Chantre de l’unité nationale

Hommage à Rabah Driassa

Des artistes et intellectuels ont été unanimes, mercredi à Alger, à affirmer que feu Rabah Driassa, décédé vendredi dernier, était «une icône» de l’art algérien et «un chantre de l’unité nationale».
Dans une rencontre en hommage au défunt Rabah Driassa, les participants ont affirmé que le regretté était «un pilier de la chanson algérienne authentique» qui laissa derrière lui «un palmarès riche» et «chanté l’unité, l’union, la solidarité et l’amour de la patrie».
L’artiste et chercheur en musique, Abdelkader Bendaameche a qualifié le défunt de «symbole de la musique algérienne» de par son amour pour le répertoire classique malhoun qui lui a valu un grand succès d’abord en Algérie, puis dans plusieurs pays arabes.
Comptant dans son actif «plus de 900 œuvres artistiques, dont 400 enregistrées à l’ONDA», le défunt, poursuit-il, «a chanté pour les grands poètes du malhoun à l’instar de Benkriou et Lakhdar Benkhelouf». Il a également été auteur de textes pour de grands maîtres, tel que Khelifi Ahmed auquel il a écrit 20 titres pour ne citer que «parlons au téléphone» (Kalamni wenkalmak fe téléphone), ou encore Belaoui Houari, en lui offrant la fameuse chanson intitulée «Hmama», a-t-il précisé.
Noureddine Benghali, ami proche de Driassa, reconnait, lui aussi, que le défunt est «une sommité de l’art algérien» et «un patriote de pure souche», connu pour ses paroles en dialecte qui l’ont aidé à faire connaître son style dans les pays arabes où il a brillé.
Le poète Slimane Djouadi a estimé que feu Driassa est «une icône dont l’Algérie avait besoin», arguant que «le talent avéré de l’artiste dans l’écriture poétique et sa subtilité dans le choix du texte et de la mélodie, voire des thèmes lui ont valu une grande notoriété dans le monde artistique et une place exceptionnelle dans le cœur des Algériens». Evoquant l’expérience réussie du regretté dans la promotion du genre bedoui auprès du grand public, M. Djouadi a rappelé les qualités et hauts faits d’un artiste accompli. Rappelant le passage du défunt à l’Olympia (Paris) en 1975, le journaliste Mohamed Bouazara a également vanté «le talent de plasticien de cet artiste émérite». Ont pris part à cette rencontre, un Conseiller au ministère de la Culture et des arts qui a affirmé «l’attachement du ministère à collecter les œuvres du défunt pour les transmettre aux générations montantes», outre des écrivains, des poètes et fans de l’artiste de différents âges.
Rabah Driassa est décédé à Blida à l’âge de 87 ans après une carrière de près de 70 ans ayant fait de lui l’un des chantres de la chanson algérienne. Parmi ses plus grands succès, la célèbre chanson «Yahia wlad bladi» (vive les enfants de mon pays) et «Nedjma Kotbiya».
R. C.