Eventuel report du retrait américain, les talibans s’y opposent

Afghanistan

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, n’a pas écarté le report du retrait américain de l’Afghanistan afin de faciliter l’évacuation des ressortissants et de leurs auxiliaires, une décision rejetée lundi par les talibans à la veille d’une réunion virtuelle des dirigeants du G7 sur la situation dans ce pays.

«Il y a des discussions en cours entre nous et l’armée au sujet de la prolongation. Nous espérons ne pas avoir à prolonger, mais il y aura des discussions, je suppose, sur l’état d’avancement du processus d’évacuation», a déclaré le président américain dimanche soir. Lundi, un porte-parole des talibans interrogé par la chaîne de télévision Sky News a prévenu que «les Etats-Unis et leurs alliés s’exposent à des « conséquences » s’ils retardent leur départ d’Afghanistan, prévu pour le 31 août». «C’est une ligne rouge. Le président Biden a annoncé que (les Etats-Unis) retireraient toutes leurs forces armées le 31 août. Donc s’ils prolongent (leur présence), cela signifie qu’ils prolongent l’occupation, alors que ce n’est pas nécessaire», a déclaré le porte-parole Suhail Shaheen.
«Si les Etats-Unis ou le Royaume-Uni demandent plus de temps pour poursuivre les évacuations, la réponse est non. Où il y aura des conséquences», a-t-il mis en garde, soulignant que «cela créera de la méfiance entre nous. S’ils ont l’intention de continuer l’occupation, cela provoquera une réaction». Ces propos ont été tenus alors que le chaos provoqué par l’afflux à l’aéroport de Kaboul de dizaines de milliers d’Afghans a causé dimanche la mort de sept personnes. En outre, un échange de tirs entre des inconnus et des soldats américains et allemands a éclaté, lundi, à l’aéroport de Kaboul.
Un garde afghan a été tué et trois blessés dans ces affrontements. Plusieurs personnes avaient déjà été tuées dans des circonstances souvent troubles autour de l’aéroport, assailli par des milliers d’Afghans voulant fuir le pays à tout prix et où se poursuivent les opérations d’évacuation. «L’Amérique, avec toute sa puissance et ses équipements (…), a échoué à ramener l’ordre à l’aéroport. Il y a la paix et le calme dans tout le pays, mais il n’y a que le chaos à l’aéroport de Kaboul (…) Cela doit cesser le plus tôt possible», a accusé dimanche un haut responsable taliban, Amir Khan Mutaqi.
Agence