Des familles entières décimées par la Covid-19

Hadjout

Il n’y a pas un jour que Dieu fait où l’on assiste à des convois funèbres en direction des deux cimetières que compte le chef-lieu de daïra, notamment Edekhla et Sidi Boufadel.

Les enterrements se suivent et se ressemblent, encadrés par les services de sécurité pour éviter toute contamination. Il y a lieu de signaler que les mises en bière se font dans la plupart des cas dans l’anonymat, compte tenu que les habitants ont réellement peur d’assister à ces funérailles. Seules les familles des proches sont présentes sur les lieux. Par ailleurs, nous avons, en cette journée du 25 juillet 2021, sillonné la ville de Hadjout pour nous rendre compte des contaminations auprès des cabinets médicaux, qui, très tôt le matin, sont envahis par les malades. Des dizaines de malades à même le sol attendent patiemment leur tour pour une éventuelle auscultation. Les praticiens ne savent plus où donner de la tête tellement le nombre des malades augmente continuellement. Il y a plus de 20 cabinets médicaux, et ils sont presque tous submergés par les patients. Idem pour les laboratoires d’analyses biologiques pris d’assaut le matin pour un test ou une analyse.
C’est dire l’ampleur de cette pandémie qui est en train de faire des ravages. L’hôpital de Hadjout ne répond pas à une telle pandémie du fait que c’est un ancien hospice démuni de moyens conséquents. Tous les malades atteints du Covid-19 sont acheminés automatiquement soit vers l’hôpital psychiatrique de Nador ou l’hôpital de Tipasa. S’ajoute à cette pandémie le manque d’eau nécessaire aux besoins quotidiens, le rationnement de ce précieux liquide se fait 1j/3j, d’où les difficultés à maintenir l’hygiène corporelle. Pourquoi ne pas réquisitionner durant cette pandémie l’Institut de formation des infirmiers et sages-femmes qui n’est pas encore ouvert mais qui est totalement équipé avec un matériel de pointe ? Cette infrastructure peut jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre la Covid-19. Les responsables locaux et ceux de la wilaya doivent impérativement ouvrir cette institution pour sauver le maximum de vies humaines.
Mohamed El Ouahed