Benabderrahmane lance le défi !

Assainir la gestion des comptes publics et restaurer la stabilité économique

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a, déjà, défini ses priorités et fixé ses objectifs pour sortir de la crise économico-financière que connaît le pays depuis des années. La restauration de la stabilité financière arrive en tête de ses préoccupations.

Lors du Conseil du Gouvernement qu’il a présidé, avant-hier, le Premier ministre a mis l’accent sur «la nécessité de parvenir au rétablissement interne et externes des équilibres financiers de l’Etat ainsi que sur la rationalisation et à l’optimisation de la gestion des finances publiques», selon le communiqué du Premier ministère. Opter pour une planification stratégique pour corriger les déséquilibres financiers en réduisant les déficits, budgétaires et publics, qui ont changé la trajectoire économique du pays depuis des mois et poussé les pouvoirs publics à adopter une politique de rigueur pour assainir la gestion des comptes publics pour résorber ces déficits. Depuis deux ans, la conjoncture sanitaire et financière du pays laisse une faible marge de manœuvre à l’Etat qui a déjà mis en œuvre sa politique de relance à travers la prise d’une série de mesures budgétaires, réglementaires et monétaires pour encourager la croissance et lutter contre l’inflation. Parmi ces mesures, la hausse des dépenses publiques (LFC 2021), révisions de certaines taxes (TVA, TAP) ainsi que le salaire minimal, le refinancement des banques et la baisse du taux d’intérêt de la banque d’Algérie et la dévaluation volontaire du dinar, entre autres.
Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la relance économique à long terme. Par conséquent, l’augmentation des dépenses publiques et le déficit de la balance commerciale et des comptes courants a creusé le déséquilibre financier. Ce qui ressort de la politique budgétaire que compte adopter le Gouvernement pour réguler l’économie du pays qui fait face, depuis des années, à la baisse de revenus de l’Etat contrairement aux dépenses publiques en hausse constante depuis 2020 à cause des dépenses imprévues générées par la crise sanitaire du Covid-19. Le chef du Gouvernement et ministre des Finances veut de la rigueur dans l’exécution du Plan de la relance économique et de son prochain Plan d’Action pour atteindre ses objectifs, que ce soit dans le domaine économique ou social. Un défi de taille à relever pour parvenir à réduire les déficits publics, budgétaires et la dette publique en raison du ralentissement de l’activité économique sous la pression du Covid-19. Cette conjoncture ne devrait, toutefois, pas empêcher ou ralentir le programme des réformes financières et fiscales entamées depuis quelques mois pour lutter contre la fraude et la corruption, mais surtout pour moderniser le secteur douanier et des impôts afin de faciliter le recouvrement de la fiscalité ordinaire dans le pays. Ainsi, diversifier les ressources de revenus de l’Etat issus, globalement, de la fiscalité pétrolière (en baisse de 30%) et des réserves de changes (44 milliards de dollars).
M. Benabderrahmane a rappelé, lors de cette réunion, sur «la nécessité d’atteindre l’objectif de couverture des dépenses de fonctionnement par la fiscalité ordinaire à travers l’amélioration du taux recouvrement des impôts et des taxes». En effet, la gestion des services publics coûte chère aux caisses de l’Etat qui a revu à la hausse le budget de fonctionnement dans la LFC 2021, a prévu une hausse de 320 milliards de dinars supplémentaires. Ces dépenses supplémentaires ont provoqué l’accroissement de la dette publique (51,4%) et le déséquilibre financier. Le projet de loi de Finances 2022 serait, probablement, plus rigoureux et plus flexible sur le plan réglementaire pour stimuler l’investissement local et étranger et l’émergence des micro- entreprises. Un secteur en plein essor dans le pays grâce aux mesures de soutien prises par le Gouvernement et les réformes engagées visant à améliorer l’écosystème des TPE et PME. «Les micros, petites et moyennes entreprises représentent pas moins de 97% du total des entreprises et emploient plus de 56% de la main d’œuvre», a indiqué le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Micro-entreprise lors de la présentation de l’état des lieux de ce secteur qui fait l’objet d’importantes réformes engagées depuis des mois.
Le chef du Gouvernement a également écouté la présentation de «la feuille de route visant à promouvoir la création des Micro-entreprises et d’en améliorer l’écosystème», selon le communiqué du Premier ministère. Le Premier ministre a évoqué «la nécessité d’examiner les voies et moyens de nature à améliorer et à optimiser les différents dispositifs de soutien à la création d’emplois mis en place par l’Etat au niveau de différents secteurs». Il a, également, écouté la présentation d’un exposé relatif à l’Avant-projet de Loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2019 élaboré par le secteur des Finances, et ce, en prévision de sa présentation lors d’un prochain Conseil des ministres. Le projet de loi portant règlement arrête le montant définitif des recettes et des dépenses du budget de l’Etat et le résultat budgétaire relatif aux déficits budgétaires et publics. Des résultats qui seront évalués et décortiqués par la Cour des Comptes.
Samira Takharboucht