Des salaires hors-normes

Football

, Qui dirige le football ? Pour certains, la question semble être d’un niveau primaire, au moment même où une autre classe répond sans bégayer «ce sont les cadres, les dirigeants des clubs qui sont à la barre technique, c’est eux qui décident de la manière pour gérer leur club, ce sont ceux eux qui sont censés détenir les clés des stratégies pour produire du beau football et surtout être les meilleurs sur les terrains avec des meilleurs joueurs mais aussi avec du beau spectacle.

Comment faire tourner cette mécanique ? La première phase consiste à recruter de nouveaux joueurs, alléchés par des salaires qui écraseraient le niveau de ce qu’ils percevaient. Le tour est donc vite joué, et les problèmes naissent entre joueurs et dirigeants en pleine saison et ne reste que le bon moment pour une séparation, dite à l’amiable, ou via la CRL. La négociation s’enclenche à partir des sommes faramineuses allant de 2 à 3 millions de DA, voire plus. Des salaires qui finissent souvent par mettre un genou à terre des clubs les moins riches, ceux-là même qui se débattent dans des situations critiques et qui s’interrogent sur le comment aborder et finir la nouvelle saison.

Des cas d’école viennent d’ailleurs
Les professionnels du football décortiquent ce qui se passe ailleurs, et comme cas d’école, le Real Madrid, ou encore le Bayern Munich, le FC Barcelone, Liverpool (1) ou Chelsea, des clubs qui font partie de ceux qui présentent des balances négatives les plus élevées au monde, avec un investissement net dans les transferts compris entre 300 et 600 millions d’euros depuis la saison 2010/2011. Mais ces derniers ne figurent toutefois pas en tête du classement, le podium étant occupé par les deux clubs Manchester et le Paris Saint-Germain, leur bilan déficitaire cumulé en matière de transferts sur la dernière décennie, «les succès obtenus par ces équipes au plus haut niveau européen ne se sont pas fait sans déployer d’importants moyens financiers».
Enfin, comme exemple également «le Manchester City qui affiche le solde ventes/achats de joueurs le plus négatif de ces dix dernières années, soit -1,17 milliard d’euros selon Transfermarkt, suivi par Manchester United (-956 millions d’euros) et le PSG (-868 millions). Voilà des exemples qui donnent réflexions et invitent les gestionnaires à une meilleure gestion et revoir les salaires à la baisse afin de réussir afin de financer les différents projets sportifs, qui ne sortent presque jamais des terres.

Hausse inexplicable de la masse salariale
En août 2016, le bureau fédéral déplorait déjà la hausse inexplicable de la masse salariale, regrettait «que les statistiques de le ligue de football professionnel démontrent une hausse inexplicable de la masse salariale pour seulement 22 joueurs par rapport à la saison dernière où les clubs disposaient d’un effectif de 25 joueurs», indique la Fédération algérienne de football sur son site internet. Mais en vain. A l’issue de chaque exercice, plusieurs clubs les deux ligues professionnelles se retrouvent interdits de recrutement à cause de plaintes déposées par leurs joueurs auprès de la Chambre de résolution les litiges pour n’avoir pas perçu leurs salaires. En même temps, ces clubs augmentent «étrangement», à l’occasion de chaque nouvelle saison footballistique, les salaires.

Des dettes de l’ordre de 2 000 milliards de centimes
En août 2020, Abdouche Directeur de contrôle et de gestion des finances s’est exprimé dans une interview accordée à un de nos confrère «la dette des clubs de L1 atteignait les 1 000 milliards de centimes… Oui, ce sont des déficits cumulés sur 5 ans, cela concerne en fait 14 clubs de L1 sur 16. Cela sans compter la CNAS et l’IRG». Et de compléter sa réponse en déclarant qu’«en comptant le fiscal et le parafiscal, les dettes seraient de l’ordre de 2 000 milliards de centimes. C’est l’estimation qui a été faite, la CNAS ayant en plus pris en considération un salaire plafonné à 27 millions de centimes, alors qu’on sait que les salaires des joueurs sont beaucoup plus importants. Les clubs ne pourront jamais rembourser ces sommes astronomiques. Pendant 10 ans, il n’y a pas eu de contrôle, on a laissé faire et quand le professionnalisme a été instauré, cela s’est fait dans la précipitation. Jusqu’à aujourd’hui, il y a des clubs qui confondent entre l’association sportive». Une situation qui aura de fâcheuses répercussions sur l’équilibre du club qui remettra à plus tard la concrétisation de ses objectifs, puisque préférant le résultat du terrain à celui de son projet sportif. Et pourtant avec une sérieuse gestion les deux options sont possibles notamment avec un parfait marketing sportif.
H. Hichem

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