Le marché national reprend son souffle, soutenue par une croissance de 2,3%

L’investissement national rebondit de 3,3% au 1er trimestre 2021

L’économie nationale retrouve progressivement son rythme de croissance, soutenu par un rebond de l’investissement dans certains secteurs stratégiques, en l’occurrence, agroalimentaires, des ISMME (Industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques) et des matériaux de construction.

Cette évolution qualitative et quantitative a aidé à relever certains indicateurs économiques dont la croissance économique effective du pays qui a enregistré au premier trimestre 2021 un bond du Produit intérieur brut (PIB) de 2,3% sur un an, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), repris par l’Agence presse service (APS). Même constat pour le secteur hors hydrocarbures qui a enregistré «un accroissement de 1,4 % contre une baisse de 1,2 % une année auparavant». Après quatre trimestres en berne, la croissance économique semble se profiler en Algérie bien que le secteur des hydrocarbures peine à trouver son souffle d’avant. Idem pour certains secteurs où les écarts de croissances se sont refermés en raison de l’arrêt de leurs activités causé par la crise sanitaire du Covid-19.
Ce sont des décalages conjoncturels qui peuvent être sujette à différentes interprétations. L’Algérie a lancé un Plan de relance économique à long terme visant à redéfinir son modèle économique visant à encourager l’investissement industriel et l’exportation. Par ailleurs, le pays fait face un déficit budgétaire qui impacte, entre autres, la relance de la croissance qui s’ajuste aussi à l’évolution de la production et des écarts socio-économiques. Le rebond de la croissance économique enregistré durant le premier trimestre 2021 s’explique par la variation positive de la production dans certains secteurs productifs. «Le premier trimestre 2021 a été marqué, en effet, par des croissances positives de tous les secteurs d’activité économique», a indiqué la même source, expliquant la hausse du PIB, qui était de 4,9% durant l’année 2020, par «l’accroissement de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures estimé de 7,5% au premier trimestre 2021, contre une forte baisse de 13,3% à la même période de 2020», selon l’ONS.
Le rebondissement des cours du pétrole enregistré depuis quelques mois a redonné un nouveau souffle aux économies dépendantes des recettes des hydrocarbures tel que l’Algérie. En effet, la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures s’est légèrement accrue au premier trimestre 2021. Une «performance due à la hausse des prix remarquable sur le marché pétrolier, à 61,7 dollars le baril au premier trimestre 2021 contre 52,2 dollars une année auparavant (+18,1%)», a indiqué l’ONS, précisant que «les augmentations de prix des hydrocarbures ont conduit à une hausse du déflateur de la valeur ajoutée des hydrocarbures de 11,9% au premier trimestre 2021 après la forte baisse de 19,3% au premier trimestre 2020», ce qui est relativement lié à la baisse de la demande et la limitation de l’offre, mais aussi aux restrictions du crédit et monétaires.
Ainsi, «la hausse du niveau général des prix au premier trimestre 2021 a été de 6,2% contre une baisse de 1,4% durant la même période de l’année précédente», a souligné la même source, qui explique ce rebond par «la croissance de l’industrie et celles des secteurs du Bâtiment-Travaux Publics et Hydraulique (BTPH y compris services et travaux publics pétroliers) et des services non marchands qui connaissent des taux d’accroissement de, respectivement, 3,3%, 4,0% et 2,5%», a indiqué le bilan de l’ONS. Contrairement au secteur tertiaire, le secteur industriel s’est contracté grâce à la reprise de l’investissement local qui a connu une hausse de 3,3% durant le premier trimestre 2021. En effet, «le sous-secteur des Transports et Communications et celui des Hôtels-Cafés-Restaurants ont enregistré des baisses respectives de 1,5% (contre -4,8% au premier trimestre 2020) et 7,0% (contre -3,5%) alors que le sous-secteur du Commerce ont crû de 2,8% (contre -1,5%), celui des Services fournis aux entreprises de 2,1% (contre 1,2%), et des Services fournis aux ménages de 1,2% (contre -0,9%)», selon l’analyse de l’ONS.
Ce dernier est revenu, également, sur la hausse de la demande finale de «1,2%», expliquée par la hausse de la consommation finale des ménages et des importations des biens et services durant cette période. D’autres part, la baisse de la demande intérieure «(PIB +importations de biens et services-exportations de biens et services) de -0,5% par rapport au premier trimestre 2020» a un effet marqué sur la croissance. Même constat pour la dépense intérieure impactée par le repli de l’accumulation des ménages et du capital, malgré la hausse des investissements.
Samira Takharboucht