Le phénomène Bensaada

Parcours

En 1998, le monde était suspendu à l’imprévisible scénario du bogue de l’an 2000, on pensait, à l’époque, que la panne des ordinateurs allait provoquer l’irréparable dans le domaine informatique et des communications. A Montréal, le portail algeroweb (Ksari) fêtait sa première année, le mensuel alfa son deuxième anniversaire et le Centre Culturel algérien à Montréal (CCA) était à l’état embryonnaire.

A l’échelle municipale, les deux partis de la ville dirigés par Bourque et Duchenaux s’affrontaient pour la conquête de l’hôtel de ville. Naima Sebbah, une Québécoise d’origine Algérienne est candidate aux côtés du candidat opposé au maire sortant Bourque et malgré la défaite, elle marque à sa manière, l’histoire de sa communauté. Elle est la première compatriote à se présenter à une élection montréalaise. A l’époque, Ahmed Bensaada était déjà un phénomène de l’enseignement. Tout est résumé lors d’une réunion qui s’est déroulée en 1998 entre les enseignants de l’École primaire Fernand-Seguin et M. Gilles Goulet, à l’époque directeur du regroupement 6 de la Commission scolaire de Montréal. Lors d’une réunion avec les enseignants de l’École primaire Fernand-Seguin, M. Gilles Goulet mentionna qu’il avait visité une école secondaire et avait demandé aux élèves s’ils connaissaient un professeur idéal».
Il a ensuite posé la même question aux enseignants de Fernand-Seguin. Un long débat s’en est suivi et chaque personne présente y est allée avec sa définition en citant les qualités professionnelles et humaines dont devrait faire preuve un enseignant pour être «idéal». Il demanda ensuite si une telle personne existait. Un silence suivit cette question. M. Goulet a alors ajouté : «Cet enseignant existe. Il s’appelle Ahmed Bensaada et enseigne à l’école secondaire La Dauversière, école secondaire dont j’avais questionné les élèves». Lorsque le prix du premier ministre du Canada fut attribué au Pr Ahmed Bensaada au mois de décembre 2006, beaucoup de compatriotes se sont questionnés sur l’identité de cet Algérien qui brille en dehors de sa communauté. Depuis cet événement, les médias maghrébins ont rapproché le professeur de physique à sa communauté et depuis le CV du Pr Bensaada ne laisse personne indifférent.
Il fait partie des meilleurs professeurs du Québec, selon une enquête publiée le samedi 16 mai 2009 par le Journal de Montréal. Au moment de rédiger cet article, au courant du mois de novembre 2010 à Lévis, région de Québec, il remporte le prix «Raymond Gervais» de l’APSQ (Association pour l’enseignement de la science et de la technologie) pour l’excellence en pédagogie. J’étais présent, la vidéo de cet évènement est sur DACHRATV (You Tube). La carrière du Dr A. Bensaada est résumée brièvement dans le portail de radio Canada internationale. Ahmed Bensaada, professeur émétite, il est professeur, certes, mais il est beaucoup plus que ça ! Docteur en physique, consultant scientifique et pédagogique, auteur de manuels scolaires, concepteur du projet virtuel de vulgarisation scientifique science animée, à la tête du projet Québec-Algérie de jumelage pédagogique interdisciplinaire internationale. Ahmed Bensaada récolte les hommages, mentions certificats et prix de toutes sortes, en plus de figurer parmi la crème des professeurs au Québec.

