La spéculation favorise la corruption

Mascara

On assiste sur l’ensemble des marchés de la wilaya de Mascara à une montée en flèche des prix des produits de première nécessité, y compris ceux des fruits et légumes, où les consommateurs et les bourses modestes ne savent plus à quel saint se vouer face à l’envolée des prix qui passent du simple au double, voire le triple pour l’ensemble des produits

C’est dramatique ce qui se passe dans nos marchés, presque tout coûte les yeux de la tête, le kilogramme de carotte est passé à 120 dinars alors qu’il était à 35 dinars, la pomme de terre, quant à elle, flambe à 70 dinars et risque de se hisser dans la fourchette des 100 dinars, la tomate fraiche fluctue entre 100 à 120 dinars, les navets se sont égarés dans la folie mercuriale où le prix du kilo a affiché 200 dinars le kilogramme, les citrons sont écoulés entre 500 et 750 dinars le kilogramme, la salade verte est carrément monnayée entre 150 à 200 dinars le kilogramme. La débandade combinée par des mains occultes ! Malheureusement, sur les marchés, c’est a qui mieux-mieux, aucun accord n’est aujourd’hui respecté malgré les pseudo-engagements pris de part et d’autres, à l’exemple de l’UGCAA des deux ailes, qui se disputent le leadership de la politique alimentaire (Union général des commerçants et artisans algériens), qui font plus dans la course aux chaises qu’à préserver les consommateurs de la cherté des prix, et en dépit des brigades mixtes, et qu’il faut-il d’ailleurs le souligner, ne font que contrôler la qualité, vu l’économie de bazar.

«C’est vraiment de la poudre aux yeux», s’insurge un citoyen rencontré au marché anarchique au lieu- dit «El-Argoub». Les commerçants n’ont rien diminué, et ce, contrairement à ce qu’on entend ici et là dans certaines chaines de télévision, et dont le discours, comme à chaque période, à l’exemple de la rentrée sociale, s’apparente à des visées politico-politiciennes, qu’à une maîtrise de la mercuriale pour permettre de répondre aux besoins de consommation des ménages et des bourses modestes. Les autorités de tutelle au niveau de la wilaya de Mascara, en cette période de pointe, à l’exemple des autres régions du pays, ou une véritable anarchie dans les prix s’est instaurée comme un avant-goût digne de la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens de la troisième couche de la société algérienne, aucun engagement n’a été pris pour contenir la flambée des prix des produits de première nécessité, et ce pendant presque deux années, où rien n’a bougé d’un iota. C’est lamentable ! Dans ce contexte lamentable, pour rappel, l’actuel ministre du Commerce, dans une de ces sorties médiatiques des plus émoustillées a rassuré la troisième couche, sur un rapide retour à la normal des prix sur les marchés, nonobstant ces engagements désinvoltes, pris par le premier responsable de ce secteur livré aux quatre vents, les citoyens ont été complètement dépouillés.

Aujourd’hui avec 2.000 dinars par jour, il est impossible d’obtenir quelques morceaux de viande fraiche et même les heureux fonctionnaires et autres agents qui ont vu leurs salaires révisés à la hausse par l’Etat-providence, à l’exemple de ce fonctionnaire qui touche environ 40.000 dinars, marié cinq enfants, nous a déclaré en ces termes : «Nous avons été durement affecté par les hausses des prix des produits de large consommation en plus des augmentations exorbitantes des cultures fruitières et les légumineuses, par le renchérissement des produits céréaliers où le prix du kilogramme de la semoule dite ‘‘ supérieure’’ a frôlé les 110 le kg dans la wilaya de Mascara. Le nouveau salaire dont a prescrit pour nous faire voiler cette comédie se fait par les additions et soustractions dans les prix et autres taxes», dira notre interlocuteur complètement désillusionné. Qu’il s’agisse des fruits et légumes, des viandes des œufs et autres produits laitiers, ou encore l’offre du sucre, du beurre, des tomates concentrées et des farines, la mercuriale serait relativement refoulée dans les limites de l’insupportable. Ce n’est plus la liberté des prix mais plutôt la liberté de voler les malheureux consommateurs dont le salaire misérable ne dépasse guère les 20.000 dinars.

A propos des prix de la viande de qualité douteuse et dont les prix ont carrément doublé, chez les divers distributeurs privés qui ont pignon sur rue où le kilogramme avoisine les 1.500 dinars. Pour la branche des viandes blanches, c’est des hausses incontrôlables, prétextant sur les divers fêtes religieuses et autres soirées festives, le poulet oscille entre 350 et 370 le kilogramme. Encore une fois, ces irresponsabilités fréquentatives dans l’irrespect fixe des coûts et des marges bénéficiaires qui persistent, sont complètement piétinées au vu et au su des autorités de tutelle, dont les fonctionnaires sont pourtant chichement payés par l’Etat-providence. Les boulangeries qui ont été fortement perturbées ces derniers temps vu la vacance des responsables et autres fonctionnaires en cette saison estivale des plus terrible qu’a connue le pays où l’ensemble de ces intouchables ont préféré baisser rideaux, défiant l’Etat, et ce malgré les divers déclarations des uns et des autres sur des sanctions à l’encontre des contrevenants. A l’heure où nous mettons sous presse, le prix de la baguette de pain oscille entre 15 et 20 dinars.

La plupart des boulangers dans la wilaya de Mascara, ont fait flamber les prix du pain, ce qui n’est pas la première cuvée, tablant, ou plutôt prétextant une fallacieuse pénurie de farine et autres produits y afférants. Ces combines, il y a lieu de souligner que la plupart des boulangers se sont spécialisés dans la formule diabolique de la tromperie sur le poids, des procédés de plus en plus en vogue ces derniers temps, où les boulangers trichent carrément sur le poids de la baguette de pain, mais le plus grave d’ailleurs, visible à l’œil nu où des pseudo- qualités de pain recommandées aux diabétiques sont saupoudrées de graine de sésame et autres poudre aux yeux sont vendus entre 20 et 25 dinars la baguette. Des faits réprimés par la loi.

Et c’est honteux ! Aussi, il faut clairement mettre à l’index les divers APC qui n’ont pas apporté de solutions pour régler le problème de l’insuffisance des marchés de proximité, à l’exemple du chef-lieu de la wilaya, où l’on a préféré délocaliser le marché communément appelé «Trig El Oued» pour le transférer vers un autre lieu, jugé trop loin pour les quartiers populaires de Baba-Ali, (Sidi El Mazari), Medbeur et Khessibia, voire même la commune d’El Keurt, qui font les frais de ces décisions immatures de responsables incompétents en la matière. Des quartiers entiers et même limitrophes du chef-lieu de la wilaya ne disposent pas d’un marché qui se respecte, ce qui provoque la ruée vers l’unique marché couvert propice à toute les arnaques et un autre marché sise sur la route de Selatna. Les responsables se sont goinfrés par camions entiers de fruits et légumes, le peuple est tout nu. N’en déplaise à certains, la spéculation favorise la corruption. Manseur Si Mohamed