Des ateliers d’art thérapie et aide psychologique

Enfants victimes des incendies ayant développé des traumatismes

Des professionnels de la santé bénévoles et des artistes comptent lancer des ateliers «d’art thérapy «et apporter une aide psychologique aux enfants victimes des incendies ayant développé des traumatismes dans différentes wilayas du pays.

L’initiative lancée sur la page «MakeAlgeriaGreenCleanAgain», consiste en la collecte de dons de fournitures et matériel de dessin, ainsi que de jouets pour enfants. «Le but d’une telle initiative est d’apporter une aide psychologique, aux enfants notamment, afin d’exorciser les traumatismes causés par les incendies de forêts et reconstruire à nouveau les régions sinistrées», a observé un des organisateurs de cette action de solidarité, Abdelghani Chebbouche, sculpteur sur métal. Un appel est lancé aux artistes de toutes les disciplines, dessin, musique, danse, théâtre… pour, a-t-il poursuivi, participer à cet effort de reconstruction, à travers la prise en charge de ces enfants dans des ateliers d’art thérapie. «Ce genre d’opération est d’une importance capitale à court et long termes», a-t-il fait remarquer, souhaitant, au passage, la généralisation de cette initiative, avec d’autres bénévoles, à travers toutes les wilayas touchées par ces incendies.
«Les modalités de participation, de collecte des dons et les détails de cette initiative sont disponibles sur les pages des réseaux sociaux de Abdelghani Chebbouche ou sur la page «MakeAlgeriaGreenCleanAgain ». A Larbaâ Nath Irathen, une daïra dans la wilaya de Tizi Ouzou fortement touchée par ces incendies ravageurs, une psychologue bénévole, Ferradji Hamzi Nabila, a, dans une déclaration à l’APS, fait état d’un fort traumatisme chez tout le monde. Un traumatisme, dit-elle, qui ne manquera pas de leur laisser des séquelles qui demanderont du temps pour être oubliées ou même ne le seront jamais. «Il y a, chez les adultes, ceux qui en font une fixation, et d’autres qui se réfugient dans le déni et ne veulent pas en parler, alors que pour les enfants, c’est l’incompréhension et la peur d’un retour des flammes», a constaté la psychologue après une journée avec les victimes de ces incendies ravageurs.
Dans un premier temps, recommande Ferradji Hamzi Nabila, il est nécessaire de recenser les traumatismes pour ensuite définir les remèdes thérapeutiques à apporter aux uns et aux autres. Insistant, au passage, sur l’impératif d’accompagner les enfants, surtout, en cette veille de rentrée scolaire. En l’espace d’une vingtaine de minutes, se rappelle un survivant de ce drame, la localité est cernée de toutes parts et cela a duré toute la nuit et jusqu’au milieu de l’après-midi de mardi. La panique s’était emparée de tout le monde, c’était très difficile à gérer et beaucoup de victimes ont péri dans leur fuite.
«Vingt-deux personnes sont mortes, dont 19 ont été identifiées et enterrées le même jour, alors que les 3 autres sont en cours d’identification. Auxquels s’ajoutent des dizaines de blessés dont certains, avec des blessures légères furent soignés, et d’autres sont dans un état grave transférés à l’Institut Pasteur et l’hôpital de Douéra à Alger», a-t-il poursuivi. Relevant qu’il y a beaucoup de personnes qui se sont réfugiées ailleurs, certains encore sous le choc et ne parlent pas comme cette femme retrouvée à Ouadhias, ce qui rend l’identification un peu difficile. «On ne sait pas encore qui est en vie et qui est mort».
Rabah Mokhtari