Le pétrole franchit à nouveau la barre de 70 dollars

En attente de la réunion Opep+ mercredi prochain

Après plus d’une semaine dans le rouge, les prix du pétrole  basculent dans le vert, soutenus par les perspectives d’une reprise de la demande mondiale à mesure que les pays reprennent leur activité économique et par la faible offre des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep qui  refusent de libérer les quotas des extractions comme souhaité par les Etats-Unis.

Par ailleurs, les investisseurs restent prudents  et se tournent  plutôt vers la prochaine réunion décisive de l’Opep+  qui devrait se tenir mercredi prochain (1er septembre). Cette rencontre se déroulera dans un contexte assez complexe en raison de l’instabilité que connaît le marché des matières premières, ces derniers temps, sous la pression du variant Delta qui menace la reprise économique mondiale. Pour rappel, l’Alliance a décidé lors de sa réunion précédente de relever modestement leur production jusqu’à 2022, et ce, afin de maintenir la stabilité des prix  du pétrole qui a frôlé en 2020 la barre des 10 dollars.
«La reprise des marchés boursiers et la faiblesse du dollar qui s’en est suivie ont naturellement donné au marché pétrolier la dose d’adrénaline dont il avait tant besoin», a indiqué l’analyste Tamas Varga, analyste de PVM au site spécialisé Prixdubaril.com. Ces facteurs ont soutenu la reprise des cours du pétrole qui ont rebondi de plus de 5%.  Le baril de Brent pour livraison en octobre valait, hier, à 16h00, 70,26 dollars à Londres, en hausse de 1,48% par rapport à la clôture de la veille (lundi).
Après des jours dans le rouge, les cours du pétrole prennent de l’élan tentant de se remettre en position, malgré l’incertitude qui plane sur le marché mondial à cause de la progression du Covid-19. «Ce n’est pas comme si quelque chose s’était produit ce week-end de nature à soutenir le marché», a souligné au même média en ligne, l’analyste  Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho Securities. Par ailleurs, il est sceptique quant à la poursuite de cette lancée, estimant que « cette  embellie de lundi, essentiellement technique, pourrait être de courte durée», expliquant que «les spéculateurs ne devraient pas aller beaucoup plus loin dans leurs achats avant la publication des réserves de pétrole aux États-Unis, mercredi».
Rien n’est sûr, le marché pétrolier est influencé par la progression du variant Delta et par la campagne de vaccination qui avance au ralenti, selon certains spécialistes qui craignent les conséquences dangereuses d’un retard de la relance économique mondiale, tant attendue. L’impact financier pourrait être dévastateur, notamment, pour les pays pauvres qui attendent l’aide du Fonds monétaire international (FMI)  qui prévoit d’accorder plus de 33 milliards de dollars  de droits de tirage spéciaux (DTS) pour soutenir la relance économique dans ces pays, mais aussi chez les pays développés.
Samira Tk