«L’Histoire de l’Algérie à travers les âges»

Abderrahmane Khelifa anime une rencontre à Alger

Une rencontre sur «l’Histoire de l’Algérie à travers les âges» a été animée samedi à Alger par le docteur en Histoire, archéologue et chercheur, Abderrahmane Khelifa, qui a rappelé l’existence de tout temps, d’un même peuple autochtone guidé par «ses rois» qui ont fondé l’Etat algérien et fait face à une succession de colonies jusqu’au recouvrement de l’indépendance, le 5 juillet 1962.Accueillie à la librairie «Chaib Dzair» de l’Agence nationale d’Edition et de Publicité (Anep), cette rencontre présentant l’ouvrage de Abderrahmane Khelifa intitulé «Chronologie de l’Histoire de l’Algérie, des origines à nos jours», a permis d’aborder l’Histoire de l’Algérie dans «sa profondeur», depuis les temps du plus ancien site paléolithique en Afrique du nord, découvert à Ain Boucherit (Sétif).
En 2018 sur le site préhistorique de Aïn Boucherit situé dans la commune de Guelta Zerka, à Sétif, des outils lithiques oldowayens datés jusqu’à 2,4 millions d’années, ont été découverts, faisant de ce lieu le plus ancien site paléolithique connu d’Afrique du Nord.
Montrant toutes les séquences historiques depuis la fondation de Carthage avec l’ensemble des comptoirs sur la côte algérienne, le conférencier s’est penché sur l’occupation romaine qui a duré, a-t-il dit, jusqu’à l’an 429 de l’ère chrétienne, avant la venue des Vandales depuis l’Espagne qui sont restés près d’un siècle en Afrique du Nord.
Les Byzantins sont ensuite arrivés, poursuit-il, chassant les Vandales en l’an 533 pour occuper les lieux jusqu’à l’avènement des musulmans avec Abdellah Ibnou Saâd en 647 pour occuper les lieux pendant une longue durée à travers le règne de plusieurs dynasties. Sur le plan économique, rappelle le conférencier, l’Afrique du nord -l’Algérie notamment- prospérait, faisant part des exportations multiples vers les autres pays d’Afrique et vers l’ Europe.Tous ces actes «avérés» de colonisations, dira l’historien, ont connu une opposition sanglante menée par de redoutables chefs de guerres berbères qui ont «glorieusement défendu leur terre», à l’instar de la reine Dyhia (Kahina), Jughurta, Koceila et nombre de valeureux combattants aux noms restés gravés dans l’histoire. Dans la douleur des conquêtes qui se sont succédé, l’Etat algérien s’est forgé, renchérit le chercheur, avec ses différentes institutions, qui fonctionnaient sous la bienveillance «de ses rois» qui, sous la menace des espagnols, feront appel aux Ottomans qui vont, à leur tour, régner en Afrique du nord de 1518 à 1830. La France, dernière colonie, ne dérogera pas à la règle, procédant comme ces prédécesseurs par l’accaparement des terres en usant de lois colonialistes, à l’instar de celle dite «Warnier» de 1865, destinée à favoriser les transactions entre Européens et Algériens pour constituer le cadastre à l’échelle des douars.
L’occupant français faisait également payer injustement des impôts exagérés pour appauvrir les paysans et les contraindre à abandonner leurs terres, n’hésitant pas à déporter des tribus entières en Nouvelle Calédonie ou en Guyane. La révolution algérienne, modèle de tous les peuples libres et de tout pays en quête de recouvrer son indépendance, est venue pour mettre un terme à la colonisation et rétablir le peuple algérien dans son droit à la souveraineté.
Titulaire d’un doctorat en histoire et archéologie, Abderrahmane Khelifa a effectué de nombreuses fouilles dans des sites comme Honaïne, Tlemcen, Sidi Okba, ou encore la Qal’a des Bèni Hammad. Il a également occupé de nombreuses fonctions dans les différentes structures du patrimoine au ministère de la Culture en plus d’avoir enseigné à l’université.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le patrimoine culturel algérien dont «Honaïne: ancien port du royaume de Tlemcen», «Alger la bien gardée», «Alger, histoire et patrimoine», « Béjaia, capitale des lumières», ou encore «La Qal’â des Beni Hammades».
R. C.