Que reste-t-il du fair-play financier ?

,De quoi sera fait le football de demain ? Le sens même de ce sport disparaîtra, certainement pour laisser place à une autre forme de jeu.

Les joueurs ne seront plus ces joueurs que l’on supporte. Ils sont, ou deviennent très vite des stars que personne désormais ne pourra approcher. Ils ne jouent plus dans un petit club où l’on gagne rien, ils gravitent un autre échelon qui leur permet de voler vers d’autres cieux, d’être un joueur pas facile à négocier. Il disparaissent des radars de leur petit club où ils ont appris à taper sur le cuir pour devenir l’affiche, la référence, une référence qui leur ouvrira les portes d’une autre ambiance, d’une autre vie, d’un monde à part où toutes les conditions lui sont assurées, y compris sa propre sécurité.

L’ex-président Zetchi s’est lancé
dans ce défi…
Tout cela pour une question d’argent, et d’image, la concurrence décidera de celui qui gagnera la partie. Les dirigeants, eux aussi, en tireront profit, la star est désormais le bébé du club, à chaque club son histoire. Septembre 2019, un confrère relevait dans son édition que «la situation d’endettement des clubs algériens date de bien longtemps et même l’ancienne équipe fédérale n’a pu la régler. Kheireddine Zetchi (ex-président de la Fédération algérienne de football) venait de se lancer un défi pour tenter de régler ce véritable frein du développement de notre football, lié essentiellement aux finances des clubs».

C’était hier…
Mais bien avant, soit en 2015, Mohamed Raouraoua qui présidait aux destinées du football algérien annonçait dans un communiqué au terme de la réunion du bureau fédéral, une «décision pour le moins surprenante l’interdiction de recrutement de joueurs étrangers à partir du prochain mercato d’hiver… Les joueurs étrangers déjà en poste au sein de leurs clubs respectifs pourront honorer leur contrat jusqu’à leur terme avant de plier bagage et partir sous d’autres cieux…» Le bureau fédéral explique que cette décision a été prise «compte tenu les difficultés financières, de l’impossibilité d’obtenir les devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers».

Qu’en-est-il aujourd’hui ?
Juin 2020, après de longues années de professionnalisme, toutes les équipes seraient déficitaires. Selon des chiffres publiés par le site spécialisé, Dzfoot (juin 2020), les recettes des clubs sont pratiquement 10 fois inférieures aux dépenses. La même source a pris pour exemple les deux clubs phares de la capitale, le MCA et l’USMA. «Ces derniers font partie des plus gros budgets du championnat, si ce n’est les plus gros».

Trop de dépenses…
Le Mouloudia a, lui seul, dépenserait environ 130 milliards de centimes, et l’USMA encore plus avec 180 milliards de centimes par saison. Des sommes énormes pour des recettes très faibles, soit 23 milliards de centimes par année. La masse salariale consomme plus de 50% du budget pour le MCA et 75% pour l’USMA. Toujours selon Dzfoot, «le sponsoring et les droits TV ne couvriraient que 15% des dépenses annuelles alors qu’en Europe à titre d’exemple, les droits TV représentent de 35 à 50% des budgets, une énorme différence. Quant aux dettes, elles sont énormes, selon le même site, avec 20 millions d’euros pour l’USMA et 13 millions d’euros pour le MCA, ce qui dépasse même le capital des deux clubs».

Le fair-play financier vit-il ses dernières heures ?
Lancé en 2011 par l’UEFA, le fair-play financier devrait très prochainement être arrêté par l’instance européenne. Pour le remplacer, un nouveau système de contrôle financier, plus permissif pour les clubs, est attendu. «En 2011, elle met en place l’un de ses projets majeurs : le fair-play financier. L’objectif ? Surveiller l’équilibre financier et limiter l’augmentation des dettes des clubs européens pour garantir l’équité sportive. Au fil des années, ce système de contrôle financier a souvent fait l’objet de grands débats. S’il a effectivement permis de réduire l’endettement du football européen, il a été aussi très critiqué par rapport à une certaine protection des écuries historiques».
Et d’après les informations du journaliste de beIN Sports Tancredi Palmeri ce mercredi, le fair-play financier va bientôt disparaître ! «En effet, l’UEFA devrait très prochainement annoncer la fin du FPF. L’instance européenne ne compte pas autoriser toutes les folies aux formations européennes et un nouveau système de contrôle financier va voir le jour. Par contre, il sera bien plus permissif et va permettre aux équipes du Vieux Continent d’avoir une plus grande liberté par rapport aux dépenses réalisées. Une nouvelle totalement crédible.»

Résumé H. Hichem

 

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n Canal + : Paris-SG – Manchester City à 20h
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