Adda Maidi : un nom dans la cour des grands

JSM Tiaret

Adda Maidi est issu d’une famille terrienne originaire du poumon de l’antique Tihert, venu au monde sur les hauteurs du saint patron Sidi Khaled un 23 mai des années 63 quelques mois après l’indépendance.

La patte magique nommé «phénomène» par ses camarades de classe de l’une des premières anciennes écoles «Ibn Khaldoun», se tourne très tôt vers le football au quartier populaire Graba, l’un des lieux où ont grandi les génies de la balle ronde, la musique et la peinture. Le fleuron du Sersou. Après avoir pris une place sur les bancs de la classe, il commence à taper dans la balle ronde tout au long du cycle primaire. De passage au second cycle, Maidi commence à endosser le numéro 10 une fois le roi du Pelé paraît sur le petit écran lors de la Coupe du monde 1972. Ce jeunot amoureux du football a réussi à jouer quatre à cinq matches par jour durant les périodes vacancières et devient un baroudeur des balles arrêtées comme nous raconte les amoureux de cette discipline. Il a même réussi à transformer des corners en penalty à maintes reprises. Au CEM de Frenda, capitale de Sidi Amor, Maidi rejoint la cour des grands avec un maillot qui fait trois fois sa taille, et sa découverte a surpris l’intendant du secteur de l’éducation Hadj Yahia en inspection dans la région. Après avoir débuté à la JSM Tiaret aux côtés des minimes durant les années soixante-dix, Adda Maidi a fait les beaux jours de sa catégorie, qui poussa le maestro Baouchi Slimane l’un des sélectionneurs les plus connus de l’Ouest en collaboration avec une autre figure de proue Ali «Jenky» à le suivre de près.
L’enfant de Tiaret a réussi à arracher son ticket et sa licence sous le sigle des Bleus et participe à la Coupe d’Algérie minimes et affronte les Canaris de la grande Kabylie la JSK. Adda Maidi grimpe l’échelle et joue face aux grands sur la pelouse du temple du 5-Juillet sous la houlette du duo Tahar Ben Ferhat et son ailier l’ex-international Mohamed des frères Braik surnommé Banus 2. Une fois sa 16e bougie soufflée, son bas âge le conduit sur la feuille de match contre USM Bel-Abbès comme titulaire seniors lors d’un match choc «Division 2» en 1977-1978 devant les Salhi, Amar, Fellah et autres Khadhraoua. Sous la houlette de Feu Krimo nommé le chat noir en 1980, Maidi s’envole à Genève pour affronter les Pharaons de l’Egypte, en vain. L’homme en noir siffle la fin de la partie avant même de donner le coup d’envoi. C’est en 1982, la saison en folie des Algériens après la victoire devant les Allemands que Cheikh Bahmane propose à Adda de rejoindre le NA Hussein Dey, mais la patte magique a son cœur qui bat du côté de Lakhdar Belloumi au Galia de Mascara à l’âge de 19 ans. Adda qui garde les meilleurs souvenirs de ses coéquipiers mascaréens Belloumi, Chibani, Baghedousse, Aek mais son parcours ne s’arrête pas à Mascara.
Une fois à Tiaret entre les mains de ses parents, Maidi doit rejoindre Touggourt pour le service national, et la cagnotte tombe du ciel le jour même. Khelifa, le frère du président de la République Chadli Bendjedid intervient et transfert le numéro 10 en équipe militaire. Maidi garde toujours les meilleurs souvenirs avec les grandes figures de proue et les journalistes des différents organes ainsi les speakers à l’image de Lakhdar Berriche, les coaches qui ont fait la une des quotidiens. De retour sur le Tuff du stade Aït-Abderahim, Maidi continue son parcours au milieu des gloires de son club, à l’image de Beddiar Zine, Fernane Belkacem, Benzineb, Saib Moussa, Ayadi Ali (MSPB), Banus Zoheir, Sahraoui, Benzineb, Mansour Djellaili, Rabat, Amine et autres. La saison 1984/1985 reste l’une des meilleures périodes pour Adda Maidi avec une richesse des matches barrage de l’Est à l’Ouest, au Centre. La galerie tiaretienne renforce son bataillon par «El Habbaches».
