«C’est triste de conduire une délégation et revenir sans médailles»

Jeux olympiques-2020

La cheffe de mission aux Jeux olympiques-2020 de Tokyo, Hassiba Boulmerka, s’est dite «très triste de conduire la délégation algérienne et revenir sans avoir décroché la moindre médaille», affirmant que «les athlètes algériens ont été placés dans de meilleures conditions d’hébergement et de préparation lors du rendez-vous olympique nippon».

«Ce n’est toujours pas facile de conduire une délégation et retourner au pays sans avoir amené la moindre médaille. C’est vraiment triste, mais c’est la réalité du sport algérien qui mérite une véritable réflexion avec les fédérations sportives et la tutelle», a déclaré Boulmerka lors d’une conférence de presse tenue au siège du Comité olympique et sportif algérien (COA) à Alger, consacrée à la présentation du bilan de la participation algérienne aux JO de Tokyo. Etaient également présents à cette rencontre, le directeur général des Sport au ministère de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Djeraoui et du secrétaire général de l’instance olympique, Kheiredine Barbari. L’ancienne championne olympique du 1 500 m est revenue aux conditions deparation des athlètes algériens, marquées par des «restrictions très strictes émises par le comité d’organisation en raison de la pandémie de Covid-19». «Je suis très étonnée d’entendre que la pandémie de Covid-19 n’a eu aucun effet négatif sur la préparation des athlètes, sans parler des difficultés rencontrées pour avoir le moindre billet. Les autorités locales nous ont obligés de rallier la capitale nippone sept jours avant le début de la compétition et quitter le village olympique 48 heures après la fin de chaque épreuve», a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter : «A cause de la pandémie de Covid-19, le problème de vols aériens a été évoqué par toutes les délégations étrangères. Le planning des vols a été tracé à partir des places disponibles ainsi que le programme exigé par les autorités locales». De son côté, le secrétaire général du COA, Kheiredine Barbari, a mis en avant la préparation administrative et financière pour permettre à la délégation algérienne de rallier la capitale nippone dans de très bonnes conditions. «Nous avons mis tous les moyens logistique et financier pour préparer le voyage en direction de la capitale nippone. La délégation algérienne a été composée de 72 personnes dont 39 athlètes, alors que le budget alloué en matière de transport (billetterie), tenues sportives et tenues de parade ainsi que les frais de mission, n’a pas dépassé les 6.5 milliards de centimes», a-t-il précisé. Revenant sur la décision du judoka Fethi Nourine de ne pas participer à la compétition, Barbari a confirmé que «les déclarations de l’athlète par rapport à son retrait ont été interprétées par le CIO comme contraires aux règles de la charte olympique». «Cette affaire aurait pu être traitée par l’entraîneur de l’athlète sans faire de déclarations à la presse.
Le tirage au sort a été effectué quatre jours avant la compétition où le judoka algérien avait d’abord un premier combat face au Soudanais, mais la manière adoptée par l’athlète et son entraîneur pour traiter ce problème est loin d’être professionnelle», a ajouté Barbari. Engagés dans 14 disciplines, les 39 athlètes algériens sont pratiquement tous passés à côté de la plaque, seuls l’athlète du triple saut, Yasser Mohamed-Tahar Triki et la boxeuse Imène Khelif se sont relativement distingués en terminant à la cinquième place de leurs épreuves ainsi que la performance du lutteur Bachir Sid Azara (24 ans) qui avait terminé à la 7e place en lutte gréco-romaine. A Tokyo, les disciplines algériennes les plus représentées étaient la boxe, les luttes associées et l’athlétisme avec huit athlètes pour chacune d’elles. Viennent ensuite l’escrime avec quatre athlètes, la natation (3), l’aviron (2), le cyclisme (2), le judo (2) et la voile (2). Le reste du contingent algérien était représenté par le kayak (1 athlète), l’haltérophilie (1), le karaté (1), le tennis de table (1) et le tir sportif (1). A noter que la dernière fois que l’Algérie n’avait remporté aucune médaille aux JO remonte à l’édition d’Athènes en 2004.
R. S.