L’Iran se joint à la Russie et la Chine pour établir la stabilité et la paix

Afghanistan

Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré, mercredi 18 août 2021 à ses homologues russe et chinois que Téhéran était prêt à coopérer avec les deux pays pour établir la stabilité et la paix en Afghanistan, où les talibans ont pris le pouvoir actuellement, a rapporté la chaine Al Manar.

Les talibans ont pris dimanche dernier le contrôle du pays après une offensive fulgurante déclenchée en mai à la faveur du début du retrait des troupes américaines et étrangères d’Afghanistan. «L’Iran est prêt à coopérer avec la Chine pour établir la sécurité, la stabilité et la paix en Afghanistan et aussi pour le développement, le progrès et la prospérité de son peuple», a déclaré M. Raïssi au président Xi Jinping lors d’un appel téléphonique à l’initiative de Pékin, selon le site officiel du président iranien. Il a parallèlement exprimé la disposition de l’Iran à coopérer pour établir la paix et le calme en Afghanistan avec la Russie lors d’un appel téléphonique avec le président Vladimir Poutine. «Nous pensons que tous les groupes afghans devraient travailler ensemble et faire du retrait américain un tournant pour une paix et une stabilité durables en Afghanistan», a-t-il déclaré.
L’Iran a entretenu des relations tendues avec les talibans entre 1996, date de leur prise de pouvoir. en 2001 lorsqu’ils ont été chassés par une invasion menée par les États-Unis en raison de leur refus de livrer Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda .L’Iran n’a jamais reconnu le régime des talibans, mais a déclaré ces derniers mois qu’ils devaient faire partie d’une solution future en Afghanistan. Le président iranien a affirmé que la défaite militaire des États-Unis en Afghanistan devait se transformer en une opportunité de paix dans ce pays voisin, ajoutant que Téhéran tenait aux relations de bon voisinage avec l’Afghanistan.

Fuite du président afghan Ashraf Ghani aux Emirats arabes unis
Les Emirats arabes unis ont annoncé, mercredi 18 août, avoir accueilli le président afghan Ashraf Ghani et sa famille, après la prise du pays par les talibans. Les Emirats «ont accueilli le président afghan Ashraf Ghani et sa famille pour des considérations humanitaires», a annoncé l’agence officielle WAM, citant le ministère des Affaires étrangères. Ashraf Ghani a déclaré dimanche avoir fui son pays pour éviter un bain de sang, reconnaissant que les talibans ont gagné. L’ex-président, qui n’a pas précisé où il était parti, s’est déclaré convaincu que d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite s’il était resté en Afghanistan. «Les talibans ont gagné avec le jugement de leurs glaives et de leurs fusils et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays», a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.
Ce n’est pas la première fois que ce riche pays du Golfe accueille des dirigeants et leurs proches fuyant leur pays. L’année dernière, l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos, s’était exilé aux Emirats alors que la justice enquêtait sur des soupçons de corruption. Le vice-président afghan Amrullah Saleh a annoncé, mardi 17 août, sur Twitter qu’il se trouvait en Afghanistan dont il affirme être le président intérimaire légitime après la fuite du président Ashraf Ghani lors de la prise de Kaboul par les talibans. La semaine dernière, à l’issue d’une réunion sur la sécurité conduite par Ashraf Ghani, Amrullah Saleh avait déclaré qu’il était fier des forces armées afghanes et que le gouvernement ferait tout son possible pour muscler la résistance face à l’avancée des talibans.
Dans des tweets, Amrullah Saleh a déclaré que le président américain Joe Biden, a décidé du retrait définitif des forces américaines après 20 ans de présence dans le pays. Il a appelé les Afghans à montrer que leur pays n’était pas le Vietnam et que les talibans ne ressemblaient en rien au Vietcong, alors qu’une vidéo montrant des Afghans tentant de fuir en grimpant sur un avion militaire américain sur le point de décoller. Un comparatif avec une scène similaire lors de la prise de Saïgon par les forces communistes en 1975. Amrullah Saleh a aussi souligné que contrairement aux Etats-Unis et à l’Otan, nous n’avons pas perdu l’esprit et nous voyons d’énormes opportunités à venir. Les mises en garde inutiles sont terminées. Le vice-président afghan a ajouté qu’il ne s’inclinerait en aucun cas devant les terroristes taliban et qu’il ne trahirait jamais le commandant Ahmad Shah Massoud, le chef de l’Alliance du Nord assassiné par deux agents d’Al-Qaïda juste avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a informé la même source.
Oki Faouzi