Un premier titre après dix ans d’attente…

Finale de la Coupe de la Ligue

Il y avait de l’excitation dans l’air au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient, et plus à l’est, les feux encerclent les régions de la wilaya de Tizi-Ouzou «c’est l’apocalypse».

Le moral au football n’est pas au beau fixe, mais il fallait que cette coupe, tant attendue, se joue à huis clos, pas que, mais également sans aucune retransmission de la rencontre. «Non, nous n’avons pas le cœur à suivre cette rencontre… que la JSK gagne ou perde, je m’en F… Ce qui me préoccupe, ce sont d’abord nos vies, nos maisons, nos biens… Tout est partie en fumée. La Kabylie est en feux». Un autre supporter de la JSK, «non, s’il vous plaît, ce qui se passe est criminel, c’est bien programmé et nous n’avons hélas pas le cœur à suivre la rencontre, dommage, mais hélas il y a ce qui passe bien avant le football» Un chauffeur de camion-citerne «je me dirige vers Béjaïa où yemma Gouraya est en feux. Je ne sais pas si cette citerne servira à quoique ce soit, mais nous devons être sur le terrain, pas celui du football. Si le match a lieu, je souhaite à mon équipe une belle victoire, à nos jeunes de la Kabylie». Larmes aux yeux, une femme assiste impuissante à «l’évaporation» de sa maison, son seul bien, y compris son petit poulailler…» La Kabylie voit que du Rouge partout, oubliant cette finale qui aurait pu être une bouffée d’oxygène en cette journée chômée et payée.

Difficile qualification…
La JSK qui se voyait éliminée sur un score (2-1), alors qu’il ne restait qu’une minute de jeu pour plier cette finale, puis Haroun au bout de la prolongation (120e+1) est sorti, on ne sait d’où, pour remettre de l’ordre dans le score (2-2). La première égalisation était de Boualia (37e). La mi-temps se termine (1-1). Le fruit des prolongations étaient pourtant en faveur de Magra, au regard des occasions qui défilaient devant les buts de Belbout, l’excès de précipitation n’a pas été la meilleure option pour écarter de la course la JSK. Le jeu se détachait de la règle élémentaire de ce sport, en l’occurrence ne pas perdre de temps, chercher à se mettre à l’abris des mauvaises surprises, mais Magra a préféré jouer la carte de la perte de temps et mettre de côté l’aspect offensif, comme l’exige le bon football. C’est une option souvent utilisée par toutes les équipes oubliant que l’arbitre comptabilise ses comédies. Les prolongations étant achevées (2-2), l’autre phase celle des penalties débuta, mais au final la JSK était meilleure (4-1 t.a.b.) Une victoire qui la met sur rails pour transporter le trophée des champions vers ses quartiers.

Mouloud Iboud à chaud Mouloud
Iboud joint au téléphone, juste après le coup de sifflet final, nous dira : «Les joueurs ont joué trois matches en dix jours. Personne ne pensait qu’ils allaient pouvoir tenir face à cette formidable équipe de Magra, mais Dieu merci, on a résisté. Cette victoire va nous permettre de décrocher notre premier titre depuis dix ans et nous qualifier pour la prochaine coupe de la Confédération». Pour Denis Lavagne «nous savons que Magra n’était pas facile, et mes joueurs aussi le savaient. La fatigue physique n’a pas réussi à les dominer, au contraire, on voulait cette coupe, c’était un des objectifs. Ils ont tout donné, ils ont puisé de leur réserve énergétique pour tenir et batailler sur le terrain jusqu’à la dernière minute». Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
H. Hichem