Retrait total de l’armée américaine d’Irak d’ici la fin décembre 2021

USA/Irak

Le Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, a réaffirmé que le récent accord Bagdad-Washington garantit le retrait total de militaires américains d’Irak et que les forces qui y resteront n’auront que des missions de consultation et d’entraînement. Selon un quotidien libanais, Washington projette de redéployer ses forces, qui opéraient en Irak, en Jordanie et au Koweït.

Une source proche de Qassem al-Aradji, conseiller à la sécurité nationale d’Irak, a confié au quotidien Al-Akhbar que seuls des entraîneurs et des consultants américains dont Bagdad avait besoin resteraient en Irak après le retrait. «Le retrait sera réalisé conformément à l’accord de 2008 et aucune modification n’y sera introduite. Toutes les 2.500 forces opérant en Irak dont des effectifs déployés à l’aéroport de Bagdad et dans les bases militaires d’Aïn al-Assad, à l’ouest de Bagdad, et d’al-Harir, à Erbil quitteront l’Irak», a indiqué la même source cité par la presse officielle. Selon Al-Akhbar, «les Américains cherchent à transférer la base d’Aïn al-Assad en Jordanie, car ils pourraient ainsi mieux assurer la sécurité d’Israël». «Il existe des rapports laissant croire que la base al-Harir serait redéployée au Koweït.
Les Iraniens attendent de voir si le retrait répondra à leur demande d’expulsion des troupes américaines d’Irak, une demande qu’ils ont formulée après l’assassinat de Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Mohandes», a ajouté le journal. «Un vrai retrait sera un acquis stratégique pour les Iraniens en se rapprochant de leur but final qu’est le départ de toutes les forces américaines de l’Asie de l’Ouest. De son côté, Washington tente de suggérer que la fin de la mission américaine en Irak lui serait un acquis pour la contribution des États-Unis dans l’avenir de ce pays», a expliqué cette source au média. A la fin du quatrième tour du dialogue stratégique Bagdad-Washington, tenu à la Maison-Blanche, les responsables irakiens et américains ont annoncé, à travers une déclaration, qu’aucune force de combat américaine ne resterait en Irak au-delà du 31 décembre 2021. «Il semblerait que le récent accord conclu entre Bagdad et Washington ne comprenne aucune nouveauté et qu’il ne limitera pas même l’intervention militaire américaine en Irak», a informé le quotidien al-Araby al-Jadeed. Et d’ajouter : «C’est ce qu’évoque aussi la déclaration émise après la fin du troisième tour de dialogue stratégique : étant donné les capacités suffisantes des forces de sécurité irakiennes, les deux parties sont tombées d’accord sur le fait que le rôle des missions américaines soit limité aux consultations».
Les responsables américains et irakiens suggèrent la restriction du rôle des États-Unis à des missions consultatives, mais l’arrivée de convois logistiques américains et la participation active des forces américaines dans les opérations militaires en Irak laissent penser le contraire. Le Parlement irakien a voté à l’unanimité l’expulsion des militaires américains d’Irak après que l’administration US ait ordonné l’assassinat du général de Corps d’armée Qassem Soleimani, commandant en chef de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique, et d’Abou Mahdi al-Mohandes, numéro deux des Hachd al-Chaabi. Cependant, les Américains ont maintenu leur présence militaire en Irak tout en contradiction avec cette loi. A noter que la chaîne Telegram de Sabereen News a rapporté, mercredi 4 août 2021 dans l’après-midi, qu’un convoi logistique de l’armée américaine avait été attaqué à al-Nassiriya, dans la province de Dhi Qar, au sud d’Irak.
«L’attaque a été enregistrée et les images seront publiées dès qu’elles seront envoyées par le groupe Qassem al-Jabbarine», indique Sabereen News. Le matériel des forces américaines et les équipements militaires légers sont arrivés en Irak, à bord des camions, depuis le poste de contrôle de Jarishan, situé à la frontière du Koweït. Le président américain Joe Biden a déclaré, lundi 26 juillet dernier que les Etats-Unis cesseraient d’ici la fin de l’année leur mission de combat en Irak, pour engager une nouvelle phase de coopération militaire avec le pays. «Nous ne serons pas à la fin de l’année dans une mission de combat en Irak mais notre coopération contre le terrorisme continuera même dans cette nouvelle phase, dont nous discutons», a dit Joe Biden, aux côtés du Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, qu’il a reçu à la Maison- Blanche, sans toutefois faire d’annonce concrète sur les effectifs déployés en Irak.
Oki Faouzi