L’Algérie met les bouchées doubles !

Le Gazoduc transsaharien dans la bonne voie

L’Algérie et le Nigeria se sont enfin accordés, récemment, sur le lancement concret des travaux de construction du méga gazoduc transsaharien, reliant les deux pays pour acheminer le gaz naturel nigérian à l’Europe.

Après douze ans à batailler pour lancer ce projet devant muscler la cartographie de ses gazoducs, l’Algérie atteint son objectif initial. La construction de ce projet intervient dans un contexte assez complexe et surtout incertain suite à la décision de l’Algérie d’arrêter l’approvisionnement de la Péninsule ibérique (Espagne et Portugal) via le Maroc.
Par ailleurs, malgré son intention de fermer le pipeline GME (Gaz Maghreb Maroc) inauguré en 1996, aucune décision n’a été encore prise concernant le contrat.
Pour barrer la route à ses détracteurs, le Gouvernement algérien se montre confiant et rassure ses clients européens quant à la forte capacité du Gazoduc Medgaz de les approvisionner en gaz naturel algérien. L’Algérie vise à maintenir cette cadence via le Gazoduc transsaharien devant relier, pour rappel, le gaz naturel nigérian à l’Europe via le réseau Gazoduc algérien.
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a réitéré, avant-hier, dans une déclaration à l’issue de la réunion de haut niveau de la Commission Africaine de l’Energie (AFREC), l’«intention particulière qu’accorde l’Algérie à la concrétisation de ce méga-projet», affirmant que «ce projet de Gazoduc devrait permettra le renforcement des relations de l’Algérie avec le Nigeria et le Niger et que ces pays bénéficieront des avantages sociaux et économiques résultant de ce projet».
D’autres projets de Gazoducs sont en prévision.
C’est ce qu’a affirmé M. Arkab en évoquant les ambitions de l’Algérie dans ce domaine estimant que «les grands projets structurants d’intérêt national et régional initiés, dont les Gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe et autres complexes de liquéfaction, lui permettant de remplir ses obligations envers ses clients et de jouir à travers le GNL d’une flexibilité sur les marchés gaziers régionaux».
Il a, dans ce sillage, réitéré «le soutien de l’Algérie à l’AFREC dont le siège est à Alger, pour le renforcement de la coopération inter-Afrique et à la concrétisation de ses objectifs et ceux de l’agenda 2063», a indiqué un communiqué de son département ministériel. Ces initiatives constituent une opportunité pour le développement économique, notamment, industriel national et panafricain. Un défi à relever par tous les partenaires africains engagés dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure.
Il a évoqué, à cet effet, «le poids important de l’industrie d’hydrocarbures dans l’économie nationale, ainsi que le potentiel en termes de ressources et les progrès réalisés pour doter l’Algérie d’une industrie pétrolière et gazière moderne et performante, non seulement pour répondre aux besoins du développement économique et social du pays, mais aussi pour consolider son rôle sur la scène énergétique mondiale, comme fournisseur sûr et fiable». Le ministre a mis en avant l’expérience algérienne dans l’industrie pétro-gazière, évoquant les ambitions de l’Algérie de promouvoir le pôle de l’industrie pétrochimique pour se libérer de sa dépendance aux étrangers. Un savoir-faire qu’elle veut mettre à disposition de ses partenaires africains.
«L’Algérie est disposée à mettre à profit sa présence au sein des organisations et institutions internationales et régionales pour proposer des axes de coopération avec ses partenaires africains dans le domaine gazier», a-t-il souligné, rassurant, toutefois, ces partenaires quant au respect du calendrier de leur approvisionnement régulier.
Il a passé en revue les efforts déployés par «l’Algérie sur toute la chaîne de l’activité hydrocarbures en amont et en aval, en intensifiant la transformation pour répondre aux besoins croissants du marché domestique et tirer profit de la valeur ajoutée issue de cette activité», réaffirmant l’attachement de l’Algérie au soutien du développement économique régional assurant que «l’Algérie est disposée à répondre aux préoccupations de ses partenaires africains dans le sens de la sécurité de leurs approvisionnements et la garantie de nos intérêts économiques et industriels». Le ministre a relevé, à l’occasion, «l’importance stratégique du gaz naturel, de par son caractère résilient, propre et durable», estimant que «le gaz naturel permet d’accompagner le processus de transition énergétique et d’accélérer l’atteinte du 7ème Objectif du développement durable (ODD), notamment dans les pays à fort potentiel gazier».
Samira Takharboucht