Des concentrateurs d’oxygène fournis aux hôpitaux

Face à la recrudescence des cas de Covid-19

Engagés dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19 et confrontés à l’afflux de malades contaminés dont le nombre a considérablement augmenté en quelques jours, les spécialistes du secteur de la santé multiplient leurs appels en direction des autorités pour assurer l’approvisionnement des structures sanitaires en oxygène, indispensable pour sauver les vies humaines, et en direction aussi de la population pour mettre fin au relâchement, se faire vacciner et respecter rigoureusement les gestes barrières.

Le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha, interrogé par Ahcène Chemache, journaliste de la radio Chaîne III, a décrit comme préoccupante, la situation vécue dans les hôpitaux, face au nombre de décès enregistrés qui augmente «en raison de la virulence du virus et du manque d’oxygène». A propos d’oxygène, il fait savoir que «particulièrement depuis le 21 juillet dernier, nous avons eu d’importantes perturbations en matière d’approvisionnement en oxygène». Selon le Professeur, «cette pénurie est due à la forte demande occasionnée par la hausse du nombre de malades qui ont atteint des formes graves et qui nécessitent une oxygénothérapie à un débit très élevé». Il estime qu’il s’agit d’une «troisième vague» et n’écarte pas l’éventualité d’une quatrième vague encore plus virulente. Le directeur des activités médicales et paramédicales évoque une situation de Burn-out du personnel médical qui, en plus de la fatigue, «assiste impuissant à la mort des patients par manque de pression d’oxygène».
Il réitère son appel aux autorités à doter les grandes structures de santé de générateurs pour qu’ils puissent avoir leur autonomie en oxygène. Hier, le Projet «Réponse solidaire européenne à la Covid-19 en Algérie» a annoncé la réception d’un premier lot de 750 concentrateurs d’oxygène, sur une commande globale d’urgence de 3.000 unités, au profit des structures sanitaires publiques. L’acheminement de ces concentrateurs est assuré par un avion de transport de l’Armée nationale populaire et réceptionné à la base logistique de Boufarik. Cette commande intervient en réponse à une demande «expressément» présentée par le ministère de la Santé. La centrale d’achats du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) basée à Copenhague a réussi à sécuriser cette «importante» commande dans un contexte de «forte» demande mondiale pour les concentrateurs d’oxygène.
Cet apport s’inscrit dans la série de mesures prises par l’Etat, sur instruction du président de la République, pour assurer la disponibilité de l’oxygène dans les établissements hospitaliers et répondre la demande croissante due à la recrudescence des contaminations à la Covid-19, et annoncées jeudi après-midi par le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane. Il s’agit, de «l’importation de 15.000 concentrateurs d’oxygène, dont 1.050 déjà réceptionnés, et 750 sont arrivés vendredi», mais également de l’acquisition de «2.250 concentrateurs entre les 3 et 5 août prochain, tandis que d’autres cargaisons seront reçues par lots à compter du 10 août». L’Algérie a passé commande pour l’acquisition de «10 unités de production d’oxygène d’une capacité de 20.000 et 40.000 litres à répartir sur les grands établissements hospitaliers», ce qui permettra, d’après lui, «d’atténuer la pression qui prévaut actuellement au sein des hôpitaux».
Une autre mesure urgente prise dans ce sens, consiste en l’importation de «plus de 160.000 litres d’oxygène, en sus d’autres quantités». Le même jour, jeudi, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a affirmé que «l’Etat s’emploie» à assurer la disponibilité des concentrateurs d’oxygène dans les plus brefs délais, indiquant que la situation épidémiologique dans le pays est «très inquiétante». Il a fait état «d’une grande pression sur l’oxygène au niveau des hôpitaux, malgré les efforts déployés par la cellule de coordination auprès du Premier ministère, soutenue par d’autres cellules locales». Le ministre de la Santé a promis que «les choses vont s’améliorer» lorsque les hôpitaux seront dotés d’appareils et concentrateurs d’oxygènes et s’approvisionneront indépendamment de cette matière vitale. Face à la situation épidémiologique «inquiétante», il faut travailler «d’arrache-pied et dans le calme» afin de sortir de cette crise avec «un minimum de pertes humaines», a-t-il souligné.
Lakhdar A.