Soixante ans après leur 1ère conférence, les non-alignés se réunissent

Belgrade

Les pays non-alignés se sont réunis en sommet, hier et aujourd’hui, à Belgrade pour commémorer leur première conférence tenue en 1961 dans la capitale serbe, au moment où le mouvement est en quête d’une renaissance, et loin d’atteindre ses objectifs d’un ordre mondial juste et pacifique.

Malgré la situation épidémiologique dans le monde, 35 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 120 ministres des Affaires étrangères sont attendus à cette conférence commémorative, avait déclaré fin août le chef de la diplomatie serbe, Nikola Selakovic.
La majorité des pays africains membres du mouvement ont accepté l’invitation du gouvernement serbe. Durant deux jours, «Belgrade a l’opportunité de devenir le centre du monde», avait indiqué Selakovic.

Soixante ans après leur 1ère conférence, les non-alignés se réunissent à Belgrade
Les pays non-alignés se réunissent en sommet lundi et mardi à Belgrade pour commémorer leur première conférence tenue en 1961 dans la capitale serbe, au moment où le mouvement est en quête d’une renaissance, et loin d’atteindre ses objectifs d’un ordre mondial juste et pacifique. Malgré la situation épidémiologique dans le monde, 35 chefs d’Etat et de gouvernement et plus de 120 ministres des Affaires étrangères sont attendus à cette conférence commémorative, avait déclaré fin août le chef de la diplomatie serbe, Nikola Selakovic. La majorité des pays africains membres du mouvement ont accepté l’invitation du gouvernement serbe. Durant deux jours, «Belgrade a l’opportunité de devenir le centre du monde «, avait indiqué Selakovic. L’Algérie sera représentée à ce sommet par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane en sa qualité de Représentant du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Tenue du 1er au 4 septembre 1961, la réunion de Belgrade a vu naître le mouvement des non-alignés. Elle était l’aboutissement de la première conférence de Bandung de 1955, résultat d’un premier rapprochement diplomatique entre les pays asiatiques et africains qui a porté sur trois revendications majeures soutenant la décolonisation, l’intégration de leurs pays dans le système multilatéral et le développement économique.
La conférence de Belgrade a été précédée d’une réunion préparatoire au Caire rassemblant vingt pays pour définir les conditions qui seront imposées aux futurs membres de cette alliance.
Cette réunion a énoncé les cinq principes fondamentaux du non-alignement : refus de prendre position dans l’affrontement entre l’Est et l’Ouest, soutien sans réserves aux mouvements de libération nationale, rejet de toute alliance bilatérale avec une superpuissance et refus d’accueillir les bases militaires d’une superpuissance.
La conférence de Belgrade s »était ouverte dans un climat de tension internationale extrême : Affrontements entre les deux superpuissances, Etats-Unis et l’ancienne Union soviétique, la construction de mur de Berlin et l’essai de la bombe nucléaire par Moscou. Soixante ans plus tard, les pays membres de l’organisation entendent renouer avec l’esprit des fondateurs qui œuvraient pour l’instauration d’un monde meilleur où les pays pouvaient vivre en harmonie.

Le sommet d’Alger des non-alignés, un tournant
Même si les conditions ayant mené à la création de l’organisation des pays non-alignés (la guerre froide), ont disparu ses membres entendent préserver ses principes fondateurs.
En 1996, quelques années après la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide et de l’apartheid en Afrique du Sud, l’ONU défend une renaissance du «non-alignement».
De son point de vue, même si le monde a changé depuis la création du concept du non-alignement «les principes qui le sous-tendaient demeurent d’actualité».
L’ancien SG de l’ONU, Boutrous Boutros Ghali affirmait, à l’occasion du trente cinquième anniversaire du mouvement en 1996, qu’il serait bon dans l’immédiat et à long terme, que toutes les nations refusent que l’ordre international soit fondé sur la puissance et la force militaire.
Ces nations doivent affirmer, selon lui, que les relations internationales doivent reposer sur les principes de l’indépendance et de l’égalité souveraine. Elles doivent aussi reconnaître que le développement est un besoin universel et qu’il existe un lien entre désarmement et développement.
Pour l’ONU, les pays non alignés doivent s’engager à résoudre les questions mondiales au niveau multilatéral par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations unies et qu’elles expriment leur attachement à une solidarité qui transcende la diversité, tout en y puisant sa force.
Outre le non alignement idéologique, le mouvement prône depuis des décennies, le non alignement économique. A ce titre, le quatrième sommet des chefs d’Etats et de gouvernements organisé du 5 au 9 septembre 1973 a été un tournant dans l’histoire du mouvement puisqu’il y était question de défendre un nouvel ordre économique international.
L’ancien président Houari Boumediene qui accordait une priorité absolue à ce sommet avait, quelques mois plus tard, demandé la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies au cours de laquelle il défendra, du 9 avril au 1er mai1974, les recommandations de la rencontre tenue à Alger.
Il s’agissait globalement de défendre l’instauration d’un système économique mondial censé supplanter un système de nature colonialiste et impérialiste accordant la priorité aux pays riches au détriment des pays pauvres.
L’égalité et l’intérêt commun de tous les pays, mais aussi le droit des pays du Tiers-monde d’exercer leur souveraineté sur leurs ressources naturelles figuraient parmi les principales recommandations du sommet d’Alger.
Par ailleurs, les deux initiateurs de la diplomatie de guerre de l’Algérie fut le binôme Hocine Aït Ahmed et M’hamed Yazid qui ont pris part à la première Conférence afro-asiatique tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, événement qui a donné lieu au mouvement des non-alignés et au sein duquel l’Algérie jouera un rôle incontournable.
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