«Delort n’a jamais rendu service à l’Equipe nationale»

Djamel Belmadi à RMC :

Dossier ou Affaire Andy Delort. Peu importe le choix de l’intitulé que l’on veut lui donner. Disons que cela suscite presque des contradictions. Il débarque en Algérie au début de la Coupe d’Afrique des Nations, avec dans ses bagages une double nationalité.

Très apprécié par les fans, il prit goût jusqu’à s’efforcer à mettre en scène sa performance lors de la qualification des Verts à la CAN-2019 en Egypte. Puis au terme de trois années de connexion avec les Fennecs, il décide de se retirer avec fracas pour rejoindre son nouveau Club Olympique de Nice.
Pour permettre à la communauté algérienne de comprendre ce qui s’est passé, ou plutôt la cause du retrait de Andy Delort, de l’Équipe nationale, Djamel Belmadi, répond à l’invitation de l’émission «Rothen s’enflamme» de RMC, au cours de laquelle il apportera dans un langage clair, des réponses scientifiques à toutes les questions posées par les experts de la chaîne TV de RMC. Delort ouvrant les débats, l’animateur de l’émission reviendra sur un rappel des faits, Delort voudrait davantage se consacrer à son nouveau club, un nouveau challenge pour lui à 30 ans d’une part, et ensuite poussé à partir pour ses rares sélections. Le sélectionneur national algérien ne s’est pas laissé influencer. Le joueur français, pour se mettre à l’abri de tout reproche, s’est vite confié aux médias français, lesquels volent à son secours. Lors de cette émission, Belmadi met un holà et étale sur les ondes de RMC la véritable genèse de cette affaire qui fait provoquer médias étrangers et experts du football.

Quelle est la genèse de cette histoire ?
Tout le monde veut connaître ce qui s’est réellement passée. Face à une brochette de questions, Belmadi résume «l’Histoire de Delort ne tient pas la route», connu pour sa franchise, il apportera cette mise au point : «Ce n’est pas seulement Belmadi qu’il va falloir convaincre, mais toute une nation, et cette nation c’est bien l’Algérie, avec un peuple très au fait de ce qui se passe dans le monde du football». Après une brève lecture des faits par RMC, l’animateur reviendra sur l’avant-dernier rassemblement : «Vous avez dit en conférence de presse que Delort voulait se consacrer davantage à son club au vu de la concurrence, ensuite espérer revenir avec ses bagages en EN dans une année. Êtes-vous toujours énervé après lui ?». Belmadi ne mâche pas ses mots : «L’énervement dans ma position est relatif pour être objectif, on peut dire les choses avec une forme de véhémence ou être carrément direct, ce n’est pas un énervement personnel. Moi je suis coach, lui un joueur algérien sélectionnable, on n’est plus dans cette donne là. Comme je l’avais dit en conférence de presse en Algérie, le linge sale se lave en famille, et les relations et les discussions que l’on peut avoir avec un joueur restent entre nous».

Pourquoi ne s’est-il pas adressé
à la presse algérienne
Mais comme cela concerne aussi le groupe, la décision ne concerne pas uniquement Djamel Belmadi, parce qu’elle peut éventuellement perturber le groupe. «Vous imaginez si à chaque fois on vient me dire que Delort est Algérien, il marque des buts, il est compétitif, c’est un bon joueur de championnat de France…», et d’ajouter : «Si on le convoque pas, il faut donner des raisons, moi j’aime bien aller dans le technique, on peut bien discuter, il faut bien communiquer à un moment donné et dire les choses telles qu’elles sont. Il s’est exprimé ici en France, qu’il le fasse, je le comprends (…) Il joue en France, il a une double nationalité, cela ne me gêne pas pour autant, mais j’aurais aimé qu’il s’adresse à la communauté algérienne, à la presse algérienne et qui leur dise ce qui s’est réellement passé…», et de poursuivre : «J’ai dit en conférence de presse, de pareilles choses ne se disent pas via SMS comme il l’avait fait, mais elles se disent en face de la personne concernée (…) J’aurai aimé, devait-il poursuivre, qui le dise à la population algérienne à la presse algérienne qui lui ont ouvert les bras, qui ont tout fait pour son arrivée, dire carrément qu’il privilégie son nouveau club parce qu’il y a de la concurrence, et qu’avec l’EN je ne suis pas le premier choix». Plus en alerte, le sélectionneur national complétera : «Toi, tu acceptes de te battre pour la concurrence du club et tu ne veux pas celle de l’équipe nationale, là il y a, à mon avis, un non sens total».

La grosse blague
«On ne s’estime pas être les plus beaux et les meilleurs, sauf que là, il faut qu’il sache qu’on n’a pas à faire à un club mais à une nation». Delort accepte la concurrence dans son club, mais pas en Equipe nationale, cela ne l’intéresse pas ? Je dis que cette concurrence pour laquelle il est venu ici à Nice, depuis 3 mois, seulement il faut l’accepter aussi en équipe nationale».
A une question de savoir si Belmadi pourrait lui ouvrir les portes de l’Équipe nationale dans un an ?, sans filtre, la réponse est sèche : «Alors là, c’est la grosse blague il faut avoir du culot pour le dire, c’est de la stupidité, il n’en est pas question… L’équipe va jouer sous 40° au Niger, sous une chaleur exécrable, et quand tout est fait, le Monsieur revient comme une petite mariée ! Non, ce n’est pas possible, vous dites que Delort a rendu service à l’équipe nationale. Il n’a rendu aucun service à l’Equipe nationale, il a fait des pieds et des mains pour être avec les Verts, ne dites surtout pas que Delort nous a rendu service…».

Synthèse de H. Hichem