Florence Parly : « Nous ne quittons pas le Mali »

Sahel

La ministre française des Armées, Florence Parly s’est rendue dimanche au Niger dans le cadre d’une visite de deux jours à ses alliés dans la région du Sahel, où les opérations militaires de la France contre les groupes islamistes sont menacées par des colloques du Mali pour l’engagement de mercenaires russes. A rapporté l’Agence française d’information. Des sources diplomatiques et de sécurité ont déclaré à l’agence que la junte militaire malienne était sur le point de recruter la société militaire privée russe Wagner. La France a lancé une campagne diplomatique pour contrecarrer ce projet, affirmant qu’un tel arrangement serait incompatible avec le maintien de la présence militaire française. La France a commencé à réduire son engagement militaire dans la lutte contre les insurgés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans la région et s’attendant à ce que d’autres pays européens comme l’Allemagne, s’impliquent davantage. Le ministère malien des Affaires étrangères a qualifié d’inacceptables, inamicales et condescendantes les objections du Niger à la perspective d’un accord avec Wagner. Il y a quelques jours, la France a déclaré avoir tué le chef du groupe État islamique au Grand Sahara occidental dans le nord du Mali, mais Paris trouve qu’il est plus difficile de traiter avec la junte qu’avec les précédents gouvernements civils. L’armée française a commencé à redéployer les troupes de l’opération Barkhane dans le nord du Mali au début du mois, selon des sources de l’armée. La France souhaite achever la reconfiguration de son engagement militaire au Sahel d’ici janvier. Elle compte réduire son contingent d’environ 5.000 hommes actuellement à 2.500 ou 3.000 hommes, transférer davantage de moyens au Niger et encourager les autres forces spéciales européennes à travailler aux côtés des forces locales. La force européenne au Sahel comprend actuellement environ 600 soldats venant de neuf pays. Selon cette source médiatique citant la ministre française des Armées Florence Parly qui a affirmé lundi 20 septembre 2021 au Mali la détermination de Paris à y poursuivre son engagement, malgré les tensions avec le gouvernement dominé par les militaires, qui envisage une coopération avec le groupe russe Wagner. La communauté internationale s’inquiète d’empressement manifesté par les colonels qui ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022. Cette tournée entamée au Niger vise notamment à exposer aux pays concernés la réorganisation par la France, engagée depuis janvier 2013 au Sahel. «Depuis huit ans, la France a fait le choix d’être continuellement aux côtés du Mali, de gagner mais aussi de souffrir avec lui», a déclaré Mme Parly à l’issue d’une rencontre avec son homologue malien, le colonel Sadio Camara, en référence notamment à ses 50 soldats morts au combat.« Il est temps de faire évoluer notre dispositif», a-t-elle dit, en référence notamment à l’évacuation programmée des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali pour un recentrage sur la zone des trois frontières, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Sur le plan de la sécurité, « la France est déterminé à travailler avec les Maliens pour continuer cette lutte qui nous unit, Nous ne quittons pas le Mali», a-t-elle insisté. «Nous restons présents et nous venons de le prouver à nouveau dans la zone des trois frontières où après avoir neutralisé une grande partie de son état-major ces derniers mois nous avons neutralisé (Adnan) Abou Walid al-Sahraoui», chef du groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS), a par ailleurs rappelé la ministre française. «Nous avons besoin de nous assurer qu’il y a une volonté ici au Mali d’appuyer la Cédéao pour faire aboutir ce processus de transition politique, ce retour vers la démocratie, la bonne gouvernance et la justice, qui sont seuls à même de créer les ressorts qui permettront au Mali d’affronter les défis du terrorisme islamiste», a également déclaré Mme Parly. La Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, 15 pays) a prévenu jeudi que l’échéance de février était non négociable et exige des autorités de transition d’ici à la fin du mois d’octobre un calendrier des étapes essentielles avant les élections. La France et l’Allemagne ont prévenu la semaine dernière qu’un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants remettrait en cause leur engagement militaire au Mali. Les effectifs français au Sahel devraient passer de plus de 5.000 hommes actuellement à 2.500 ou 3.000 d’ici 2023, selon l’état-major.
Oki Faouzi