Le Maroc a été l’un des partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui

Maghreb

L’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, a rappelé jeudi à son homologue marocain, Omar Hilale, que le Royaume du Maroc figurait parmi les trois pays voisins ayant soutenu le droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance.

«Si tel était le cas, je rappellerais à l’Ambassadeur, qui semble avoir la mémoire courte, que la question du Sahara occidental a été et demeure inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale de l’ONU, depuis 1963, et a bénéficié de l’appui de trois pays voisins, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie», a indiqué le diplomate algérien, au cours du séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, qui se tient en République dominicaine. Le représentant d’Algérie répondait à son homologue marocain, qui à court d’arguments, n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer à l’Algérie en s’efforçant de l’impliquer en tant que protagoniste dans le conflit au Sahara Occidental. Ces trois pays, a ajouté l’ambassadeur « ont fermement soutenu, depuis lors, à l’occasion de chaque session de l’AG de l’ONU, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance».
M. Mimouni a tenu aussi à rappeler à Omar Hilale que «le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc déplorent la lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce territoire et engage une fois de plus l’Espagne à instaurer un climat de liberté et de démocratie dans lequel le peuple de ce territoire pourra exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans les plus brefs délais en application de la Charte des Nations unies». «C’est dire que le soutien du Maroc au droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance était on ne peut plus clair», a-t-il poursuivi. Mais, a-t-il poursuivi, au moment où la puissance coloniale a affiché, en 1975, son intention d’organiser un référendum d’autodétermination, le Maroc s’est découvert, contre toute attente, «une ambition prédatrice» en envahissant le territoire du Sahara occidental et en affirmant sa vocation d’annexer ce territoire non autonome. Pour autant, les observateurs de la scène régionale au Maghreb noteront que «cette démarche n’est pas singulière puisque le Royaume du Maroc a eu, par le passé, des visées et des prétentions aussi injustes que contestables sur les territoires des pays du voisinage», a dit également l’amabassadeur de l’Algérie à l’ONU.
Le diplomate a dans ce sens, rappelé que le Maroc a déjà revendiqué une partie du territoire algérien et s’est livré, en 1963, à une agression militaire en règle contre l’Algérie qui venait, pourtant, à peine d’accéder à son indépendance. De plus, le Maroc n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1969, soit neuf ans après son indépendance à la suite d’efforts de plusieurs pays de la région dont l’Algérie pour l’amener à accepter le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, principes par ailleurs consacrés dans les textes fondateurs de l’Union africaine, a-t-il poursuivi. Donc, les déclarations «mensongères» de l’ambassadeur marocain «visent à dénaturer les faits et à travestir la réalité, celle d’un conflit de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario qui reste le représentant légitime d’un peuple luttant pour sa libération», a-t-il soutenu.
Et «l’Algérie tout comme la Mauritanie, est un pays observateur officiel du processus de règlement du conflit au Sahara occidental ainsi que cela ressort des dispositions pertinentes des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que des documents connexes des Nations unies», a-t-il encore précisé, rappelant le soutien constant de l’Algérie, aux efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel dans la recherche d’une solution juste et durable devant pourvoir à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Cependant, le Maroc a décidé unilatéralement de remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et la probité de l’envoyé personnel du SG de l’ONU et, ensuite, en considérant l’option référendaire comme définitivement écartée, contrevenant ainsi à l’appel répété du Conseil de sécurité à la reprise des négociations de bonne foi et sans conditions entre le Maroc et le Front Polisario, a regretté M. Mimouni.
Agence