Quel programme de relance pour le Gouvernement ?

Face à une situation économique et sanitaire complexe posant la question de la sécurité nationale

Le Gouvernement se prépare à livrer son programme socio-économique dans un contexte particulier de grave crise sanitaire et économique. Espérons un plan de relance efficace, loin des idées générales connues, avec une quantification précise passant par un bilan lucide afin d’éviter de commettre les erreurs du passé et de tracer les perspectives.

Une augmentation de cet indice traduit une appréciation des prix, donc une perte de compétitivité. Les analyses montrent que les entreprises privées sont un terrain de plus grand dynamisme économique que les entreprises publiques, car elles s’ajustent plus rapidement au marché et font une meilleure allocation des ressources. Leur poids dans l’économie est un facteur indicatif d’adaptation important. Les choix de développement des filières doivent coller avec la structure socio-économique et culturelle du pays, comme le montrent les expériences des pays de l’Asie (Corée du Sud, Japon, Chine). La forte démographie a généré un fort accroissement de la population algérienne, allant vers 50 millions d’habitants horizon 2030 devant créer entre 350.000/400.000 emplois par an qui s’ajoutent au taux de chômage actuel où plus de 60% de la population occupée se trouve dans des segments à très faible ajoutée sans compter la pléthore dans l’administration plus de deux millions d’emplois.

Les emplois créés dans le secteur lourd à forte intensité de capital coûtent entre 4 et 10 fois plus que dans une PMI. C’est que le poids historique de la lourdeur bureaucratique caractérise l’ensemble des organismes qui interviennent dans le cycle de la vie de l’entreprise est une entrave constante au fonctionnement efficient de celle-ci, aggravé par un système judiciaire lent, peu transparent et non adapté à une économie moderne. 4.-Quelle perspective pour l’Algérie : dix axes directeurs La sécurité nationale étant posée, il devient urgent de relancer la machine économique autour de dix axes animée par une équipegouvernementale soudée impliquant une cohérence sans faille , une vison stratégique et des objectifs précis, loin des promesses utopiques avec réalisme supposant de définir la mise en œuvre de projets avec objectifs précis datés : délais, coûts, moyens humains et les modes de financement en devises et en dinars en incluant la protection de l’environnement.

Le premier axe est de mettre en œuvre une politique s’orientant vers un véritable processus démocratique, se fondant sur une société plurielle plus participative des partis politiques crédibles, permettant la responsabilisation pleine et entière de la société civile, signe évident de la vitalité de toute société, conciliant la modernité et la préservation de notre authenticité, la léthargie, l’activisme et le populisme conduisant au statu quo, étant le signe de l’immobilisme, suicidaire sont intolérables. Le second axe est la sécurité et la paix sociale qui implique une nouvelle approche des relations internationales où les ambassades débureaucratisées doivent servir d’appui aux actions internes et la mise en place d’un minimum de smig social où les différentes sensibilités puissent dialoguer dans un cadre organisé se fondant sur la tolérance et le droit à la différence.

Soutenir le développement par une administration centrale et locale rénovée et muter progressivement les services collectifs, qui deviennent de plus en plus créateurs de valeur ajoutée (éducation, santé, télécommunication, transport, infrastructure) en introduisant les paramètres marchands pour leur efficacité, tout en encourageant la mixité pour améliorer les prestations fournies aux consommateurs. Le troisième axe, est la refonte des institutions centrales et locales liée à la bonne gouvernance, dont le pilier devra reposer sur la lutte contre la bureaucratie de la société qui enfante la sphère informelle représentant plus de 50% de la superficie économique hors hydrocarbures et donc la corruption dont l’éradication suppose des mécanismes de régulation transparents pour redonner confiance.

Le quatrième axe : améliorer le fonctionnement des marchés et des initiatives par l’amélioration du climat des affaires, une politique incitative d’encadrement macro-économique et macro-social solidaires et loin des discours, avoir une nette volonté politique d’aller vers une économie de marché à finalité sociale, une nouvelle politique d’aménagement du territoire et de l’urbanisation autour d’une réelle décentralisation (six à sept grands pôles régionaux) et la création de grands ministères et, comme je l’ai démontré dans plusieurs contributions internationales, l’espace naturel de l’Algérie étant l’espace Europe Maghreb et plus globalement l’espace économique Méditerranée/Afrique. La nouvelle politique économique doit être marquée par l’adaptation à l’universalisation de l’économie de marché, tenant compte des spécificités sociales, où la dominance est le consommateur et l’arbitre, les marchés financiers. Le véritable nationalisme se mesurera par la capacité des Algériens d’améliorer leur niveau de vie grâce à leur contribution à la valeur ajoutée locale et mondiale. Le cinquième axe, le taux de croissance ayant une signification limitée, il faut prendre en compte l’indice du développement humain comme le recommande le PNUD dont la santé et l’éducation.

A suivre A. Mabtoul