Violence aux multiples scénarios

Football

La violence dans les stades de football se dénonce sous diverses formes d’étincelles, des réactions qui diffèrent d’une rencontre à une autre, mais l’essentiel, selon des observateurs avertis, la violence ne quitte pas le terrain.

Il s’agira selon eux d’une thématique, qui s’offre un débat, à un évènement, pour en faire une actualité sportive qui lie le monde du ballon rond à celui de la communication. A titre d’exemple, la manipulation des matchs du championnat pique les yeux et fait froid dans le dos lorsqu’elle est prouvée. Un dossier pas facile à traiter, puisqu’il exige une enquête et des confrontations des mis en cause, voire sanctionne les auteurs. Ce phénomène ne fait pas l’actualité dans le football, on assiste plus à pareils scénarios qui font flamber ce sport pour ne pas vous dire notre championnat. Il y a plus cette peur de jouer un match truqué…».
Cette déclaration faite par un joueur international ne résume pas tout, puisque d’autres faits viennent scandaliser le professionnalisme dont continuent de rêver quelques dirigeants. On évoque des agressions sur le terrain ou à la fin de la rencontre. Cela s’explique d’abord par leur caractère pluriel : elles peuvent être physiques, verbales, symboliques portant ainsi atteinte à l’intégrité d’autrui dans son entièreté… Selon une récente étude «on doit relever combien il est ardu de définir ce qu’est la violence selon que l’on se place du côté des victimes ou des contrevenants, des institutions sportives et de leur réglementation, voire de systèmes normatifs moins spécialisé».

«Il faut changer de stratégie»
Les experts estiment qu’il va falloir, dès aujourd’hui, changer de stratégie, et mettre en place une véritable coordination pour venir à bout de ces actes qui portent atteinte au football national. Tout le monde en parle et tout le monde y va de ses propositions, mais personne ne fait rien. Or c’est fondamental, aucune des parties ne peut régler ce problème à elle seule, estiment-ils. Il est démontré, selon Laurent Vidal, avocat au barreau de Paris «qu’il faudrait déjà accepter de se mettre d’accord derrière un certain nombre de faits et ne pas se cacher derrière son petit doigt. Par exemple, arrêter de dire que le pari n’est pas dangereux… Mais le mouvement sportif n’a pas envie de ça. Ça serait pourtant une première étape que de faire un bilan objectif de la situation. On lâche l’hypocrisie, les clubs se mettent d’accord sur des constats minimaux, et ainsi, on peut avancer ensemble».

Les amendes ne suffisent pas
Les sanctions que décide à l’encontre des joueurs, dirigeants et entraîneurs, la Commisssion de discipline révèle l’extrême urgence de faire prendre en charge par qui de droit ce dossier. Et comme référence, la Ligue de football professionnel a décidé récemment de sanctionner lourdement «Chemessidine Harrag, le sociétaire du MC Alger pour comportement pas très sportif, voire insultant lors du match disputé le 8 juillet dernier face à l’US Biskra, pour crachat envers adversaire, sanction : 5 matches de suspension dont deux avec sursis plus 50 000 DA d’amende (article 5, 57) du code disciplinaire». Le sociétaire de l’USB, Ghassiri Noufel, exclu face au MCA, et ce, pour voie de fait sur un adversaire a écopé d’une suspension de trois matches dont un avec sursis en plus de 30 000 DA d’amende. «Même l’entraîneur des gardiens de but, Zemouli Mohamed, a été suspendu pour un match suite à son audition, et ce, pour avoir tenu des propos injurieux. En revanche, la LFP a gardé le dossier ouvert pour l’ASAM dont les dirigeants seront auditionnés le 19 juillet prochain.»

La violence, elle n’est pas dans tous les stades
«Il faut reconnaître que cette violence dans les stades de football n’est pas totalement généralisée, mais il faut rester vigilant et ne pas fermer l’œil au risque de voir ce mal détruire tout spectacle, et ce n’est certainement pas l’objectif du football, qui est déjà emprisonné par le Covid-19. Je pense que la commission de discipline ne doit pas laisser passer ce genre de faits, chaque bêtise doit être sanctionnée, et le dirigeant avec, puisqu’il est le principal formateur, éducateur ou tout ce que vous voulez. Un joueur est aussi un comédien, un parfait artiste sur le terrain, lorsqu’il gagne, il provoque en faisant perdre beaucoup de temps à tout le monde, il est à terre, il a exécuté la touche que 40’’ après, tout cela pour protéger sa victoire, c’est aussi cela la violence», nous déclare un ancien arbitre.
H. Hichem