L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc

Suite à la série d’actes hostiles du Royaume

L’Algérie a décidé la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec le Maroc. Cette décision a été annoncée hier, au Centre international des Conférences Abdelatif Rahal, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui tenait sa première conférence presse depuis son retour à la tête de la diplomatie algérienne.

Cette annonce est contenue dans un communiqué lu par Ramtane Lamamra au début de sa conférence de presse, se référant à la dernière réunion du Haut Conseil de Sécurité sous la présidence du Président Abdelmadjid Tebboune, mercredi dernier, qui a souligné que les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest. Le communiqué rappelle les péripéties qui ont marqué les relations algéro-marocaines dominées par l’agressivité du Royaume marocain à l’égard de notre pays, depuis les premiers jours de l’indépendance de l’Algérie avec sa guerre d’agression de 1963. Le communiqué liste la longue série de faits qui traduisent l’hostilité du Maroc à l’Algérie (dont Pegasus). Le ministre a ensuite répondu aux questions des journalistes. Ramtane Lamamra a souligné que toutes les relations avec le Maroc seront revues en fonction de la nouvelle situation.
Cette décision ne concerne pas le domaine gazier qui relève de la Sonatrach et de ses partenaires. Cela ne touchera pas les citoyens algériens résidents au Maroc et les Marocains qui sont en Algérie, les consulats continueront leur travail. Il rappelle que l’Algérie refuse de s’immiscer dans les affaires intérieures du Royaume du Maroc, quelles que soient les circonstances, soulignant que les positions affichées par l’Algérie sont historiquement documentées. Dans le même temps, poursuit le ministre, les services de sécurité et de propagande marocains mènent une guerre vile contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, et lancent des rumeurs malveillantes et des campagnes d’incitation. Ramtane Lamamra a indiqué que la provocation marocaine a atteint son paroxysme lorsque le représentant marocain aux Nations unies a exigé «l’indépendance» de la région de Kabylie, ce qui confirme que Rabat a abandonné ses engagements dans le processus de normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc.
Le Maroc ne s’est pas expliqué sur cette affaire grave. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que le Maroc est devenu une base arrière pour des attaques systématiques contre l’Algérie, la dernière est représentée par de fausses accusations et des menaces implicites proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères lors de sa visite au Maroc. Pour Lamamra, il est clair que le ministre marocain des Affaires étrangères a été le principal instigateur de ces accusations et menaces israéliennes. Notre ministre des Affaires étrangères a souligné que l’envoi par un responsable israélien d’un message d’agression depuis le territoire d’un pays arabe contre un autre pays arabe contredit toutes les normes et accords arabes, notant que le Maroc a violé le traité de fraternité et de bon voisinage signé avec l’Algérie.
A une autre question, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a déclaré que le Maroc a ajouté à ses hostilités sa coopération avec les organisations terroristes MAK et Rachad dont l’implication dans les incendies qui ont frappé un certain nombre de wilayas récemment, et dans l’assassinat et l’immolation du jeune Djamal Bensmaïl, est prouvée. Il a fait savoir que les pays de l’Afrique du Nord, à l’exception du Maroc, n’ont pas approuvé l’octroi à Israël du statut d’observateur au sein l’Union africaine. Concernant les relations avec la Tunisie qui traverse une phase difficile, Ramtane Lamamra a réitéré que l’Algérie respecte la souveraineté de la Tunisie, et la disponibilité de l’Algérie à soutenir la Tunisie contre toute ingérence étrangère. C’est aux Tunisiens à décider de leur destin. Le ministre a abordé la situation au Sahara occidental, en Libye et au Mali, au Liban, en Syrie, le conflit du barrage éthiopien La Renaissance, les derniers développements de la situation en Afghanistan, le fonctionnement de la Ligue arabe, le soutien à la Palestine. Ramtane Lamamra a évoqué les mesures prises en faveur de la diaspora algérienne.
Lakhdar A.