Saidal produira 8 millions/mois du vaccin chinois Sinovac

Industrie pharmaceutique

Le complexe industriel public du médicament Saidal démarre aujourd’hui la production effective du premier vaccin algérien contre le Coronavirus. Il s’agit de la version «Made in Algeria»du vaccin chinois anti-Covid-19 Sinovac, qui sortira de l’usine de Constantine du groupe public.
Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, le directeur du contrôle au ministère de l’Industrie pharmaceutique Bachir Allouache, a indiqué que la décision de fabriquer localement le vaccin est «judicieuse»pour de nombreuses considérations, y compris la forte demande mondiale pour celui-ci. Ce qui a mis, poursuit-il, les entreprises internationales produisant divers vaccins, face à des difficultés pour répondre aux besoins mondiaux en peu de temps, ainsi qu’il représente une garantie de souveraineté nationale en matière de santé.
M. Allouache est revenu, à l’occasion, sur la phase préalable à la mise en œuvre du projet, en déclarant : «Après des négociations ardues et longues avec le partenaire chinois (Laboratoire Sinovac), au cours desquelles l’ambassadeur chinois a été contraint d’intervenir, il a été convenu le 25 juillet 2021 de tous les détails et la signature du contrat. Ensuite, le partenaire chinois a envoyé ses experts inspecter l’unité de Saidal à Constantine, où ils ont présenté des réserves que notre Comité a pris en considération et que Saidal a mis en œuvre pour qu’elles soient officiellement approuvées. Le 27 août, nous avons obtenu la matière première, et la production sera officiellement terminée aujourd’hui».
Selon l’accord, Saidal envisage la production de 320.000 doses par jour en une seule équipe, soit 8 millions de doses par mois et 95 millions par an, et ce, dans le but de répondre aux besoins du marché national, estimés à 65 millions de doses, précise-il. «Si nous passons à deux équipes, nous pouvons atteindre la production de 200 millions de doses par an», estimait-il au passage.
Mais pour des raisons objectives, Saidal a développé un programme spécial de production, où il commencera, ajoute-t-il, à produire un million de doses en octobre, puis deux millions de doses en novembre, pour atteindre 5,8 millions de doses en janvier prochain, portant le nombre plus tard à huit millions de doses par jour. Il a ajouté que les négociations qui ont été menées par le Comité d’experts algérien avec le partenaire chinois ont abouti à ce que ce dernier accorde à Saidal le droit d’utiliser la marque «Corona Fac»reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, qu’elle soit produite en Chine ou en Algérie. «Contrairement aux laboratoires de certains pays qui ont produit le vaccin, mais sans obtenir la marque». Cela révèle, souligne-t-il, la confiance qu’a donné le partenaire chinois à l’Algérie d’abord et au complexe industriel public Saidal, ainsi qu’ à sa capacité à produire le vaccin selon les normes internationales.
Selon l’intervenant, la fabrication locale du vaccin permettra de réduire la facture d’importation. Le vaccin localement fabriqué est environ 60 % moins cher que son homologue importé, explique-t-il, notant que l’Algérie n’aura pas besoin d’importer le vaccin à l’avenir, sauf pour ceux fournis par l’Organisation mondiale de la santé dans le cadre de Kovacs.
«Au contraire, nous travaillerons à l’avenir à exporter le vaccin à l’étranger pour apporter un travail difficile d’abord, et aussi dans le cadre d’aider certains pays amis et frères», a-t-il fait part.
Manel Z.