La réflexion et la culture sont les premières bases de la maîtrise de tout domaine de la connaissance

L’art oratoire

Savoir parler en public, réfléchir et avoir un niveau de culture, voilà des atouts importants pour communiquer dans la société, et pouvoir établir de bonnes relations avec les autres.

Pour bien se débrouiller dans la vie, l’une des qualités essentielles, c’est de posséder l’art de s’exprimer aisément pour se faire comprendre et comprendre ce que les autres veulent dire. Il faut être capable de saisir au vol, ce que signifient les paroles de quelqu’un qui s’adresse à vous, pour pouvoir lui répliquer convenablement et sans le blesser, cela fait partie de l’art de bien parler. S’exprimer dans le respect des normes dépend des capacités de réflexion et du niveau de culture. Dans tout domaine de la connaissance, toute communication ne peut être mise à profit que si les partenaires se comprennent bien et s’ils parlent le même langage en traitant du même sujet. Par ailleurs l’échange ne peut être mené fructueusement que si les intéressés possèdent la faculté de réfléchir efficacement et un niveau de culture suffisant pour être un bon participant à toute discussion.
La réflexion est une faculté importante, qui se développe au fil du temps par la lecture quotidienne d’œuvres intéressantes, et l’apprentissage des matières scientifiques, particulièrement les mathématiques. Pour résoudre un problème d’algèbre et surtout de géométrie, la solution ne vient qu’après une longue réflexion qui est l’un des fondements essentiels du raisonnement scientifique. Il n’y a pas de réflexion sans raisonnement et vice versa. Celui qui a fait de longs et fructueux efforts de réflexion, pendant sa scolarité, a cet avantage de pouvoir de pouvoir aborder plus facilement tout travail qui demande des idées novatrices et de saisir au vol toute solution pouvant l’aider à résoudre une énigme ou à comprendre une pensée. Mais l’art oratoire et la réflexion ne suffise en rien sans une base culturelle.
On définit la culture comme ce qui reste lorsqu’on a tout oublié : réflexion, la capacité de raisonnement et d’imagination, l’intelligence qui restent après une scolarité au cours de laquelle on a suivi des cours de mathématiques qui se sont soldés par des résultats concluants. On peut aussi définir la culture comme un amas de connaissances dans tous les domaines du savoir. On peut la définir autrement, mais toutes les définitions se rejoignent.

L’art oratoire, la réflexion, la culture comme fondements de tout domaine de la connaissance
Il n’y a point de domaine de la connaissance qui ne s’appuie sur ces fondements. En effet, pour être à l’aise dans un domaine de la connaissance, il faut savoir parler, avoir des capacités de réflexion, avoir un niveau de culture suffisant qui permette de comprendre les concepts en rapport avec un domaine quelconque de la connaissance. L’individu sensé posséder ces qualités doit savoir parler à haute voix en sachant articuler les syllabes pour assurer une bonne compréhension de ce qui se dit pour permettre une réception du message et susciter des réactions. Par exemple, dans le domaine de l’enseignement, on imagine le maître d’école ou le professeur par rapport à ses élèves qu’il a le devoir de convaincre en sachant bien parler, expliquer, donner des exemples, avoir la possibilité de réfléchir pour répondre à des questions des élèves quand ceux-ci demandent des éclaircissements.
L’enseignant doit faire appel à son bagage intellectuel, sinon à sa culture générale pour pouvoir se débrouiller face à certaines difficultés, il arrive qu’il ne puisse pas répondre par ignorance ou manque de connaissance, donc il faut savoir biaiser la question, pour ne pas risquer de perdre la face en apparaissant comme quelqu’un ignorant quelque chose. Dans un domaine de la connaissance, il arrive qu’on ait des failles et d’une façon générale, on ne pas tout connaître. Le domaine de l’éducation est un domaine où on doit avoir la maîtrise de tout : la pédagogie, l’ensemble des matières enseignées, et en plus, la culture générale qui constitue le socle commun à toutes les disciplines et la référence de l’enseignant. Mais, il y a des différences entre ceux qui exercent la fonction, il y a ceux qui ont un niveau de culture générale juste suffisant pour faire face aux difficultés, et ceux qui ont une vaste culture générale.

