L’entité sioniste est rendue responsable de «crimes de guerre»

Palestine occupée

Les frappes israéliennes, qui ont détruit quatre immeubles d’habitation de plusieurs étages à Ghaza lors de l’agression de mai dernier, pourraient constituer des crimes de guerre, a déclaré Human Rights Watch (HRW), mardi.

«Les frappes aériennes de l’armée israélienne, qui ont détruit quatre immeubles résidentiels de plusieurs étages à Ghaza lors des affrontements de mai 2021, ont apparemment violé les lois de la guerre et pourraient constituer des crimes de guerre», affirme HRW qui vient de publier les résultats de son enquête sur l’agression israélienne contre la bande de Ghaza. Entre le 11 et le 15 mai, les forces israéliennes ont attaqué les tours Hanadi, al-Jawhara, al-Shorouk et al-Jalaa situées dans le quartier densément peuplé d’al-Rimal, dans la ville de Ghaza. Les tours abritaient de nombreuses entreprises, des bureaux d’agences de presse et de nombreux appartements. Trois de ces immeubles se sont immédiatement effondrés, tandis que le quatrième (la tour al-Jawhara) a subi d’importants dommages et il est prévu qu’il soit démoli.
Ces attaques ont également endommagé des édifices situés à proximité de ces quatre immeubles, ont rendu plusieurs dizaines de familles (palestiniennes) sans abri et ont provoqué la fermeture de plusieurs entreprises qui fournissaient un moyen de subsistance à de nombreuses personnes. «Les frappes aériennes apparemment illégales effectuées par l’armée d’occupation israélienne contre quatre tours d’habitation à Ghaza ont causé des dommages graves et durables aux nombreux Palestiniens qui y vivaient, y travaillaient, y faisaient des achats ou avaient recours à des entreprises qui y étaient basées», a déclaré Richard Weir, chercheur auprès de la division Crises et conflits à HRW. Par conséquent, «l’armée israélienne devrait rendre publics les éléments de preuve sur lesquels elle affirme s’être appuyée pour mener ces attaques», dit-il. Pour HRW, ces attaques qui ont complètement détruit trois immeubles, indique clairement que leur intégrité structurelle a été ciblée».

L’entité sioniste est rendue responsable de «crimes de guerre»
«Les individus qui ordonnent ou commettent de graves violations des lois de la guerre avec une intention criminelle – c’est-à-dire de manière délibérée ou imprudente – se rendent responsables de crimes de guerre. Un pays responsable de violations des lois de la guerre est tenu de réparer intégralement la perte ou le préjudice causé, y compris de verser des compensations aux personnes affectées», plaide l’ONG. Par ailleurs, HRW n’a pu trouver «aucun élément tendant à prouver que des membres des groupes palestiniens impliqués dans les opérations militaires avaient une présence temporaire ou permanente dans l’une de ces tours au moment où elles ont été attaquées». Les Nations unies ont affirmé que les attaques israéliennes avaient causé la mort de 260 personnes à Ghaza, parmi lesquelles au moins 129, dont 66 enfants, étaient des civils. Les autorités locales à Ghaza ont affirmé que 2.400 logements avaient été rendus inhabitables, tandis que plus de 50.000 étaient endommagés et plus de 2.000 installations industrielles, commerciales et de services détruites ou partiellement endommagées.
Les effets à long terme de ces attaques vont bien au-delà de la destruction immédiate des immeubles, a déclaré Human Rights Watch. De nombreux emplois ont été perdus avec la fermeture de compagnies et de nombreuses familles ont été déplacées. Mai dernier, des frappes israéliennes illégales ont non seulement causé la mort de nombreux civils, mais ont également détruit des tours d’habitation, anéantissant de nombreux appartements et entreprises et bouleversant la vie de milliers de Palestiniens», a affirmé Richard Weir. «A eux seuls, les financements des bailleurs de fonds ne suffiront pas à reconstruire Ghaza. L’opprimant bouclage de la bande de Ghaza devrait cesser, tout comme l’impunité qui ne fait qu’alimenter la poursuite de graves abus». Le bouclage de Ghaza par Israël, qui dure depuis 14 ans, a «ravagé son économie. Les restrictions imposées à l’entrée de biens ont grandement réduit l’accès de la population aux matériaux de construction et à certains équipements médicaux, constate l’ONG.
A moins qu’elles ne soient levées ou considérablement réduites, ces importantes restrictions imposées aux mouvements des personnes et des biens vont handicaper les efforts de reconstruction, prévient-elle. Pour les besoins de son enquête, Human Rights Watch a mené, entre mai et août, des entretiens téléphoniques avec 18 Palestiniennes qui ont été victimes ou témoins des attaques contre les tours, dont des habitants, des propriétaires de commerces et des employés, ainsi que des personnes qui se trouvaient dans d’autres édifices situés à proximité et qui ont également été affectées. L’ONG a également analysé des séquences vidéo et des photos prises après les attaques. Le 27 mai, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a créé une Commission d’enquête chargée d’examiner les allégations de violations et d’abus commis dans le Territoire palestinien occupé. Cette commission devrait examiner entre autres les attaques illégales commises par les forces israéliennes lors de l’agression d’il y a trois mois.
Agence