Les stades, la grosse déception de Belmadi

Equipe nationale

Des mots simples, des qualificatifs qui habillent et déshabillent des situations qui choquent, et des exemples qui n’effraient plus personne à l’image des stades et particulièrement celui de Mustapha-Tchaker (Blida) qui abrite les rencontres officielles des Verts, engageant l’image de toute une nation qui rêve d’une troisième étoile et d’une qualification au Mondial.

La conférence de presse de Belmadi d’avant-match Algérie-Djibouti, a mis en lumière l’état fiévreux de la majorité des stades, voire des terrains de football. Pour Belmadi, la négligence a atteint son paroxysme jusqu’à évoquer un éventuel sabotage. Les mots étaient forts, et l’état des lieux a fini par le jeter dans une exaspération telle qu’il aurait souhaité à son tour demander une délocalisation. Le technicien des Verts a, une fois de plus, levé le voile sur l’état critique des stades.

Outre juin 2018…
«J’ai déjà, au lendemain de mon arrivée en 2018, alerté les gestionnaires sur la fonctionnalité du stade conformément aux exigences de la FIFA, et depuis, pas beaucoup de choses ont changé… Il n’y a jamais eu de constance dans l’entretien que nécessite un stade qui reçoit l’équipe nationale.» Il reconnaîtra que les conditions étaient réunies lors du dernier match qui a eu lieu en juin, tout le monde était à féliciter et tous les joueurs étaient pourtant satisfaits… et voilà que 5 mois après, la déception est totale. «Il s’agit purement d’un sabotage». Il dénonce ce que beaucoup de gestionnaires préfèrent taire.

Les vérités toutes crues
Les vérités toutes crues sont dites, sa seule et unique ambition est de réussir et mettre l’image du pays à l’honneur. «Qu’on ne vienne pas me parler des conséquences du climat. Je vis dans un pays où il fait actuellement 60 degrés (le Qatar, ndlr) et même en Division 2, il y a de bonnes pelouses. On n’a pas voulu travailler. Je ne suis pas complotiste mais c’est du sabotage. (…) On parle avant tout de sécurité. C’est une pelouse dangereuse. Il peut y avoir des accidents. Déjà sur l’éthique, ça ne se fait pas. Ça profite aux équipes qui viennent défendre». Plus loin dans ce registre, le sélectionneur avouera «j’ai su que le responsable de l’entretien du terrain a dit à un gars de la Fédé : ‘Moi, on ne m’a pas signé la convention de l’entretien du terrain’. Il a laissé la pelouse se dégrader et a préféré jouer avec le feu. C’est juste pour avoir une idée sur la manière dont les gens font leur travail. Les justifications relatives à la chaleur et son impact sur l’herbe ne me convaincront pas. Ce qui se passe est inacceptable», a-t-il martelé. Pour Belmadi, «la pelouse est négligée, elle ne bénéficierait pas d’un entretien régulier, chaque fois qu’on arrive, on la trouve dans un état catastrophique».

Pourquoi pas le stade d’Oran ? Qu’en est-il du nouveau stade d’Oran ?
«Cela est étrange», confie-t-il, que les pelouses sont laissées sans entretien, et ce, parce qu’on n’a pas pu signer un accord… Il faut être honnête, il n’y a pas de terrains en Algérie. Celui d’Oran est pire que celui de Blida, et on ne joue pas dans un stade où un barbecue a été fait. Le 5-Juillet d’Alger est également dans un sale état», a pesté le technicien avant de conclure par une nouvelle punch line «c’est grave de le dire mais on aurait dû demander à la CAF d’être délocalisés…» Il faut savoir que les matches de football professionnel, l’aspect du terrain et les conditions de jeu doivent toujours être de la meilleure qualité possible. Dans la pratique, cela signifie que le terrain doit être bien drainé, lisse et ne présente aucun danger pour les joueurs, permettre un jeu optimal, présenter une bonne apparence visuelle. L’état du terrain a une influence sur la qualité du football joué et est le reflet de la compétition ainsi que du stade. Tous les terrains doivent présenter un aspect similaire, et leurs performances doivent être d’un standard international comparable.
H. Hichem