«Il faut aller vite dans la relance économique»

Le P-dg du CAAID

Le Président-directeur général du Centre arabo-africain d’investissement et de développement (CAAID), Amine Boutalbi, estime que l’Algérie a les capacités et les ressources du sous-sol, seulement il faut absolument ne pas compter seulement sur ces ressources naturelles, mais trouver les ressorts de développement qui soient rapides et conformes aux évolutions dans le monde. Dans un entretien accordé hier à la Chaîne I de la radio nationale dont il était l’invité du matin, Amine Boutalbi a fait observer que l’épidémie de Coronavirus a placé quasiment l’ensemble des pays dans le même champ, a permis d’avoir une nouvelle vision du monde, de l’économie mondiale, de la compétitivité économique à l’échelle mondiale. Il faut alors, selon lui, construire une nouvelle stratégie, car en parler du Plan d’action du Gouvernement (PAG), mais sans tableau de bord clair, c’est aller vers le mur. Il estime qu’il faut bien situer les priorités. Pour le P-dg du CAAID, la concrétisation sur le terrain de ce qui a été convenu dans le PAG peut amener l’Algérie à être parmi les puissances économiques les plus fortes dans le bassin méditerranéen et en Afrique dans les trois années à venir. Il fait observer que le succès du PAG est lié à la renaissance rapide de l’économie nationale et au sérieux et à la détermination. Le paquet de décisions prises exige de prendre en considération le temps, fait-il remarquer en insistant sur la rapidité dans la réalisation du décollage économique, car toute perte de temps sera chèrement payée. Amine Boutalbi situe la priorité dans la lutte contre la corruption, à travers le nouveau code de l’investissement. S’il n’y a pas de résolution, de détermination et d’audace, il ne sera pas possible de récupérer l’argent et les richesses qui ont été détournées par la corruption. Il cite le pillage du foncier industriel évalué à 3.876 hectares non exploités. Il rappelle que 1.422 ha ont été cédés en 1997 au dinar symbolique et sont revendus aujourd’hui à coup de milliards. Le P-dg du CAAID a souligné la nécessité de libérer la loi sur l’investissement considérée comme l’élément qui attire les investisseurs étrangers en Algérie et donne confiance à l’investisseur local pour placer son argent. «La nouvelle loi sur l’investissement doit être lancée, au plus tard, dans les prochaines trois semaines, parce que si elle tarde encore plus, ce sera dommageable pour l’Algérie».
Tous les rapports diplomatiques indiquent une attente de la promulgation de cette loi. Il fait remarquer que l’Algérie est inscrite dans la zone verte qui offre la sécurité pour de nombreuses banques qui ont l’intention d’investir avec le secteur public et privé en milliards de dollars. Le choix de l’Algérie repose sur la sécurité et le dynamisme qui la caractérisent et qui peuvent être générateurs de la richesse et lui permettre d’être une porte pour l’Afrique. Amine Boutalbi considère le soutien à la production agricole comme la deuxième priorité dont le Gouvernement doit se préoccuper en ce moment pour réaliser la sécurité alimentaire. Il appelle les ministres de l’Agriculture et des Finances et tous les ministres qui ont un rapport avec le secteur agricole à accélérer les procédures d’octroi de facilités pour les agriculteurs qui souhaitent investir dans le Sud. Le P-dg du CAAID a également appelé à regarder vers la scène économique africaine, surtout quand on constate l’évolution de nombreux pays africains comme le Ghana qui devrait se transformer en le plus riche pays d’Afrique dans les années à venir. Il cite également les cas du Rwanda et de l’Angola qui ont connu des évolutions extraordinaires. Rappelons que les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, jeudi après-midi, à la majorité, le Plan d’action du Gouvernement lors d’une séance plénière présidée par le président de l’Assemblée, Ibrahim Boughali, en présence du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, et des membres du Gouvernement. Ce Plan est composé de cinq chapitres, qui s’inspirent des 54 engagements du Président Abdelmadjid Tebboune, à savoir la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationale.
Lakhdar A.