La révolution algérienne avec comme seule arme, un ballon de football !

Abderahmane Defnoun

Abderrahmane Defnoun est né le 17 août 1936 à Alger. Cet arrière gauche de la belle époque du football algérien a été comme tous les défenseurs qui l’ont précédé, un technicien branché sur le travail offensif, et porté sur le beau jeu.Sa tendance au jeu constructif et son tempérament généreux lui ont valu de se distinguer au sein du SC Angers, un club de première division en France où il évoluait soit comme arrière latéral ou milieu de terrain défensif, sa clairvoyance et son sang froid ont fait de lui, l’un des meilleurs, sinon le meilleur arrière latéral de sa génération, en France où il a fait tout son apprentissage footballistique.
Grâce à sa volonté, il est parvenu à s’imposer pour le poste d’arrière latéral offensif car il aimait par moment se retrouver en ailier gauche aidant ses coéquipiers au niveau de l’attaque.
C’était un joueur polyvalent, évoluant à n’importe quel poste de la défense, très physique, fougueux et possédant un volume de jeu très développé. Il était voué dans son club aux dures besognes, il soulevait à chaque rencontre de football, l’admiration des supporters et des spectateurs par sa sûreté et sa vigilance, des spectateurs qui le lui rendent si bien en scandant à chaque fois son nom.
De retour au pays, il signe une licence au NASR d’Hussein-Dey, il dirige les manœuvres à partir de son poste défensif, il était un gaucher naturel, très technique et l’un des premiers joueurs de football à améliorer le standing de sa catégorie dans le sens de la construction du jeu par une présence offensive, tout en finesse et qui était très apprécié.
Le trio Ibrir, El Kamel et Firoud, séduits par les moyens techniques et athlétiques d’Abderahmane et ses possibilités à s’adapter aux différentes péripéties d’un match tout en prêchant le sérieux, la discipline et l’exemple à suivre, lui feront bien souvent confiance. Il sera sélectionné à l’âge de 28 ans à Alger en 1963 pour affronter la grande formation de la Tchécoslovaquie.
Il continua à servir les Verts sans aucune contrepartie si ce n’est de défendre les couleurs algériennes. Sa dernière rencontre s’est déroulée à Alger en 1966 à l’âge de 31 ans contre la sélection roumaine du Dynamo de Bucarest. Il a porté le maillot national plus de douze fois tout en ayant participé à divers matches amicaux.
Defnoun Abderahmane était un solide gaillard, bon de la tête, rapide sur l’homme, excellent dans la relance. Durant de longues années, les entraîneurs qui vont se succéder à la tête de l’équipe nationale n’auront pas de soucis à se faire pour ce qui est du flanc gauche défensif.
Il était l’homme qu’il fallait, capable de s’adapter à toutes les situations et de s’imposer. Un superbe athlète qui dominait toute sa défense. Il n’hésitait pas à courir à longues enjambées tout le terrain pour transformer en but des contre-attaques qu’il a conçues lui-même. Sa vitesse d’intervention et son jeu de tête font de lui, un défenseur très respecté que ce soit dans le championnat de France ou d’Algérie et même sur le continent africain.
Abderahmane a fait une brillante carrière footballistique à Angers. Il s’est épanoui en Algérie plus spécialement au club d’Hussein-Dey, il avait son propre style, un joueur de contre attaque qui avait fait des ravages sur les terrains de football et dont beaucoup de joueurs algériens avait imité comme Rachid Debbah (USMA).
Defnoun Abderahmane aimait le football, il adorait taper sur un ballon. Il était avancé par rapport à ses coéquipiers dans le domaine du fair-play, de la discipline et du sérieux. Il était le top modèle du footballeur complet. Defnoun Abderahmane est né en 1936 à Saint-Eugène (Bologhine), il a débuté très jeune à l’OMSE. A 20 ans, il fait ses premiers pas dans le football professionnel à l’Olympic d’Alés où il est promu en seniors en 1956. Il sera transféré à Angers SCO qui évolue en division première puis s’envolera pour Tunis et rejoint en 1960 l’Equipe du FLN, cette dernière représente le Front de libération nationale, mouvement luttant pour l’indépendance de l’Algérie.
Il ralliera Tizi Ouzou où il va évoluer une année en qualité d’entraîneur-joueur de la JS Kabylie. Il a participé le 18 juin 1965 à Oran contre le Brésil (0-3) avec Pelé en vedette. Defnoun a été titulaire de l’Ordre du mérite du football national algérien. Il a fait partie du Onze de l’indépendance, une formation constituée principalement de joueurs professionnels qui évoluaient en France métropolitaine avant de rejoindre le mouvement révolutionnaire pour l’indépendance de l’Algérie, le FLN, et de l’aider en organisant entre autres des matches de football.
Qui de nos jours pourrait imaginer les plus grands noms du football international quittant leurs équipes respectives, renonçant à leurs salaires, à leur notoriété pour s’en aller constituer l’équipe nationale d’un pays inexistant ? Cela, ils l’ont fait eux, les hommes dont il est question dans cette aventure extraordinaire. A partir de 1958 au mois d’avril le plus exactement au cours duquel neuf footballeurs-Français-Algériens quittent le territoire métropolitain «disparaissent» de la scène sportive, ce sont tous les meilleurs joueurs d’ici et là qui renonçant à leur carrière vont rejoindre par vagues successives l’Equipe du Front de libération nationale à Tunis. Ils étaient trente deux :
Arribi, Kermali, Mekhloufi, Bouchouk, Bekhloufi , Bentifour, Boubekeur, Rouai, Zitouni, Brahimi, Chabri, Maouche, Amara, Benfeddah, Cherif Bouchache, Hocine Bouchache, Bouricha, Bourtal, Defnoun, Doudou, Haddad, Abderahmanne Ibrir, Smain Ibrir, Kerroum, Mazouza, Oudjani, Settati, Abderahmane Soukhane, Mohamed Soukhane et Zouba.
Defnoun Abderahmane n’a pas tourné le dos à son pays, il a répondu présent, il a abandonné sa carrière, sa famille, ses biens pour représenter dignement et loyalement l’Algérie qu’il chérissait plus que tout. La logique voudrait que tous des stades d’Algérie soient baptisés au nom de ses glorieux combattants.
Kouider Djouab