La BERD, l’option internationale pour accélérer la transition économique

L’Algérie autorisée à souscrire 230 actions au capital de la BERD

L’Etat algérien qui mène depuis des mois un rigoureux programme de réformes structurelles et financières cherche, en parallèle, de nouvelles sources ou alternatives de financements pour renforcer l’activité des secteurs productifs en rade d’investissement.

Jusqu’à maintenant, l’Algérie refuse de toquer à la porte des Institutions de Bretton Woods pour cofinancer ses projets, elle a, par ailleurs, appuyé sa demande pour adhérer à la Banque européenne de construction et de développement (BERD) afin de l’aider à réussir sa transition vers une économie de marché axée sur le secteur privé. Quelques mois après l’approbation de son adhésion par les actionnaires de la BERD «l’Algérie est autorisée à souscrire au capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à hauteur de 203 actions, en vertu d’un décret présidentiel paru au Journal officiel (JO) n° 61». «Le versement de la participation algérienne sera opéré sur les fonds du Trésor public, conformément à la résolution n° 231 intitulée : Accession de l’Algérie au statut de membre, adoptée par le Conseil des gouverneurs de la BERD le 10 juillet 2020», a précisé le même document officiel. L’Algérie pourra, désormais, bénéficier du soutien technique, d’accompagnement consulting et de financement des PME.
L’Etat est déterminé à renforcer tous les outils techniques, réglementaires et juridiques pour bâtir une économie de marché. Le pays se heurte ces deux dernières années particulièrement à de réelles difficultés d’accès au financement en raison du faible revenu des exportations hydrocarbures comparés à une hausse importante des dépenses publiques. La faible marge de manœuvre budgétaire pousse l’Etat à chercher des alternatives de financement de son programme d’investissement national pour éviter d’entrer à nouveau dans la récession. Elle refuse fermement de recourir aux services du Fonds monétaire international (FMI) qui a, à maintes reprises, proposé son aide au pays par peur de reproduire les erreurs du passé dont les séquelles pèsent toujours sur le système financier et banquier du pays. L’effondrement des indicateurs financiers et économiques impacte, ces derniers mois, lourdement l’équilibre budgétaire de l’Algérie et les finances publiques ne suffisent plus pour exécuter les réformes financières et économiques.
La BERD, certes, n’est pas une banque de détails et ne propose pas de produits commerciaux, mais reste un partenaire important, à travers ses services de transition, aider les pouvoirs publics à poursuivre la mise en œuvre de ses plans de développement local et entrepreneurial privé qui constitue un acteur essentiel pour aller vers l’économie de marché. La mission ou l’objectif principal de cette institution européenne présente dans 69 pays. Au titre de son adhésion, il est «autorisé à concurrence de deux cent trois (203) actions, la souscription de la République algérienne démocratique et populaire au capital de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, au titre de son adhésion à cette institution, selon le décret présidentiel n° 21-309 signé le 9 août par le président de la République Abdelmadjid Tebboune», rappelle-t-on. Ainsi l’Algérie devenue un pays bénéficiaire de la BERD profitera des services de la banque qui, en contrepartie, profitera des opportunités de renforcer la compétitivité du secteur privé, de développement d’offres d’énergie durable et contribuera à l’optimisation de la qualité et l’efficacité des services publics dans le pays.
Il faudra, toutefois, faire de chaque expérience un acquis pour réussir la transition économique dans le pays. Donner un coup de pouce aux PME et Start-up qui peuvent, désormais, bénéficier de Programmes de conseils pour les petites entreprises de la BERD afin d’accélérer leur transformation. Plus de 130 petites et moyennes entreprises au Liban ont réussi cette épreuve. L’Algérie accorde un intérêt particulier aux jeunes entrepreneurs et porteurs de projets ainsi qu’aux mécanismes de soutien et d’accompagnement de ces entreprises plombées par la crise sanitaire du Covid-19 et financière. Raison pour laquelle elles doivent se reconstruire afin de s’adapter à la situation actuelle et profiter de l’appui des bailleurs de fonds internationaux tels que la BERD. Cette dernière propose divers programmes de soutien aux Starts-up (ex : Star Venture), de conseil, de l’accompagnement et du financement. La Tunisie et le Maroc ont déjà bénéficié de plusieurs programmes d’appui pour le développement de l’énergie verte et des PME. Les actionnaires de la BERD proposent des financements par crédits, des lignes de crédits, des participations en capital et une meilleure gestion de capital-risque destiné aux projets innovants d’envergure.
Samira Takharboucht