L’Algérie bénéficiaire d’une «importante allocation DTS du FMI»

Le versement des Droits de tirage spéciaux a commencé

Malgré la situation économique et financière difficile et inédite à cause de la crise sanitaire, l’Algérie poursuit la mise en œuvre de son Plan de relance économique pour redresser durablement l’économie nationale et se frayer un chemin vers l’économie de marché.

Au-delà des raisons conjoncturelles liées à la crise sanitaire, l’Etat fait face à la baisse de niveau de liquidité (681 milliards de dollars) impactant l’investissement national et les réserves de change, ce ralentissement de l’activité économique fait grandir le déficit de trésorerie nécessaire pour l’Etat et les entreprises. Cette situation, néanmoins, pas propre à l’Algérie, tous les pays du monde sont confrontés, depuis le début de la crise sanitaire en 2020 au risque de l’effondrement de leur système financier et des indicateurs économiques. Depuis le début de la crise sanitaire, l’économie mondiale est mise à genoux et la crise financière s’annonce imminente. Pour amortir ce choc historique, le Fonds monétaire international (FMI) décide d’intervenir à un moment opportun en mobilisant 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS), la plus importante allocation DTS de l’histoire du FMI. L’Algérie fait partie des 14 pays africains bénéficiaires de cette allocation.
Elle a été sélectionnée sur la base de son plan de relance économique (2020/2024) qui s’inscrit dans le cadre du redressement de son économie et sa préparation au jour d’après la Covid-19. Cette allocation DTS a pris effet avant-hier (23 août 2021), selon la déclaration faite sur le site officiel du FMI par sa directrice générale, Kristalina Georgieva. «L’allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) la plus élevée de l’histoire (environ 650 milliards de dollars) prend effet aujourd’hui, le 23 août 2021». Cette allocation «permettra de fournir des liquidités supplémentaires au système économique mondial, en complétant les réserves de change des pays et en réduisant leur dépendance à l’égard d’une dette intérieure ou extérieure plus coûteuse. Les pays peuvent utiliser l’espace ainsi créé pour soutenir leur économie et intensifier leur lutte contre la crise», a-t-elle souligné, appelant les pays bénéficiaires de l’utiliser «à bon escient, car c’est une occasion unique de surmonter cette crise sans précédent».
Pour atteindre les objectifs de son Plan de relance économique, l’Algérie à l’instar de tous les autres pays bénéficiaires devra utiliser ces lignes de crédits avec précautions et surtout transparence pour éviter leur détournement ou leur injection dans des secteurs secondaires, alors que l’objectif des DTS est d’accroître les liquidités de l’économie nationale, fragilisée par la crise sanitaire. En effet, l’utiliser dans des projets structurants et spécifiques pour générer de la valeur ajoutée et de l’emploi. L’Algérie devra saisir cette opportunité pour renforcer son budget d’équipement et de fonctionnement, même pour le paiement de sa dette intérieure. Remédier aux déséquilibres financiers internes et externes qui contrarient l’exécution du plan de relance. Cette allocation, considérée comme une bouffée d’oxygène, devra aider, selon la directrice du FMI, à la «relance et à accroître les liquidités dans le monde». Cette décision de mobiliser à nouveau les DTS après 12 ans (la crise de 2008-2009), est présentée comme une solution unique aux pays en demande, depuis 2020. Les Etats-Unis avaient apposé leur droit de veto, avant de se rétracter et d’accepter de participer à la mobilisation des 650 milliards de dollars de DTS.
Certes, ces allocations ne sont pas réparties de manière équitable entre les pays membres ou bénéficiaires, néanmoins, elle demeure une alternative pour les pays en développement pour se relever de la pandémie. «Les cinq plus grandes économies du continent – l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte, le Maroc et l’Algérie – recevront une grande partie des fonds alloués pour le continent», a précisé Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique à l’ONU. Dans la même perspective, le FMI examine, selon, Mme. Georgieva «avec ses pays membres; la possibilité de créer un nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la viabilité, par l’intermédiaire duquel les DTS affectés permettront d’aider les pays les plus vulnérables à se transformer sur le plan structurel, notamment face aux enjeux climatiques». Il est à noter que la valeur du DTS repose sur un panier de cinq monnaies : le dollar des États-Unis, l’euro, le renminbi chinois, le yen japonais et la livre sterling. L’Algérie peut les convertir en la monnaie forte (dollars ou euro), les plus utilisées dans le pays.
Samira Takharboucht