Denis Lavagne solde ses comptes avec la JSK

Denis Lavagne solde dans un communiqué mis en ligne hier, ses comptes avec son ancien président du club JS Kabylie, Cherif Mellal et «rétablit», selon ses dires, «la vérité».

Dans le football, les choses ne sont souvent pas faciles à situer. Deux hommes, un entraîneur et son employeur se séparent dans des conditions qui surprennent tout le monde. Qui a raison et qui a tort ? Dans l’une de nos dernières éditions, nous avons fait la synthèse du communiqué du président de la JSK qui expliquait ce qui s’est réellement passé pour en arriver à une séparation avec son entraîneur.

Le Français Denis Lavagne livre sa version
D’abord, il réfute le fait qu’il ait exercé du chantage sur la direction et qu’il ait «exigé la signature d’une reconnaissance de dette aux joueurs et aux staffs la veille de la finale de la Coupe de la Ligue». «Devant la désinformation, le dénigrement, les contrevérités, il me semble qu’il est temps de rétablir certaines vérités», a-t-il écrit dans sa missive. «La finale de la CAF jouée, les joueurs constatent que rien ne s’arrangeait au niveau financier, les retards de salaires et de primes perdurent. Les joueurs et l’ensemble du staff (entraîneurs et adjoints compris) ont souhaité que la direction du club signe un protocole d’accord dans lequel la direction s’engage à régulariser les primes de match non payées avant la fin de la saison, soit le 24 août 2021».

«Promesses non tenues»
En effet, les joueurs et le staff souhaitaient que les promesses orales de Mellal deviennent, pour une fois dans la saison, «des certitudes écrites (les paroles s’envolent, les écrits restent). A aucun moment, il n’a été question de boycotter la finale et aucun chantage n’a été exercé sur la direction». Pour tout le monde «les joueurs étaient tous conscients de l’importance de gagner cette finale pour ne pas rater l’occasion de rentrer dans l’histoire de la JSK en donnant un 28e titre au club, après lui avoir redonné son lustre africain en atteignant la finale de la Coupe de la CAF», précise t-il.

«Je n’ai jamais fait de chantage»
Après la finale, il explique que «la direction m’a envoyé une mise à pied et pour récupérer mes affaires personnelles, je me suis présenté le 12 août dernier au stade à 19h, alors que la séance était programmée à 18h30, et ce, pour que je ne croise personne, mais à mon arrivée devant les vestiaires, j’ai trouvé le président Mellal et l’entraîneur des gardiens, Omar Hamenad qui a reçu, lui aussi, une mise à pied. Dès que le président m’a vu, j’ai pris mon téléphone pour l’enregistrer, il m’a enlevé mon téléphone portable. Heureusement que les joueurs sont sortis et m’ont aidé à le récupérer», a-t-il indiqué. Il confirme dans son communiqué qu’il n’avait «pas fait de chantage, j’ai juste demandé des garanties… C’était de notre droit d’exiger des garanties et cela n’est pas du chantage». Avant d’ajouter que «la direction me doit encore deux salaires et j’ai chargé mon avocate d’aller voir avec les dirigeants, sinon j’irai à la Fifa».

«Je n’ai signé à l’USMA qu’après la finale»
L’entraîneur Denis Lavagne révèle dans son communiqué qu’il n’était même pas au courant des recrutements. «J’ai appris la signature d’Oukil et Doumbia ainsi que des autres joueurs dans la presse et c’est là que j’ai senti que les dirigeants ne voulaient plus de moi… Lorsque j’ai constaté que rien n’allait changer et qu’on sera toujours confronté aux mêmes problèmes la saison prochaine, j’ai décidé de partir, surtout que les dirigeants n’ont pas gardé les cadres comme je l’ai souhaité… On a remporté le trophée de la Coupe de la Ligue après 10 ans de disette et c’était un plaisir pour moi de travailler avec des joueurs de bonne famille».
Les pourparlers avec les dirigeants de la JSK ont commencé au mois de février dernier, mais mon agent leur avait demandé de faire leur proposition par écrit et ils ont mis beaucoup de temps pour le faire et il y a eu entre-temps les déclarations du président dans lesquelles il a affirmé que l’équipe n’a pas encore atteint ses objectifs et qu’il ne négocierait avec moi qu’à la fin de la saison. J’ai senti qu’il ne voulait pas que je reste. Même si j’avais le droit de négocier avec les clubs souhaitant m’engager 6 mois avant la fin de mon contrat, je n’ai commencé à discuter avec les clubs qui m’ont sollicité qu’après m’être rendu compte que le frère du président n’était pas chaud pour me garder. Je n’avais signé à l’USMA qu’après la finale de la Coupe de la Ligue, alors que la loi m’autorise à le faire avant». Telle est la version de Denis Lavagne.
Synthèse de H. Hichem