Quelques domaines de connaissances
On peut citer quelques uns à titre révérenciel comme la médecine et l’agriculture. On veut parler de ceux qui exercent une spécialité dans chacun de ces domaines. Par exemple, en médecine générale, le praticien doit avoir des connaissances générales du domaine médical ; on suppose qu’il les a apprises lorsqu’il a fait ses études sur la base desquelles on lui a délivré un diplôme de médecin généraliste. En plus de ses connaissances dans son domaine, le médecin doit pour exercer efficacement son métier noble, savoir bien parler pour pouvoir faire dire à ses patients les diagnostics qui vont lui permettre de savoir de quoi ils souffrent, il y a aussi, dans son travail une part de réflexion et de culture générale, pour s’assurer que les traitements prescrits sont bien ceux qui conviennent à ses malades. C’est un métier qui demande beaucoup de savoir et de savoir-faire. Une erreur de diagnostic est grave et préjudiciable à sa renommée, s’il commet d’autres erreurs, c’est plus grave et il perd la confiance de tous. Dans la médecine de spécialité, il y a souvent des risques de se tromper, si le travail est fait n’importe comment.
On doit avoir une méthode infaillible et il faut sans cesse se recycler au contact des autres de la même spécialité. Ailleurs, il y a les revues médicales qui permettent de s’actualiser. Un autre domaine de connaissance primordial pour le public qui s’en nourrit au quotidien, c’est l’agriculture et l’élevage, les produits agricoles indispensables à la vie. Il y a intérêt à chercher les voies et moyens d’assurer une bonne production et d’assurer la qualité pour améliorer l’alimentation. Ce domaine de connaissance est également pris en charge par un personnel diplômé et cultivé capable d’améliorer le travail, des ingénieurs agronomes et des techniciens spécialisés dans des domaines divers : amélioration des sols par les engrais, labours, semailles, plantation d’arbres, arboriculture fruitière, cultures céréalières et potagères, autant de spécialités qui demandent beaucoup de connaissances et de formations techniques.
Le domaine agricole et le domaine médical ont connu, durant les six ou sept dernières décennies, un progrès considérable ayant entraîné des spécialisations et des techniques de travail les plus sophistiquées. Les médecins, ingénieurs, techniciens supérieurs, tous les hommes et les femmes chargés du fonctionnement de ces deux domaines de la connaissance sont censés avoir reçu une formation en rapport à leurs fonctions et posséder les trois capacités complémentaires : l’art oratoire, la réflexion et la culture grâce auxquelles on peut faire à toutes sortes de difficultés : connaissances, organisation d’un travail, perspectives d’avenir.

Des traditions médicales et agricoles ont existé, dans l’ancien temps grâce aux hommes et aux femmes super- doués
Pour l’enseignement, ce n’était pas organisé pour être généralisé, mais il y avait des histoires légendaires parlant d’apprentissage des jeunes par les zaouïa, les écoles coraniques, ou les écoles ouvertes par des maîtres ayant des connaissances dans divers domaines, les histoires qui racontent des itinéraires atypiques de maître en témoignent. Quant à la médecine et à l’agriculture, quel long cheminement marqué par des hauts et des bas. Comme dans les pays restés encore attachés jusqu’à nos jours à la médecine végétale, nos anciens ont pu se débrouiller pendant des siècles, en se soignant au moyen des plantes médicinales. Grâce à leur savoir et à leur savoir-faire, ils savaient posséder l’art oratoire, la réflexion et la culture générale très développée uniquement par expérience et par le contact permanent avec plus anciens qu’eux ; ils se renseignaient auprès de tous ceux qui prétendaient avoir des connaissances pour essayer d’acquérir de quoi pouvoir remettre en question son savoir pour évoluer.
Les plantes ont des vertus curatives immenses et on ne les connaît que partiellement. On savait pratiquer la chirurgie externe et on arrivait à avoir des résultats. Quant au domaine agricole, il n’avait aucun secret pour les travailleurs de la terre. Ils avaient une connaissance parfaite de toutes les pratiques traditionnelles de travail : labourage, semailles, greffes selon toutes les méthodes. Et à une époque où il était difficile de se procurer facilement tout le nécessaire pour vivre, ils ont pu faire face à des situations difficiles grâce à leur savoir et à leur sens des responsabilités.
Boumediene Abed