Zeghdar ordonne l’élaboration «d’un plan d’action d’urgence»

Etats des lieux des entreprises industrielles publiques

Plus d’une année après l’arrivée de la pandémie du Coronavirus en Algérie qui a provoqué un naufrage économique dont les effets conjoncturels de cette crise reflètent la situation financière des entreprises nationales.

En 2020, le ministère de l’Industrie avait ordonné un audit profond des entreprises publiques dans l’objectif de revoir leur configuration interne et à même d’envisager la recapitalisation d’un nombre d’entre elles. Ces enquêtes restées sans suite, alors que l’Etat tente de planifier la reprise économique post-Covid-19. Le ministère de tutelle a établi une grille d’évaluation de la faisabilité et durabilité des réponses mise en place pour sauver le secteur public marchand et les grands holdings publics en détresse. Aider ces entreprises à retrouver leur équilibre et performance d’avant la crise, mais aussi tenter de résoudre la problématique de financement ou d’endettement qui menacent leur existence. Au cours de la semaine écoulée, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, s’est entretenu à Alger avec plusieurs responsables de groupes industriels publics en vue d’examiner et mesurer l’ampleur des déséquilibres structurels et financiers qui menacent leur pérennité et par conséquent l’intégrité du marché local faisant planer une profonde incertitude sur une éventuelle crise sociale majeure. Lors de ces rencontres exceptionnelles, le ministre a évoqué «la situation des Groupes industriels publics et les problèmes rencontrés par certaines filiales», selon le communiqué du ministère. L’essentiel de ces rencontres était la mise en place d’un plan de secours adéquat avec la situation de chaque entreprise.
Écouter, entre autres, les propositions des responsables de ces Groupes visant à résoudre les problèmes conjoncturels et permettre aux filiales qui font face à un arrêt ou à une baisse d’activité de retrouver leur équilibre et leur performance d’avant la crise. Le premier responsable de ce secteur, fraîchement installé à la tête de ce ministère, a réitéré l’engagement de son département ministériel de prendre en charge les doléances des entreprises publiques en crise et «se charger de résoudre certains problèmes dont pâtissent ces entreprises, relatifs à d’autres secteurs, à l’instar du recouvrement de créances», a indiqué la même source. Pour renforcer le tissu industriel en décomposition, le ministre a plaidé pour le développement et la promotion des Partenariats public-public pour renforcer la résilience de ces entreprises de production et les orienter davantage vers la production et l’exportation. «Le ministre a mis l’accent, sur la nécessité de consentir davantage d’efforts, de coordonner et de créer des partenariats avec les autres groupes publics, les particuliers national et les universités concernant l’aspect de la recherche scientifique, les laboratoires, la formation continue, indispensable à ce type d’industries stratégiques pour l’Algérie», a souligné la même source.
Ainsi, fixer le cap de ces entreprises et les conjuguer avec les actions publiques pour répondre à l’urgence actuelle et aux exigences de demain, soit après le Covid-9. Toutes ces questions ont été évoquées et évaluées par le premier responsable de ce secteur et les responsables des différents Groupes industriels publics rencontrés au cours de la semaine dernière. C’était aussi l’occasion pour les dirigeants des Groupes des industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal), des agro-industries « Agrodiv », de Madar Holding-SP pour exposer leurs préoccupations et présenter leurs visions de sorties de crise, leurs projets et perspectives d’avenir. Dans sa nouvelle vision, le Groupe Imetal a fait une analyse situationnelle de l’EPE Sider El-Hadjar, l’EPE Batimetal et la Société nationale de zinc ‘’l’EPE ALZINC SPA’’, durement touchées par une crise financière antérieure à la crise sanitaire. La révision de l’action publique est impérative afin de réduire les écarts entre les attentes de ces sociétés et les défis de demain.
Une approche qu’a approuvée M. Zeghdar qui a insisté, d’emblée, sur «la nécessité de redoubler d’efforts en vue de permettre à ces entreprises une sortie rapide des crises qu’elles traversent depuis plusieurs années». Il a ordonné aux différents responsables de holdings industriels publics entendus «l’élaboration d’un Plan d’action d’urgence (PAU) qui comprend des solutions à tous les dysfonctionnements constatés et permet au Groupe d’atteindre une productivité et une rentabilité à même d’augmenter la production nationale en fer et dérivés, et de réduire la facture d’importation de l’Algérie», a rapporté le communiqué.
Le ministre de l’Industrie a promis d’accompagner ces entreprises dans l’exécution de leur nouvelle stratégie de sortie de crise, basée sur l’intégration, la production et l’exportation. Il a, également, recommandé l’amélioration de la «gouvernance et la promotion d’une ingénierie financière efficace pour mener à bien des partenariats avec d’autres groupes industriels publics, dans le but de réduire la facture des importations et hisser le niveau des exportations, selon le même document. Le ministre a appelé tous les industriels publics à se focaliser sur leurs objectifs présents et à venir afin de devenir plus autonome sur le plan financier et atteindre l’autosuffisance en matière de production nationale, diversifiées.
Samira Takharboucht