La débâcle du PJD est la conséquence «des décisions impopulaires»

Législatives au Maroc

L’humiliante défaite du Parti de la justice et du développement (PJD) au Maroc aux dernières législatives est la conséquence directe «des décisions économiques et sociales impopulaires» du roi Mohamed qu’il s’est vu endosser, soutient, lundi, le journal français Le Monde.

Le PJD, qui était à la tête de l’exécutif, sous l’étroite surveillance du roi, a vu son capital de sièges passer de 125 à 13 seulement.«A la tête d’un gouvernement dont il ne contrôlait même pas les ministères régaliens, le PJD a dû endosser des décisions économiques et sociales impopulaires», note Le Monde. Parmi les décisions impopulaires que le parti de la mouvance islamiste s’est vu endosser durant son mandat, le média français cite ce qu’il qualifie de «sacrifice suprême», à savoir «la normalisation des relations diplomatiques avec Israël». Le Premier ministre issu du parti PJD, Saad Eddine Al­ Othmani, «s’est vu contraint de parapher l’acte de normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël», a relevé le journal. L’autre raison à l’origine de la débâcle du PJD, selon le Journal Le Monde qui étend son analyse au parti islamiste Ennahdha en Tunisie, qui lui aussi a vu son score chuter lors des dernières législatives de 2019, est la «politique de normalisation avec le pouvoir en place et leur éloignement des aspirations populaires». «Dans les deux cas, les deux partis politiques « notabilisés», englués dans les contraintes de la realpolitik, ont paru tourner le dos aux aspirations populaires. Ainsi le piège de la normalisation s’est-­il refermé sur eux», s’interroge le média français. Le quotidien relève que la démarche des partis islamistes n’a pas été suffisante pour séduire les véritables détenteurs du pouvoir. «Le divorce progressif d’avec leur électorat dépité ne les a pas rendus pour autant plus acceptables aux yeux de l’establishment qu’ils voulaient séduire. Ils ont buté sur un plafond de verre, n’étant pas du sérail», explique-t-il Il souligne à ce sujet que «la dévitalisation » de ce courant politique a été d’autant plus aisée que ses adversaires se sont arrogé la posture éthique, celle des gardiens de la religion. Au Maroc, l’intouchable statut du roi «commandeur des croyants» avait d’emblée borné la latitude du PJD».

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