«Des decisions irréfléchies !»

L’arrachage sauvage de la vigne de cuve, vers une catastrophe climatique

La vigne, aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, on constate que par l’intermédiaire des migrations humaines, était l’une des cultures les plus riches de l’humanité et également le symbole du paysage et de la civilisation méditerranéenne.

Les objectifs visés à travers la politique de réhabilitation de la vigne de cuve initiée par les responsables de l’Office en 1997, a fini par prendre la décision qui s’imposait, qui reste celle d’orienter sa stratégie et que son créneau est désormais la «qualité». La nouvelle vinification «Bio», qui est à la demande de la communauté économique européenne «CEE» et dont le bureau d’études «Ecocert Union Europe» basé en Allemagne chapeaute le projet dans la région de Mamounia et à El Bordj, dans le cadre de la reconversion des plantations du vignoble en conduite biologique dans des parcelles situées dans ces deux communes, par excellence «terre froide».

Le «vin-pali» , relevant du domaine privé, appartenant à une coopérative familiale du nom de «Kadi Abdelhalim et fils», sis dans la région de Tighennif, une cave de vinification et de stockage en béton d’une capacité de 30 000 hectolitres, spécialisés dans deux types de vins rouges a savoir : le vin d’appellation d’origine garantie «vaog», issu des raisins des zones classées par décret, communément appelés les coteaux de Mascara, qui sont élaborés a partir du Carignan (40%), grenache (40%), cinsault (10%) et l’alicante (10%). Les vins de cuves courant (VCC), provenant des parcelles de vignobles non classées ou les mêmes variétés font partie de cette composition vitivinicole composée essentiellement du Carignan (30%), grenache (30%), cinsault (3O%) et l’alicante (10%), des cépages essentiellement introduites pour la production du «VCC».

Actuellement, la coopérative «vin pali», connaît une forte demande de ses produits qui sont commercialisés à travers le pays, une avancée fulgurante qui représente un poids économique considérable dans la région. En raison de la forte demande des produits «vin pali», M. Kadi Abdelhalim a pu acquérir, via la location de deux autres caves, l’une situé dans la commune de Khalouia (ex-Sonis) pour le stockage et une seconde à Mamounia spécialisée dans la vinification. Des investissements très lourds ont été consacrés pour un nouveau look de cette coopérative familiale, où une nouvelle unité de mise en bouteille a été récemment installée au niveau de l’unité mère sis à Tighennif de production équivalent à 6 000 bouteilles par heure.

Le matériel de l’unité qui est en phase d’entrer en service très prochainement, a été importé d’Italie et des techniciens français s’attellent aux derniers retouches pour démarrer ce dernier cri de la technologie multifonction qui répond au normes internationales, un pressoir pneumatique importe également d’Italie est en phase de finalisation par des techniciens français qui sont sur site. Le conditionnement, la mise en bouteille des vins classés coteaux de Mascara en vin d’appellation et sous d’autres appellations, à l’exemple du Château St Hyppolite, Tighennif, Mamounia et Khalouia.

La nouveauté chez la coopérative «vin-pali», est la mise en «Pack» par la chaîne «Elopack», capable d’aligner, cible généralement les vins non classés tels que les appellations de vins de Mascara et Ehdia, qui ne sont plus actuellement commercialisés à travers le territoire national. Un autre projet qui s’est complètement faibli chez les «Kadi», a vu plusieurs visées tombées à l’eau et dont un programme l’introduction de plusieurs variétés par la plantation de nouveaux cépages qui ont envisagé pour produire un vin à partir de trois vins classiques de la région de Bordeaux, a été évité, et ce, vu les injonctions abusives de plusieurs administrations ou les coups bas sont permis à outrance.

