Seul la VAR peut remettre de l’ordre

Arbitrage

L’arbitrage ne va pas bien en Algérie. Il est au cœur des polémiques, querelles intestines, un véritable champ de bataille où tous les coups sont permis. Alors que l’évaluation des arbitres du football amateur est pensée comme un processus dans lequel la proximité entre évaluateur et évalué est une condition pour objectiver les situations rencontrées par l’arbitre et juger de leurs compétences.

Il ne se passe pas de saison sans qu’un torrent de condamnations ne vienne tirer la sonnette d’alarme. Qui a raison et qui a tort ? Pour les observateurs, il est urgent de prendre en considération ces revendications parce qu’elles pourraient provoquer l’instance fédérale de football pour se pencher sérieusement sur cette question qui pourrait perturber le championnat national. La seconde question qui est posée est celle de savoir si les gestionnaires des clubs maîtrisent les derniers textes en vigueur de la FIFA en matière d’arbitrage ? La lutte est féroce et chaque partie tente de sauver sa cause sans pour autant contredire l’autre. Les amis des arbitres signent et persistent la «production» arbitrale est correcte et ne souffre d’aucun maux, l’autre partie réagit pour dénoncer les erreurs et souvent le mauvais jugement de ces hommes en noir. Tout cela n’arrange aucune partie tant que la VAR n’existe pas, seul outil qui peut sauver ou éviter les tiraillements et les doutes qui empoisonnent la relation.

Des cas qui dénoncent
Quelques cas que nous avons relevés sur les différents médias démontrent l’urgence d’instaurer la VAR. La direction de l’USM Alger avait, lors de la 16e journée, récusé par écrit la désignation de l’arbitre de la rencontre tout en estimant que Bessiri a déjà été rendu «coupable d’erreurs d’arbitrage en faveur du Paradou AC. La direction doute de son «impartialité» pour diriger une rencontre de ce rang. «L’USMA s’est déjà plainte, du reste, de l’arbitrage dans une correspondance adressée le 21 février dernier à la Fédération algérienne de football, dont Liberté détient une copie. “(…) Nous sommes au regret de nous voir contraints de vous saisir sur la situation de l’arbitrage, devenu un sérieux handicap à l’évolution technique de notre football, au regard de la multiplication des erreurs et de la faiblesse criante de certains ar bitres, désignés pour officier des rencontres de la Ligue 1 professionnelle».

Le 10 juillet 2021, une autre alerte
«Dans une déclaration à El Watan après le retour de son équipe d’Alger où elle a disputé mercredi son premier match des play-off pour l’accession en Ligue 1 face au RC Arbaa, le président du MCB Oued Sly, Rachid Cherano, dénonce ‘l’arbitrage de Boukhalfa et (son) refoulement illégal des tribunes du stade de Dar El Beïda’». «Je persiste et signe : le referee nous a privés d’un penalty et d’un but valable en deuxième mi-temps, les images de la télévision faisant foi. De même qu’il s’est distingué sur le terrain par des décisions qui ont influé sur la prestation de nos joueurs et cassé leur rythme de jeu… Comment le nom d’un arbitre pour les play-off qui devait être gardé secret jusqu’au coup d’envoi de la partie comme on nous l’avait dit à la commission d’arbitrage était déjà connu de certains avant ce rendez-vous. J’ai les preuves de ce que j’avance. J’ai saisi en temps opportun – deux jours avant et la veille du match – le président de la commission d’arbitrage, mais il a réfuté ces informations. Au final, c’est bien le même arbitre qui a dirigé notre rencontre face au RC Arbaa !»

La critique ne doit pas dévaloriser l’image de l’arbitrage
Un autre confrère rapporte la réaction de la direction de l’US Biskra après son match perdu face à la JS Saoura. Les Biskris ont vivement critiqué l’arbitrage du referee international Mustapha Ghorbal, particulièrement lorsqu’il a accordé un penalty aux Bécharis. Au mois de février 2021, le président de l’OM, à la fin de la rencontre face au PAC, avait estimé que son équipe avait été lésée par l’arbitrage. Il dénonça un coup bas, qui pour lui n’honore pas le football algérien «l’arbitre a accordé un penalty imaginaire au PAC». Et de terminer «avec un arbitrage pareil, cela casse notre travail avec la préparation de toute la semaine qui tombe à l’eau à cause de ces décisions».Enfin, seule la VAR peut éviter la cacophonie et éviter à ce que la critique ne dévalorise l’image de l’arbitrage.
H. Hichem