Un parcours phénoménal
Avant d’immigrer au Canada, Ahmed Bensaada avait plusieurs responsabilités liées à l’enseignement en plus d’occuper plusieurs postes importants à l’université d’Oran, en Algérie. De 1982 à 1988, il est maître-assistant titulaire au Département de physique. Durant la même période et pendant une année, il a occupé le poste de directeur adjoint chargé de la pédagogie, 1984-85. De 1985 à 86, il est membre du conseil scientifique de l’Institut des Sciences exactes de l’Université d’Oran. Pendant deux ans, il occupe de 1984 à 86 le même poste à la commission nationale algérienne de la refonte des programmes de physique. Au mois d’août 1992, à Ottawa, Ahmed Bensaada s’illustre à la 6e Conférence canadienne sur la Technologie des semi-conducteurs, en décrochant la mention d’honneur pour la meilleure présentation orale estudiantine. En 1993, il s’implique dans le mouvement associatif algérien en dirigeant le Centre Éducatif maghrébin de Montréal (CEMM) : Organisme à but non lucratif de promotion de la langue et de la culture maghrébine. Parallèlement à ses activités communautaires, il prépare un Ph. D. en physique.

Un drame au début d’une brillante carrière
En 1994, l’année qui devait couronner ses études doctorales, un drame insurmontable s’abat sur sa famille en Algérie (Oran), Hocine, son frère, est assassiné à Blida, durant son service militaire. Blida, fief des groupes terroristes, est située dans la région la plus redoutée d’Algérie, surnommée à l’époque, par les médias, le triangle de la Mort. Hocine était chauffeur de camion et il est décédé dans une embuscade. Ahmed B., laisse tout tomber à Montréal et descend à Oran assister aux funérailles de son frère. Sa mère et son père sont dans un état inconsolable, figé par le drame, ils sont maintenus en vie que par la douleur. La mort d’un enfant engendre la pire douleur des siens. Celui qui s’en sort finit ses jours avec des séquelles. Ahmed Bensaada me confia, «lorsqu’ils ont déposé la dépouille de mon frère à la maison, ma mère Tkhalkhlatte».
Notre mémoire est incapable de gérer notre douleur, qui durant les moments d’impuissance, s’appuie sur des histoires mortuaires pour nous faire croire dans ce cas que le mort ne trouve personne à ses côtés au moment où il récupère momentanément son âme lorsque ses proches l’abandonnent au cimetière. Impuissant devant la douleur qui anéantissait ses parents, Ahmed propose à sa mère de venir s’installer quelque temps chez lui à Montréal. La réponse est oui, mais à condition que «tu déplaces la tombe de Hocine avec nous.» À son retour au Québec, Ahmed obtient son Ph. D. et dédie sa thèse à son frère. Si la mort de Hocine, el Mazouzi, 20 ans a plongé ses parents dans le deuil, Ahmed va tout faire pour illuminer ce qui reste de vivant dans sa famille.

La vie après le deuil
La commission scolaire de Montréal se réjouit de posséder parmi le corps professoral de sa circonscription qui compte près de 9 000 enseignants, un brillant professeur, en science et technologie qui a développé une méthode d’enseignement innovatrice à l’école secondaire la Dauversière. Il est considéré comme un bon pédagogue par ses collègues, d’autant plus que sa réussite s’est construite avec des élèves réputés difficiles, des adolescents de quatrième année secondaire. Ahmed Bensaada a été honoré plusieurs fois pour ses excellentes méthodes d’enseignement, au rythme d’une distinction tous les deux ans depuis 1996 à nos jours, il fait partie des professeurs les plus titrés au Québec ces dix dernières années. Il est le premier québécois issu de l’immigration à décrocher le prix CHAPO depuis sa fondation en 1988.

