Contestation populaire accrue contre la présence étrangère

Sahel

L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS)de l’Union africaine (UA), Smail Chergui a relevé la contestation populaire de plus en plus accrue au Sahel contre la présence étrangère parallèlement à un manque d’engagement de la part de la communauté internationale dans l’appui et le soutien des armées des pays de la région pour la lutte contre le terrorisme. «L’aide internationale et la mise en place d’une mission onusienne au Mali n’ont donné, à ce jour, aucun résultat probant quant à un recul de la présence des organisations terroristes, la libération des populations et la redynamisation des activités économiques, bien au contraire nous assistons à un ras-le-bol et à une contestation populaire de plus en plus accrue contre la présence étrangère au Sahel», a fait observer M. Chergui dans un entretien accordé au quotidien «El-Khabar», paru dimanche. Et de déplorer qu’au lieu d’admettre la nécessité de revoir les stratégies tracées pour cet effort sécuritaire en donnant aux armées locales les premiers rôles et en les dotant du matériel indispensable, les concernés persistent et signent en misant, de nouveau sur des forces européennes, avec l’appui des Américains. Soulignant que «les Maliens ne peuvent même pas songer à d’autres partenariats», M. Chergui s’est dit convaincu que «la solution à la crise malienne ne saurait être dans l’effort sécuritaire et militaire». Force est de constater, que le «dumping» du Sahel sous plus de 16 stratégies n’a fait que retarder le décollage socioéconomique, a-t-il encore ajouté. Pour M. Chergui, les pays du Sahel gagneraient à revenir aux mécanismes internes, tel que le processus de Nouakchott qui a contribué à la coopération sécuritaire et à l’échange d’informations, mais également au perfectionnement et formation des forces armées, tout en mettant en exergue la responsabilité morale de la communauté internationale dans leur approvisionnement en armes et moyens de lutte antiterroriste. A ce propos, il a rappelé que «l’Algérie a donné l’exemple dans ce sens». L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA s’est félicité, par ailleurs, de la réitération, par les autorités maliennes en place, de la priorité à l’application de l’Accord de paix issu du processus d’Alger et du maintien du dialogue serein et constructif avec toutes les parties prenantes, citant comme indicateur de confiance mutuelle, le redéploiement des éléments de l’armée dans la ville de Kidal. Actuellement, a-t-il poursuivi, «les regards restent braqués sur la conférence du dialogue national prévue en novembre prochain pour arrêter les prochaines phases de la transition, qui verra un report du rendez-vous électoral, d’après les déclarations du Premier ministre à New York».
Agence