Seule «la bonne gouvernance» garantit le succès des Start-ups

Le défi de financement des projets innovants relevé par l’Etat

Opérationnel depuis un an, le Fonds de financement des Start-ups lancé officiellement lors de la Conférence nationale des start-ups «Algeria Disrupt 2020 «, a mobilisé cette année un (1) milliard de dinars pour financer les projets des entreprises innovantes. Ce fonds sera «revu à la hausse en fonction des besoins et des demandes», a indiqué le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Économie de la connaissance et des Start-ups, Yacine El Mahdi Walid, mercredi dernier, en marge de la Conférence nationale dédiées aux start-ups, organisée à Constantine. Un autre financement «des travaux de prototypage est prévu prochainement», a-t-il fait savoir, lors de la présentation de son Plan d’action.
Ce financement cible «les porteurs de projets qui n’ont pas atteint l’étape de la création de leur Start-ups», a-t-il précisé, affirmant à l’occasion que «l’Etat algérien, à travers les différents mécanismes et les mesures d’appui et d’accompagnement dédiés à la promotion des Start-ups, vise à développer l’inclusion financière pour une meilleure mobilisation des ressources financières». C’est l’objectif de toute entreprise innovante qui cherche à conquérir le marché mondial. Des entreprises actives, pourvoyeuses de dynamisme, d’emplois, mais surtout de croissance.
C’est un secteur potentiellement porteur en Algérie où beaucoup reste à faire. Une culture à développer et à encourager par les moyens réglementaires, logistiques et financiers. Toutes les voies sont à explorer sous tout leurs aspects pour soutenir les entrepreneurs et les porteurs de projets innovants pour réussir leurs objectifs. De leur côté, ils doivent se doter d’une bonne gouvernance adaptée à leur stratégie de développement pour relever le défi de l’innovation sur le marché national et international conforme.
«L’édification d’une économie de connaissance passe, obligatoirement, par le transfert d’une économie matérielle à une économie immatérielle», a souligné le ministre délégué, estimant, en revanche, que le Fonds de financements mis en place «n’obéit pas à la démarche traditionnelle, appliquée dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi, détaillant que ce financement est inclu dans le capital de la Start-up pour une période de six ans». Le nouveau mode de financement des entreprises innovantes devra, selon lui, «permettre aux Start-ups de participer efficacement à l’édification d’une économie nationale solide à travers la résolution des différents problèmes qui se posent comme la sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau, entre autres, figure parmi les objectifs que l’Etat s’emploie à concrétiser dans le cadre de la consolidation de l’économie de la connaissance».
Faciliter l’accès au financement des projets innovants devra, ainsi, permettre à ces entreprises de bénéficier de modes de financement hors des sentiers traditionnels. «Des facilitations ont été assurées en collaboration avec la Banque Centrale pour l’exportation des services des Start-ups, notamment dans le domaine de l’économie numérique», a affirmé M. Yacine Walid, évoquant «le co-financement (fonds et banques) comme un moyen en mesure d’accompagner les entreprises innovantes».
Ce qui n’est toutefois pas suffisants vu l’environnement peu favorable dont lequel évoluent les Start-ups algériennes qui peinent à décoller depuis des années. Les pouvoirs publics doivent lever tous les freins à l’entrepreneuriat à travers la diversification des financements, la stimulation de leur compétitivité et l’accompagnement. Contrecarrer toutes les problématiques liées au financement, mais aussi à la création d’accélérateurs, d’incubateurs et au réseau Internet. En réponse à cette problématique, le ministre délégué a assuré que «des efforts sont en cours, en coordination avec des walis, pour créer des centres d’accélérateurs dans certaines wilayas, dans une première étape», affirmant que «la création de l’accélérateur de Start-up ‘’Algeria venture’’ et des incubateurs constitue-t-elle un autre chapitre dans le programme d’action».
Il a abordé un point très important, surtout, indispensable pour la survie des Start-ups à la concurrence. M. Yacine Walid a mis en avant le travail fourni en matière de «réglementation bancaire pour permettre aux entreprises innovantes l’exportation de leurs services». Soucieux de préserver les Start-upeurs face à la concurrence, le ministre délégué a souligné le rôle important d’un cadre juridique et réglementaire organisationnel pour accorder à chaque entreprise sa chance de grandir et de réussir de manière équitable. D’où l’importance de déposer par les Start-ups de «leur label». Le ministre délégué a fait état, dans ce cadre, de «624 Start-ups labellisées à l’échelle nationale, (soit 63% du total des demandes) et de 6.657 personnes inscrites sur le site officiel des Start-ups, dont 2.000 ont demandé le label».
Samira Takharboucht