absence d’une culture de gestion efficace chez les responsables en la matière et surtout les élus locaux, notamment les présidents des APC qui n’ont jamais pensé à améliorer la qualité de l’eau potable destinée à la consommation, a-t-on révélé.
Au cœur de la ville, notamment au niveau des quartiers populeux, l’eau ne parvient qu’au 2e étage dans la plus part des cas à cause des dizaines de fuites signalées un peu partout dans les ruelles, nous dit-on. La pénurie d’eau demeure malheureusement omniprésente à titre illustratif, la région de la Vieille ville, Pont-Blanc, la Colonne, El Bouni, Sidi Amar, El M’hafer, Chaiba, El Karia et autres cités de la wilaya en question. Il a été constaté presque en été ou en hiver, période de chaleur dans laquelle le citoyen et surtout les enfants ont besoin d’eau pour se rafraîchir devant le problème des coupures et de sérieuses perturbations dans la distribution de ce liquide, et cela depuis le départ de la société allemande qui était chargée de prendre en charge l’amélioration de la distribution dans la région-Est du pays.

Le réseau de distribution défectueux
A ce propos, il faut préciser que les besoins de la wilaya sont de l’ordre de plus de 190.000 M3/jour. Malgré cela, une quantité importante de ce précieux liquide n’arrive pas aux robinets et se perd dans la nature, laissant ainsi le citoyen tourmenté par ces incessantes perturbations. Il faut signaler que le problème de la perte d’eau dans la nature semble dû à chaque fois à l’état défectueux des réseaux de distribution qui sont à maintes reprises refaits ainsi que les multiples fuites d’eaux détectées et enregistrées à travers plusieurs quartiers de la wilaya et qui nécessitent normalement l’intervention urgente des services techniques de l’ADE, qui fait la sourde oreille aux citoyens furieux. Face à cet état de fait désagréable, de nombreux citoyens nous ont contactés à ce sujet, tout en signalant les multiples travaux de réparation qui sont, constate-t-on, toujours en cours, retardant ainsi l’alimentation de cette vitale denrée au consommateur sur une durée de un jour sur quatre.
Et dans différentes ruelles, cette eau recherchée désespérément se déverse sur les chaussées. Enfin, il est à noter par ailleurs que des dizaines de réclamations des consommateurs atterrissent chaque jour sur les bureaux des responsables locaux et rien ne semble être programmé sur ce volet. Ne serait-il pas bénéfique que les pouvoirs publics se penchent sur cet épineux problème ? L’ex- ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait indiqué lors de sa visite de travail dans la wilaya de Boumerdès que «tant que nous n’avons pas fourni de l’eau dans chaque domicile, c’est comme si rien n’a été fait», disait-il. M. Necib avait affirmé à ce sujet qu’un plan a été mis en place par son département pour sécuriser la wilaya d’Annaba contre la problématique du déficit en eau potable et promouvoir le service de l’eau, précise-t-on.

Perturbations incessantes dans la distribution de l’eau potable
La population du chef-lieu de la wilaya d’Annaba a connu ces derniers temps une paralysante perturbation dans la distribution de l’eau potable qui a ciblé toutes les cités résidentielles de la ville. A cause de la grande vétusté des réseaux de distribution qui sont une installation très anciennes datant de plusieurs années, celle-ci a provoqué donc une vraie problématique dans la gérance de ce liquide nécessaire et vital pour les citoyens. Presque tous les robinets sont à sec depuis cinq à six jours déjà. Pourtant, selon le département du ministère des Ressources en eau, des sommes faramineuses ont été injectées dans des projets de développement du secteur des ressources en eau. A ce sujet, il est impératif de signaler, qu’outre durant les rudes visites d’inspection et de travail effectuées par le chef de l’Etat avait selon toute évidence octroyé d’importante sommes financières s’élevant à plus de 35 milliards de DA pour rétablir ce secteur très sensible et indispensable pour les habitants de la région.
Ce grand financement qui avait permis la réalisation de nombreux projets d’envergure, citons à titre d’exemple la réception de 11 barrages en plus de 30 retenues collinaires et 950 forages, aussi 10 stations d’épuration de 4.500 KM de conduites d’assainissement furent effectuées pour ces opérations. Or, à cause des fuites d’eau avec un certain contact des eaux usées, l’eau distribuée dans quelques quartiers comme la cité Rym, la plaine Ouest et autres avait provoqué de nombreuses victimes parmi les citoyens qui avaient été atteints de la typhoïde. C’était le bureau du BCH qui avait su l’origine suite à ses nombreuses analyses de l’eau ayant notamment permis de sauver plusieurs autres vies humaines. Cependant, l’eau qui est distribuée dans les robinets, dénoncent plusieurs citoyens, est d’une couleur jaunâtre et impropre à la consommation avec des bouts de sable qui coulent en même temps. Devant cet état de fait, les ménages sont dans l’inquiétude de vivre cette désagréable situation qui perdure. Nos sources révèlent d’autre part que l’origine de cette grave perturbation serait due à la remarquable négligence du personnel de l’ADE, et sans toutefois citer les multiples travaux de réparation bâclés qui retardent la distribution du précieux liquide, nous informe-t-on.
Oki Faouzi