L’Etat islamique revendique l’attentat à Kandahar, fief des talibans

Afghanistan

L’«Etat islamique» Khorasan (EI-K) a revendiqué l’attentat-suicide qui a fait au moins 41 morts lors de la prière du vendredi dans une mosquée chiite de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, le berceau des talibans, ainsi défiés en plein cœur de leur fief traditionnel. Selon des témoins, plusieurs explosions ont frappé la mosquée Fatemieh, dans le centre de Kandahar, la deuxième plus grande ville du pays, au moment de la prière hebdomadaire du vendredi. «Nous nous préparions pour la prière, quand nous avons entendu des tirs. Deux personnes ont pénétré dans la mosquée et ont tiré sur les gardes qui ont tiré en retour. L’un d’eux s’est fait exploser dans la mosquée, après lui, deux autres se sont aussi fait exploser», a indiqué à l’AFP Sayed Rohullah, employé de sécurité à la mosquée, faisant état d’un troisième kamikaze à l’extérieur de l’édifice. «Le premier kamikaze a fait exploser sa veste explosive dans la mosquée, tandis que le second kamikaze a fait exploser sa veste explosive au centre de la mosquée», précise le communiqué. Le chef de la police talibane note que la sécurité de la communauté chiite avait été jusqu’à présent assurée, à sa demande, par la communauté elle-même. Mais «à l’avenir, nous comptons prendre la responsabilité de tous ces lieux de culte en leur assignant des gardes», a ajouté M. Mehmood. Washington a condamné l’attaque par la voix du porte-parole du département d’État américain, Ned Price, et a réitéré son appel aux «talibans pour qu’ils respectent l’engagement qu’ils ont pris en matière de lutte contre le terrorisme, et en particulier pour qu’ils s’attaquent à la menace commune à laquelle nous sommes confrontés», celle de l’EI-K. Vendredi dernier, à Kunduz, à la même heure, un kamikaze avait déclenché un gilet explosif lors de la grande prière à la mosquée chiite de Gozar-e-Sayed, tuant au moins une quarantaine de fidèles. L’EI-K, qui se présente comme le seul garant d’une vision rigoriste de l’islam, a ciblé à de nombreuses reprises ces dernières années la minorité chiite, considérée comme «hérétique» – et en particulier les hazaras.
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