Une addition salée attend les parents pour la rentrée 2021/2022

Spéculation et hausse débridée des articles scolaires

Pour la deuxième année consécutive, la rentrée scolaire se fera dans un contexte particulier et inédit, marqué par la lutte contre le Coronavirus et ses variants qui sévissent dans l’ensemble des pays du monde.

Cette année, aussi, la rentrée scolaire et maternelle 2021-2022 en Algérie s’adapte au rythme du protocole sanitaire. Qui dit retour à l’école, dit fournitures scolaires et fortes dépenses. Un moment qui génère une bonne dose de stress aux parents qui ont déjà commencé l’achat des fournitures scolaires tout en cherchant les bons plans pour économiser, notamment, sur l’achat des livres et des cartables qui pèsent sur la bourse des ménages, mal lotis. Les prix ont augmenté légèrement, mais restent inaccessibles à tous à cause de la situation financière inconfortable des ménages algériens, notamment, pour ceux qui ont perdu leur travail. Le coût moyen du panier des articles scolaires varie selon les écoles (privées/publiques) et les classes, il se situe entre 4.500 à 8.000 dinars. La guerre des prix sur le marché a déjà commencé depuis des semaines (la spéculation). Une épreuve financière très difficile à digérer, notamment, pour les parents à faibles revenus.
Ils doivent, pour la deuxième année consécutive, composer cette nouvelle rentrée avec la hausse des dépenses annexes (habillements, masques et gels hydro alcooliques) liées à la scolarisation des enfants dans un contexte sanitaire complexe. «La rentrée scolaire est un moment très tressant», nous affirme Leila, mère de deux enfants scolarisés dans une école privée, rencontrée dans un magasin de vente de fournitures scolaires, à Alger. Pour la deuxième année de suite, elle effectue toute seule les achats, sans ses enfants à cause des restrictions liées à la lutte contre la Covid. «Il y a la longue liste des articles scolaires, mais aussi les vêtements, les chaussures et les cartables à acheter. Alors, nous faisons le tour des magasins et des offres en ligne pour essayer d’économiser», a-t-elle ajouté. Depuis deux ans, la rentrée pèse lourd dans le budget de la famille. «Les écoles privées ont augmenté leurs prix de scolarisation pour compenser leurs pertes de 2020», ajoute la mère de famille qui se dit indignée par l’attitude de certaines «maternelles et écoles» qui exigent des parents «les marques des articles scolaires». Nombreux sont les parents qui ont dénoncé cette attitude.
Mais en vain. «Nous dépensons en moyenne 8.000 DA pour les fournitures scolaires et 9.000 DA pour les livres», a-t-elle indiqué. Qu’il soit scolarisé dans une école publique ou privée, les dépenses de scolarisation, pour cette année, sont en légère hausse. Chaque famille compare ses dépenses à ses revenus. L’addition salée attend les familles algériennes qui se préoccupent, également, de la disponibilité des manuels scolaires. Une autre question qui se pose chaque année, bien que l’Etat fixe préalablement les coûts des livres, mais la pénurie et la spéculation font que les prix de vente dans les librairies soient élevés. La rentrée scolaire pour un parent algérien est devenue synonyme de grands débours. Un vrai casse-tête pour les ménages à faible revenus doublement affectés par les dépenses quotidiennes en plus d’acheter les articles scolaires. Pour pouvoir répondre aux exigences de l’école (publique ou privée), plusieurs parents s’orientent vers la vente en ligne, notamment, vers la plate-forme Marketplace qui propose des effets scolaires neufs et d’occasion.
Lors de notre virée dans deux grandes surfaces et des magasins spécialisés de la capitale Alger, la semaine dernière, nous avons constaté l’absence de la cohue habituelle qui règne aux tables des bonnes affaires, en cette période de soldes. «Nous avons acheté les affaires scolaires au mois de juin», a déclaré un parent qui se promenait dans la papeterie et les rayons spécialisés d’un hypermarché. «J’ai acheté les sac à dos pour mes trois enfants via internet pour un prix de 4.500 dinars, le total», a-t-il affirmé. «Mon budget ne me permet pas d’acheter un cartable à 3.000 ou 7.000 dinars. Je ne pense plus à la qualité du produit», a-t-il ajouté montrant du doigt, un sac à dos pour fillette de la marque «Tiger Family» qui coûte 6.500 dinars. En effet, les frais de certains articles scolaires (trousse, stylos, feutres, crayons de couleurs, colles ou marqueur) sont excessivement élevés et varient d’une surface commerciale à une autre, alors que la plupart de ces surfaces commerciales sont en pleine campagnes de promotion et de solde. Pour cette année aussi, les ménages algériens doivent rogner sur d’autres dépenses estimées moins utiles pour répondre aux exigences de la scolarisation de leurs enfants.
Samira Takharboucht