D’autres perspectives de développement ont été envisagées avec des firmes de vins mexicain de renom à l’exemple de «Santo Thomas Domecq» et «Luis Cetto». Des discussions ont été entamées pour une association stratégique pour une association stratégique dans le domaine vinicole. Par la suite, le père Kadi, ce grand viticulteur et richissime homme d’affaires de la wilaya de Mascara, a préféré de ne plus en faire un thème de ropagande, et ce, vu les injustices et l’arbitraires dont a été victime ce Monsieur, par des altérés du pouvoir occulte au niveau local. Le dossier des vins dans la wilaya de Mascara, comme partout ailleurs en Algérie, quand des patrons et autres responsables des caves qui résistent rencontrés, son unanimes pour dire en ces termes :

«Il faut organiser la profession des transformateurs et s’imposer en tant qu’interlocuteur fiable vis-à-vis des pouvoirs publics pour trouver des terrains d’entente. Il faut donc ouvrir l’éventail des pratiques sous la responsabilité des interprofessions, pour mettre le vin algérien sur le même plan que leurs concurrents étranger. Il est temps de confier aux interprofessions le soin de décider de la stratégie commerciale de la région, le soin de proposer et de décider de nouvelles pratiques œnologiques pour les différents segments. Malheureusement, au niveau du département du ministère de l’Agriculture, certains nous sont hostiles !» explique un patron d’une unité de l’ouest du pays.

Dans un autre contexte, ou le marché des produits vinicoles est devenu l’un des plus agressifs au monde, l’office national de la commercialisation des vins à la recherche de cépages nobles, à l’exemple du «Grenache» où le «Carignan», on assiste sans doute à l’ouest du pays, à l’exemple des wilayas de Aïn-Témouchent, Sidi-Bel-Abbès, Mostaganem, Mascara et Tlemcen à des basculements de production et dont la wilaya d’Aïn-Témouchent, la plus touchée et fortement ébranlée par la mévente de certaines variétés dont l’ONCV ne veut plus acheter aux vignerons, à savoir : le Cinsault et le Merseguera, moins prisés par les transformateurs publics et privés installés à l’ouest.

Des responsables de l’Office exerçant à l’ouest du pays diront : «Ce sont des décisions qui ont été prises en fonction de la demande internationale qui insiste sur la question de la qualité du produit donnant des vins capitaux». En effet, si l’Office cherche à protéger ses approvisionnements qui sont transformés et conditionnés selon les normes exigibles par la réglementation internationale pour le développement des exportations hors hydrocarbures préconisé par le président de la République, des milliers de viticulteurs installés à l’ouest, ruinés par la mévente de leur production durant ces trois dernières campagnes ne savent plus à quel saint se vouer.

Par ailleurs, si le revenu des viticulteurs et autres exploitants relevant du domaine du vignoble diminue, le nombre d’exploitations risque également de se réduire, ce qui entraînera de grandes disparités dans la collecte selon les régions. La campagne 2004/2005, a vu une quantité de raisin de cuve de la variété «Cinsault» et «Merseguera» d’un poids total estimé à 440 000 quintaux déversés dans les diverses décharges et autres dépotoirs. La campagne à l’exemple de 2005/2006, nous avons pour souvenance, a été aussi perturbée par les décisions prises par l’Office, qui cherche le meilleur revenu qui offrira le maximum de sécurité de ses produits hors frontière.

A l’heure actuelle, aucun compromis n’a été trouvé pour prendre en charge les préoccupations des viticulteurs et spécialement de la wilaya de Aïn-Témouchent dont la production annuelle dépasse parfois un surplus de production qui avoisine à l’exemple de la campagne 2004/2005 500 000 qx et dont personne ne veut entendre parler, surtout quand l’office national table sur des cépages nobles sans failles. Quelque soit l’aspect envisagé, la viticulture, l’agriculture et l’agroalimentaire offrent dans ces régions profondes, un tableau désastreux dont les causes sont à rechercher dans l’état de la désorganisation.

On a démantelé l’économie planifiée sans lui substituer une nouvelle économie plus performante, via une crise aggravée par l’anarchie qui règne dans le foncier agricole ainsi que les inégalités qui caractérisent l’octroi des différentes aides décidées par les pouvoirs publics dans le cadre du FNDRA. Est-il injuste de laisser des milliers de viticulteurs en voie de garage et sans cépages nobles importés pour se voir enfin réhabiliter par les gros magnats de la transformation des raisins de cuve ? Cette reforme incompréhensible qui nuit davantage à la competivité des produits agricoles en question, déjà déficitaire, ce qui commence à entraîner des tensions sur la production des raisins de cuves mais aussi des raisins de table, se montrent également préoccupantes par un éventuel tarissement de leurs sources d’approvisionnement.

