«L’importations d’œufs à couver pourrait équilibrer les prix»

Le président intérimaire de CNIFA, sur les prix de la volaille

Le président intérimaire du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, (Cnifa), Abderrazak Abdellaoui, a suggéré que «le recours aux importations d’œufs à couver (œufs de poulet de chair) devrait contenir la flambée conjoncturelle des prix du poulet sur le marché national.

Selon lui, l’importation temporaire de cet intrant permettrait de faire baisser le prix du poussin de chair, passé de 80 dinars l’unité à 150 dinars, provoquant une envolée des prix du poulet», a soutenu M. Abdellaoui dans une déclaration à l’APS. Dans une déclaration à l’APS, M. Abdellaoui a souligné que les prix du poulet oscillaient depuis plusieurs semaines entre 430 dinars et 480 dinars le kilo, frôlant parfois la barre de 500 dinars dans certains quartiers de la capitale, contre une moyenne de 320-340 dinars/kilo auparavant. Outre le président intérimaire du Cnifa, a imputé les principales raisons de cette hausse, à la réouverture des restaurants et hôtels, et la reprise sociale après le déconfinement.
S’ajoute à cela, les feux de forêts et les grosses chaleurs qui ont considérablement affecté le cheptel avicole, en plus de la grippe aviaire qui a provoqué la mortalité de poules reproductrices entre mars et avril dernier. Il s’agit également de la flambée des cours des matières premières sur le marché mondial, la filière avicole étant fortement dépendante d’intrants importés (maïs, soja, poussins reproducteurs, vaccins) et «toute augmentation des cours influe automatiquement sur les prix du poulet», a argué M. Abdellaoui. Pour sa part, Nadjib Tekfa, vétérinaire et membre du Cnifa, a indiqué à l’APS que le pays subit, comme tout le reste du monde, les effets des fluctuations des prix des matières premières sur le marché mondial et leur rareté accentuée par la pandémie du Covid-19 ainsi que des maladies animales (grippe aviaire) qui ont affecté la filière.
Malgré ces difficultés qui marquent le secteur, cet aviculteur reste optimiste et escompte «une baisse des prix du poulet dans les 40 à 50 jours à venir» avec la mise en place actuelle d’œufs à couver de chair. «Les prix vont tendre vers l’équilibre au fur et à mesure dans le temps sauf incident majeur (confinement, maladie contagieuse, crise d’aliment)», a-t-il prévu, en assurant que les poussins destinés à la reproduction, mis en place à partir de janvier 2021, «n’ont pas été touchés par la grippe aviaire et sont entrés en production fin août». Ainsi, il a fait savoir qu’il aura «de plus en plus de poussins disponibles pour atteindre l’équilibre vers la mi-décembre 2021».
Revenant sur les origines des perturbations ayant touché le marché de la volaille depuis 2020, M. Tekfa a notamment évoqué la «pression subite sur la demande» engendrée par le déconfinement et l’ouverture des cantines, restaurants et hôtels, entraînant une hausse importante de la demande, après que cette dernière ait baissé de 30% durant la période de confinement. En outre, l’offre a subit «des fluctuations très importantes entre 2020 et 2021 impactant lourdement les aviculteurs dont certains se sont carrément retirés de la profession», a-t-il fait observer.
Manel Z.