Le baril de pétrole sous la barre des 65 dollars

Le marché pétrolier plonge sous la pression du variant Delta

Les cours du pétrole atteignent leur plus bas niveau depuis trois mois. Ils ont régressé vendredi dernier (clôture de la séance hebdomadaire du marché) pour le septième jour de suite, impacté par la progression virulente du variant Delta qui menace la reprise économique mondiale, notamment, de la demande.

Le prix du baril de Brent pour livraison en octobre a chuté à 64,96 dollars à Londres, en baisse de 1,48% par rapport à la clôture de la veille (65,18 dollars). La même tendance constatée pour le pétrole américain (WTI) pour livraison en septembre qui a glissé à 61,86 dollars. Cette baisse constante depuis plus d’une semaine est la conséquence directe de l’incapacité du monde à mettre fin à la crise sanitaire du Coronavirus et ses variants qui continuent de se propager depuis presque deux ans, mettant l’économie mondiale à terre. Ce qui ravive les inquiétudes des investisseurs du secteur qui préfèrent la vigilance à l’offensive. Un comportement qu’a adopté l’Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) et ses alliés qui ont maintenu, lors de leur dernière rencontre, leur stratégie de production avec une augmentation modérée et contrôlée des extractions.
L’Alliance refuse de céder au chantage des Etats-Unis qui ont adressé, récemment, un avertissement sur l’impact de l’offre faible sur l’économie mondiale, appelant à l’augmentation de la production pétrolière pour éviter un choc de demande. Un scénario qu’a contesté l’Agence internationale de l’Energie (AIE) qui a tablé dans ses prévisions sur un recul de la demande au deuxième semestre de l’année en cours. Les analystes ne cachent pas leur crainte quant à la poursuite de cette baisse des cours du pétrole à cause des incertitudes liées à la situation sanitaire mondiale. « La liquidation a continué pour le septième jour d’affilée alors que le marché est saisi par la crainte que le variant Delta du Covid-19 réduise la demande de pétrole «, a indiqué l’analyste Andy Lipow au site spécialisé, Prix du baril.com.
Un avis que partage l’analyste de FXTM, Lukman Otunuga qui a expliqué à l’AFP que « le pétrole a du mal à panser les blessures infligées par les craintes du variant Delta et les inquiétudes concernant la vigueur de la reprise en Chine «. Les dernières statistiques économiques publiées par la Chine, deuxième consommateur de l’or noir, étaient décevantes et surtout inquiétantes pour la reprise de la demande. « Lorsque les résultats sont décourageants dans la deuxième plus grande économie du monde, les investisseurs en tiennent compte «, a indiqué l’analyste Tamas Varga, de PVM, au même média en ligne spécialisé. Au vu de ces évolutions, les perspectives du retour de la demande sont aussi plombées par l’appréciation du dollar, la semaine dernière et la baisse des stocks du pétrole brut américain et la hausse des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Ces facteurs ont fait fléchir les prix de l’or noir au plus bas niveau depuis trois mois.
Samira Tk