Le Goncourt nie tout conflit d’intérêts

Entaché par une polémique

kL’un des romanciers sélectionnés par le jury de ce prix littéraire est le compagnon de l’une des jurés, Camille Laurens.
Un parfum de scandale au prix Goncourt. Mardi 21 septembre, France Inter a révélé qu’un des auteurs sélectionnés dans la première liste de 16 romans en lice pour la récompense est en réalité en couple avec l’une des membres du jury, Camille Laurens. De quoi poser la question d’un conflit d’intérêts. Selon les déclarations à la radio du président de l’Académie Goncourt, Didier Decoin, les autres jurés étaient d’ailleurs au courant : « Nous avons estimé que ce n’était pas une raison pour pénaliser un bon livre », a-t-il expliqué pour tenter d’éviter la polémique. Le livre concerné est celui du philosophe et essayiste François Noudelmann, Les Enfants de Cadillac. Il y raconte la vie de son grand-père et de son père à travers les deux guerres mondiales.
Le secrétaire de l’Académie, Philippe Claudel, a précisé à l’Agence France-Presse que les règles habituelles dans ce cas avaient été suivies strictement. « Il y avait une majorité d’entre nous qui avaient apprécié ce livre, et qui ont découvert après coup qu’il y avait un lien entre François Noudelmann et Camille Laurens, à propos desquels on l’a interrogée », a-t-il rapporté. « Il y a eu un vote pour dire que oui, on pouvait inclure le livre, que ce n’était pas un problème éthique ou déontologique, ce qui serait le cas s’il émanait d’un conjoint, d’un descendant, d’un ascendant. Et il a réuni une majorité qui lui a permis d’être dans la sélection. Pour l’Académie, le conflit d’intérêts a été écarté », a-t-il ajouté.

Camille Laurens au cœur d’une autre polémique
France Inter soulève un autre conflit d’intérêts potentiel : une critique sévère par Camille Laurens dans le journal Le Monde de La Carte postale d’Anne Berest, le 16 septembre, huit jours après la publication de la première liste du Goncourt où figurait ce roman. L’usage veut que les jurés du Goncourt ne s’expriment pas publiquement sur les livres en lice, et restent solidaires des choix de l’Académie en toutes circonstances. « Je n’ai pas apprécié du tout. Et nous en parlerons », a affirmé Didier Decoin à France Inter.
AFP