Quentin Tarantino se lance dans l’aventure romanesque

Cinéma/littérature

Après avoir mis Hollywood à ses pieds, le réalisateur de «Pulp Fiction», «Inglourious Basterds» ou «Django Unchained» amorce sa transition vers sa nouvelle carrière avec la sortie de son premier roman, «Il était une fois à Hollywood».

Son dixième film sera le dernier. Quentin Tarantino le répète depuis des années et la sortie de Once upon a time… in Hollywood, son neuvième long-métrage (pour lui, le diptyque Kill Bill ne compte que pour un), n’a fait que confirmer sa volonté. Véritable film somme, cette œuvre contient toutes les obsessions du cinéaste, la petite histoire qui s’imbrique dans la grande, le vieux Hollywood, le western et, bien sûr, la violence. Visiblement, cette immersion en pleine année 1969 ne lui a pas suffi, car il y revient avec ce roman, reprenant l’histoire de Rick Dalton et Cliff Booth, les héros du film.
Plus qu’une simple novélisation, le roman est une œuvre singulière, même s’il s’agit toujours de raconter les déambulations d’un acteur et de son cascadeur dans le Hollywood de 1969, à une époque où l’industrie du cinéma comme la société américaine sont en pleine mutation. En parallèle, on y suit les tribulations d’une star montante du cinéma, Sharon Tate, et de Charles Manson, son futur assassin. L’histoire connaît quelques variations mais, surtout, Quentin Tarantino s’est davantage encore «fait plaisir» et y a incorporé tout ce qu’il n’a pas pu mettre dans son film.
Le lecteur cinéphile découvrira avec plaisir les nombreuses anecdotes sur le temps où le western était florissant aux États-Unis et où l’on découvrait les grands noms du cinéma international. À travers ces petites histoires, Quentin Tarantino se livre sur sa propre cinéphilie. Il y encense le Japonais Akira Kurosawa, lance des piques à François Truffaut mais regrette surtout «l’infantilisme» d’Hollywood. Il lui préfère le réalisme européen, plus mature car marqué par la guerre.

La nouvelle carrière de Tarantino

Le roman est ainsi plus cinglant, plus drôle, plus référencé, plus complet tout simplement. C’est peut-être pour cela que Quentin Tarantino souhaite se consacrer désormais exclusivement à l’écriture. «J’ai donné tout ce que j’avais», avouait-il le mois dernier dans une interview dans l’émission américaine Real Time with Bill Maher. Ce premier roman peut être interprété comme la transition en douceur de l’image vers les lettres. Tarantino a déjà annoncé travailler sur son deuxième roman, un projet original cette fois. Il a aussi déclaré vouloir élargir sa production littéraire avec des scénarii, pièces de théâtres, essais et critiques de cinéma. S’il laisse la salle de côté, l’auteur-réalisateur est encore loin de la retraite récréative !
N. B.