La pièce clé du club phare de Tiaret marque son empreinte durant la saison 85/86 au carré de notre dame de coupe (Equipes A – B) et inscrit son nom dans la cour des grands sur l’autre continent en Chine À côté de Bouiche, Megharia, Menad chapeautés par le trio des sélectionneurs Lemoui-Lalmas-Khabattou, à l’époque d’Allahoum, ministre de la Jeunesse et des Sports. Vint le grand évènement en Afrique sur le sol de la nouvelle République du Burkina Faso. L’enfant de Tiaret participe au tournoi international des pays africains pour assister à l’enterrement de la cicatrice colonialiste «La nouvelle Volta» en présence du révolutionnaire Thomas Sankara. Les moments difficiles et les mauvais souvenirs, nous raconte le meneur de jeu des Bleu, lors du match choc devant l’USM El Harrach soldé par un score lourd de 3 buts en faveur de la JSM Tiaret. «J’avais perdu ma fille, mais les larmes et la douleur m’ont encouragé sur la pelouse avec une rage de vaincre et de gagner, je me souviens des actions des buts. L’arbitre de la rencontre, Koussa, m’avait présenté des condoléances». Il y a eu par la suite «des violences enregistrées à Tiaret lors de l’accueil de l’ASMO, le WAT et le MCA. Adda au milieu de ses coéquipiers Ben Saada et Maâchi Hamid ont été félicités par Kermali lors des 90 minutes de jeu devant le Doyen des clubs le Mouloudia d’Alger (3-1)».
Après trente années de carrière, Maidi suspend son soulier et quitte le monde footballistique pour un nouveau créneau, la relève de la sélection et pour driver les clubs de la région. Durant la saison 1999/2000, il y avait ce fameux match au sommet entre les Bleu et les Samistes, à un pas de la relégation. Si les locaux jouent pour la victoire, les visiteurs ont besoin d’un point pour le maintien. La dernière minute qui boucle le parcours honorable de Maidi, la dernière rencontre du championnat, son dernier match et son dernier but à la 90′ suite à une balle arrêtée des 40 mètres ne laissant aucune chance au gardien du SA Mohammadia et sauve son club de la division inférieure. L’enfant de Tiaret se fit connaître en dominant la rencontre et en marquant un beau but à la dernière minute et à l’angle gauche du gardien le laissant pantois. Maidi une fois de plus, inscrit son nom sur la liste des buteurs, et s’engage dans la cour des coaches et marque ses empreintes avec une série d’accessions avec le WAB Tissemsilt, le FCB Frenda et le WAB Akermess s’ajoute celle de la JSM Tiaret (2017/2018), qui reste gravée dans la mémoire des Habbaches.
Maidi se distinguait surtout par une très forte personnalité, sur et en dehors du terrain, et à travers les quatre coins du pays. Meneur de jeu de la JSM Tiaret et finisseur hors pair, l’enfant de Tiaret était très respecté par ses adversaires et coéquipiers. Il a été l’un des rares joueurs à pouvoir inverser le résultat d’un match et l’un des premiers qui a réussi à transformer un corner en penalty, témoigne son entourage. Félicité, honoré et décoré à maintes reprises par les autorités locales et à travers les autres cieux, il assiste et participe aux tournois et jubilé des grandes figures de proue de l’Algérie. Lors du passage de l’émission «C’est ma vie» pour un reportage avec le maestro, Maidi a été décoré par le wali Ben Touati Abd Salem en présence des directeurs de l’exécutif et les élus et ses compagnons du gazon… Pour le club de la JSM Tiaret et depuis son existence, il a enfanté les quatre frères Banus, Tahar Benferhat, capitaine de la sélection africaine, le passage de Said Amara, Feu Krimo «Le chat noir», Souidi Benaissa «la tête d’Or», Ould Bachir, Beladjine, Tass, Nouar Kharoubi «Japan», Saib Moussa, Zaoui Chaouch Ferhat, Barmati et les autres.
Hamzaoui Benchohra