Le RCD de Mohcine Bellabes opte pour le boycott

Elections locales anticipées du 27 novembre prochain

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) n’ira pas aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain. La décision a été prise, avant-hier vendredi, à la majorité absolue, par les membres du Conseil national réuni en session ordinaire sous la présidence de Mohcine Bellabes. « Après un large débat, le RCD rejette cette énième farce électorale de la «Nouvelle Algérie» scotchée au rétroviseur, la peur au ventre et qui tourne le dos à sa jeunesse et hypothèque l’avenir du pays «, note le Conseil national de cette formation politique dans ses résolutions rendues publiques, hier vendredi. Estimant qu’au-delà du caractère illégal de cette convocation qui s’appuie sur une ordonnance rendue caduque du fait de sa non-présentation, pour adoption, par les deux chambres du Parlement, rien ne justifie d’écourter le mandat de ces assemblées qui arrive à terme en octobre 2022.
La convocation par le chef de l’Etat du corps électoral pour des élections locales anticipées en pleine pandémie du Coronavirus (Covid-19) et surtout avec une quatrième vague annoncée dans une conjoncture où le taux de vaccination est l’un des plus faible au monde, a, pour sa part, indiqué le président du RCD dans son allocution d’ouverture, renseigne sur la préoccupation des dirigeants officiels quant à la santé des populations.
« Au-delà de l’absence des conditions d’une compétition électorale libre et transparente, le régime électoral promulgué par ordonnance du chef de l’Etat est devenu caduque en vertu de l’article 142 de la constitution qui stipule que le Président de la République soumet les ordonnances qu’il a prises à l’approbation de chacune des chambres du Parlement au début de sa prochaine session. Sont caduques les ordonnances non adoptées par le Parlement « a observé Mohcine Bellabes.
Il s’agit-là, a poursuivi le président du RCD, d’un abus de position et d’une atteinte caractérisée à une règle fondamentale édictée par la Constitution du pays et qui ainsi détruit le fondement de l’autorité de l’Etat. Ce qui rend, dit-il, l’organisation d’élections locales anticipées et la convocation du corps électoral, illégales.
La même illégalité, a-t-il ajouté, caractérise le mandat de l’Assemblée nationale actuelle et risque de s’étendre au mandat des futurs Assemblées communales et de wilaya si une décision n’est pas prise pour laisser le mandat en cours aller à son terme d’autant plus qu’aucune urgence déclarée n’est à signaler pour ce scrutin.
L’administration incarnée désormais par l’instance présidée par Chorfi, soutient le Conseil national de cette formation politique dans ses résolutions, ne recourt plus (ou peu) à la fraude électorale en aval du scrutin.
Mais, ont relevé les rédacteurs du document, en amont par le rejet de dossiers de candidats ou de listes sur de simples supposées présomptions dans une situation où la tutelle sur la justice est aggravée par la promulgation de lois qui restreignent encore plus les droits fondamentaux.
« Le RCD demeure plus que jamais aux côtés de ceux qui luttent pour l’avènement d’une transition qui restitue la parole au peuple algérien et aux cotés des centaines de prisonniers d’opinion et des victimes de l’arbitraire dont le dernier en date n’est autre que Yacine Merchiche, président du bureau régional de Batna et membre du Conseil national, interpellé à la veille d’une rencontre nationale importante du parti «.
Rabah Mokhtari