La campagne 2014/2015, qui vient de s’ouvrir timidement, risque d’être sérieusement compromise cette année ou l’oïdium, le mildiou, des maladies qui attaquent cette plante qu’est la vigne semble prendre plaisir à accumuler les infections les plus diverses et les plus imprévues. Ces derniers du mois d’août, l’apparition d’un violent sirocco qualifié comme étant «destructeur» a complètement fait grincer les dents des milliers de viticulteurs. Pour conclure, les professionnelles attendent les décisions qui s’imposent pour un véritable programme de mise à niveau et de développement de toute la filière et de ses propres structures, à l’exemple de la cave «vin pali», qui vise à l’amélioration qualitative et quantitative de la production, sa compétitivité économique, la valorisation des revenus de ses adhérents qui sont payés rubis sur ongle pour une question de décrédibiliser les signes de qualité.

Des subventions, des dégrèvements fiscaux, des prix garantis par l’Etat, à l’exemple des pays qui se respectent, face à des résultats de choix économiques absurdes que l’Etat n’a rien fait pour éviter. De la poudre aux yeux où la plupart des viticulteurs de la wilaya ont préféré quitter ces négoces sujets à des fatwas et autres interdits applaudis et encouragés par l’Etat providence et autres responsables pro-islamistes, qui pullulent l’administration. A ce sujet la wilaya de Mascara a vu ces quatre dernières années, c’est-à-dire depuis 2011, une sorte de barrière étatique ou les produits vitivinicoles et autres boissons alcoolisées pour la plupart des produits élaborés localement purement et simplement déplantés du lexique pour devenir commerce illégale de boissons alcoolisées.

Pourtant les quatre débitants «revendeurs» de boissons alcoolisées disposaient de documents dans ce sens pour exercer ce commerce, sujet à des additions et autres soustractions par une administration peu ou proue respectueuse des lois de la République, une wilaya d’ailleurs, soumise à des interférences exécrables. La leçon ne semble pas être apprise de la décennie noire, où les mêmes acteurs sanguinaires sont revenues en force. A Sonis (Khalouia), distante de quelques kilomètres du chef-lieu, on a vu des énergumènes salafistes demandés a l’ex premier responsable de la wilaya de fermer la cave vinicole. Dans le même sujet, l’ancien wali qui avait approuvé le démantèlement de l’unique dépôt de l’Office national de commercialisation des produits vitivinicoles (ONCV) sise au Faubourg Boulilef Sidi El Mazari, en rasant complètement le site pour, parait-il, une histoire d’utilité publique.

Dans cette hypocrisie des plus invraisemblables, les islamistes et les pouvoirs publics se sont associés à ce climat pudibond, a vu la fermeture des cinq revendeurs dont l’ONCV et deux autres bars sur décision administrative. Ce verrouillage a vu la propagation indescriptible de revendeurs illégale de boissons alcoolisées ou même la gente féminine a réintégrée un commerce pas comme les autres. C’est la prohibition légalisée, et tout le monde trouve son compte quand la cargaison est hautement dodue… par contre une personne avec une dizaine de bières ramenés d’Oran ou de Sidi Bel-Abbès peut risquer très gros, voir même à la prison… pour ces cannettes a usage individuelle.

C’est dégradant et humiliant de voir ces choses se reproduire dans cette région profonde de l’Algerie, qui était le premier pourvoyeur du meilleur vin s’est vu sombrer vers l’inconnu. La fin tout le monde connait dans ce pays livré aux quatre vents, un idéal n’est pas plus élevé parce qu’il est transcendant, mais parce qu’il nous offre de plus grandes perspectives pour l’avenir et dont certains garants nous sont hostiles. Nous ne sentons que trop à quel point il est difficile d’édifier cette société dans laquelle chaque individu aurait la place qu’il mérite, où chacun serait récompensé selon ses mérites et ou, par conséquent, tous concourent spontanément au bien-être de tous. N’en déplaise à certains intouchables du système moribond !

(Suite et fin) Manseur Si Mohamed