Le Dr Berkani souligne l’impératif de revoir le système de santé

Il était «l’invité de la Rédaction»

Pour corriger les dysfonctionnements qui posent contrainte au secteur de la santé, le système de ce dernier doit être revu, selon le président de l’Ordre national des médecins praticiens, le Dr Mohamed Bekkat Berkani.
Lors de son intervention sur les ondes la Chaîne lll de la Radio nationale, dans l’émission «L’invité de la rédaction», le Dr Berkani a estimé qu’«il faut absolument revoir nos structures, leurs fonctionnements, les buts et les budgets». Pour lui, «la santé n’a pas de prix mais a un coût». Selon le président de l’Ordre national des médecins praticiens, «cela va nous permettre de dépenser utilement et de façon efficace, pour essayer de faire valoir les programmes de prévention, parce que c’est ce qui nous donnera les fruits». «Quand vous faites de la prévention, il y aura automatiquement moins de malades et vous faites une économie qui est importante», a-t-il expliqué. L’invité a, d’ailleurs, évoqué les problèmes liés à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) qui, malheureusement, «ne joue pas son rôle de véritable soupape» par rapport aux dépenses de santé et des ménages. Le Dr Bekkat Berkani a indiqué qu’«il faut donner à la Cnas son rôle important et essayer de cerner, d’organiser et d’évaluer la situation». En abordant le sujet de la campagne de vaccination anti-Covdi-19, l’intervenant a critiqué la politique de communication menée autour de cette opération. Il a décrit l’initiative de cette campagne comme positive, tout en regrettant le fait qu’il n’y ait pas eu une «organisation préalable». Pour lui, «il faut une campagne de sensibilisation et de communication qui soit à la hauteur des enjeux». Dans ce cadre, il a rappelé que «les affiches ‘’Big Day 11 septembre 2021’’, posent déjà problème dans leur dénomination. Le 11 septembre est une date qui coïncide avec des attentats». Selon lui, il aurait été préférable de «s’appuyer sur la société civile, et plus particulièrement sur les personnalités du monde sportif, pour convaincre les Algériens d’adhérer à la campagne de vaccination contre la Covid-19». «L’influence des footballeurs de l’équipe nationale, il faut faire jouer tout ça. Il faut aussi que les gens s’expriment dans des débats, sur les chaînes TV publique et privées, dans la presse, etc. Lancer une offensive médiatique sans précédent», a-t-il argumenté. Selon l’invité de la rédaction, il faut «essayer de prévoir aussi des endroits dédiés à la vaccination. De vrais vaccinoriums. Dans l’Algérois, il aurait été préférable d’en faire un grand central, à la Safex. Dans l’Ouest, dans telle ou telle salle de sport, et un à l’Est du pays».
Sur une question à propos de la mise en place du pass sanitaire pour accéder aux stades, il a affirmé que les «gens qui ont eu peur du Covid-19, se sont fait vacciner, mais les trois quart de la population ne croit pas à la vaccination». Pour lui, c’est cette portion de la population qu’il «faut convaincre et persuader, voire persuader de force».
Djamila Sai