2008, l’année de tous les succès
2008 a été pour l’Algérien, l’année de tous les succès, durant laquelle il remporte trois prix et un Certificat de reconnaissance décerné par l’organisme communautaire Concertation-Femme pour le projet «Remèdes naturels du monde». Depuis mai 1998, Ahmed Bensaada collectionne les titres dans le domaine de l’enseignement. Les prix et les distinctions récompensant son travail pleuvent de partout. Déjà étudiant, il avait obtenu au mois d’août 1992 la Mention d’honneur pour la meilleure présentation orale estudiantine lors de la 6e Conférence canadienne sur la Technologie des semi-conducteurs, qui s’est tenue du 11 au 13 août à Ottawa. Six ans après cette récompense, il s’illustre au Festival des sciences de la commission scolaire de Montréal (mai 1998) avec la distinction «Enseignant méritant».
Ses compétences sont reconnues même en France où au mois d’avril 1999, il reçoit la médaille honorifique du Lycée Janson de Paris. La même année au Québec, il est encore nommé «Enseignant méritant» par la Commission scolaire de Montréal. Au mois de décembre 2006, le travail de l’Algérien est récompensé par le prix du premier ministre du Canada, Stephen Harper pour l’excellence dans l’enseignement. «C’est avec plaisir que je vous offre toutes mes félicitations d’avoir été choisi l’un des récipiendaires d’un certificat d’honneur dans le cadre des prix du premier ministre pour l’excellence dans l’enseignement», écrit le Premier ministre du Canada, dans une lettre adressée à M. Ahmed Bensaada le 5 décembre 2006.

Certificat honorifique
En 2007, il reçoit un certificat honorifique décerné par la députée fédérale de la circonscription d’Ahuntsic (Montréal), pour le Bloc québécois et présidente du groupe parlementaire d’amitié canado-algérien, Mme Maria Mourani. En 2008 l’Oranais est incontournable dans le monde de l’enseignement. Ses compétences explosent aux yeux de tout le monde, il rafle deux prestigieux prix. Mais avant, au mois de mars, il obtient d’abord un Certificat de reconnaissance décerné par l’organisme communautaire Concertation-Femme pour la réalisation du projet scientifique d’une qualité supérieure.

Bravo Ahmed ! Pour le prix
Bravo de la «CSDM» Au mois d’avril, il remporte le prix CHAPO (Certificat Honorifique en applications pédagogiques de l’ordinateur) qu’il a reçu lors du 26e Colloque de l’AQUOPS dont la cérémonie s’est déroulée le 3 avril 2008 à l’hôtel Delta de Sherbrooke. Le professeur, Robert David, de l’université de Montréal écrit dans un article publié à l’occasion de cet événement : «Voilà près de 10 ans maintenant que j’observe avec intérêt le travail d’Ahmed. Avec une certaine curiosité aussi, car on ne peut être témoin d’un tel parcours sans se demander ce qui le motive. Ce n’est que très récemment (…) que j’ai eu l’opportunité de mieux connaître la carrière scientifique de ce docteur en physique et de comprendre comment sa profonde connaissance et sa passion du domaine font de lui ce médiateur exceptionnel.» Les prix CHAPO récompensent des personnes qui ont œuvré à l’intégration des TIC dans le milieu scolaire.
Nous soulignons aussi aujourd’hui «une œuvre d’enseignement, au sens noble du terme». «Le prix CHAPO a été attribué pour la première fois en 1988 avant de marquer un arrêt de quatre ans pour réapparaître en 1992. Le Dr Ahmed Bensaada est le premier Québécois issu de l’immigration à l’avoir décroché en quarante ans. L’Algérien achève l’année 2008 en remportant le prix BRAVO de la commission scolaire de Montréal. Il a reçu son bien, le 12 juin au Petit Opéra de l’École des métiers de la construction de Montréal en présence du directeur général de la CSDM, M. Gilles Petitclerc. Ahmed Bensaada a participé en 2008 à la rédaction comme auteur de plusieurs manuels scolaires : le manuel de l’élève et les 2 guides pédagogiques.
Pour 2009, il se consacre à l’écriture de livre d’éducation pour les secondaires pour le compte des éditions la Chènevière. Au mois de novembre et février 2010, le Dr Ahmed Bensaada a remporté successivement le Prix Raymond Gervais et le premier prix du concours national «Contes et légendes» organisé par le ministère de la Culture d’Algérie. Il a publié en 2011 «Arabesques Américaines : le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe» aux Éditions Michel Brûlé à Montréal et participera à la co publication de deux livres. Il est l’invité de l’agence algérienne pour le rayonnement Culturel à Dar Abdellatif durant la saison hivernale 2012/2013.
Omar Abdelkhalek Collectif Novembre pour le Socialisme